samedi 2 février 2008

L’HISTOIRE SECRÈTE – L’AIGLE ET LE SPHINX


L’HISTOIRE SECRÈTE – L’AIGLE ET LE SPHINX

A la fin du XVIIIe siècle, l’esprit des lumières s’empare de l’Europe occidentale et aboutit aux révolutions sanglantes. En 1793, Toulon est alors le théâtre d’un combat qui voit les français (soutenus par Dame Aker) tenter de prendre le petit Gibraltar aux anglais (soutenus par maître Erlin). Aker manipule alors ses arcanes et une pluie torrentielle permet le coup d’éclat. Dans ce contexte, un homme, Sidney Smith, tente – en vain – de tuer un jeune caporal appelé Bonaparte. Les années passent, le pouvoir de Bonaparte se renforce. Ce dernier lance alors la France dans d’étranges conquêtes, notamment l’Egypte, d’où il souhaite rapporter une « aiguille » en pierre, incrustées de hiéroglyphes, pour l’ériger en plein Paris. Lors de cette campagne, l’un des ses hommes de main, le chevalier Lascaris, ordonne le bivouac à sa troupe auprès de la seconde cataracte. Tandis que, pris d’une étrange excitation, il se met à recopier sur une feuille de papier les sigles gravés sur les murs, ses hommes provoquent malencontreusement une véritable tempête surnaturelle en ces lieux occultes…


L’Histoire Secrète – L'Aigle et le Sphinx
Scénario : Jean-Pierre Pécau
Dessins : Igor Kordey
Couleurs : Carole Beau, Isabelle Rabarot
Couverture : Manchu, Olivier Vatine
Editeur : Delcourt
Genre : Fantastique, Action, Esotérisme, Historique
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 01 août 2006
Nombre de pages : 48

Mon avis : Non, non et non ! Ce n’est pas possible ! Mais à quoi diable pouvait donc penser Igor Kordey en réalisant cet album ? Car là, je suis désolé d’être aussi dur mais nous ne sommes pas loin de nous retrouver en présence d’une bouse ! Rien que ça, et je reste poli ! Vous me trouvez dur, injuste, jetez donc un coup d’œil à cet Aigle et le Sphinx et vous comprendrez les raisons de ma colère : c’est tout bonnement inadmissible de la part d’un tel artiste. J’avais déjà été virulent à l’encontre de Goran Sudzuka, l’artiste du troisième tome, Le Graal de Montségur, mais là, au moins, c’était plus en raison d’un style qui, personnellement, ne me plaisait pas. Avec Kordey, c’est différent : franchement, lorsque j’ai découvert ce dessinateur il y a quelques années sur les New X-Men de Grant Morrison, je n’avais pas été très enthousiaste, puis, au fil du temps, j’avais révisé mon opinion à son sujet et j’avais commencé a apprécier son style ; le problème cependant avec Igor Kordey, c’est qu’il est capable du pire comme du meilleur, alternant les planches sublimes aux brouillons les plus informes. Mais bon, dans les divers albums où il a sévi, cela s’équilibre plus ou moins, certains plus bon, d’autres moins, mais jamais, oh grand jamais, je n’ai vu un travail fourni par Kordey aussi catastrophique, médiocre, au point que l’on ne peut s’empêcher de se poser une question vitale : mais que lui est il donc arrivé sur ce sixième tome de L’Histoire Secrète ? Pourtant, l’idée de départ de ce dernier avait de quoi allécher le lecteur : cette fois ci, nous allions retrouver les Archontes à l’époque napoléonienne, en pleine campagne d’Egypte, ce qui allait permettre un retour aux sources di premier album, Genèse, sur les lieux mêmes où Moise déroba l’Ivoire de Dyo. Aker, après l’échec de son rêve de créer un homme providentiel, Frédéric II (voir Le Château des Djinns), porte maintenant ses espoirs sur Napoléon, espoirs bien vite déçus puisque celui-ci passe sous la coupe de Guillaume de Lecce. Alors, entre un synopsis, ma fois intéressant et quelques bonnes idées et d’autres clins d’œil (en particulier, l’utilisation de Dumas père), L’Aigle et le Sphinx possédait des qualités intrinsèques non négligeables ; hélas, mille fois hélas, le tout est invariablement gâché par le fouillis monumental de Kordey, incompréhensible, qui fait de ce tome un album à vite oublier. Je sais pertinemment que ce qui compte dans une BD, c’est le scénario (phrase bateau que l’on retrouve à tout bout de champs mais qui n’en est pas moins exacte), mais cette affirmation à ses limites, largement franchies dans cet album, où l’on peut tomber sur des aberrations aussi grossières que des bras plus courts que d’autres, des dessins au stade de gribouillis, des oublis d’encrage flagrants et autres énormités anatomiques. Bref, une véritable catastrophe rarement vue et à peine sauvée (et encore) par un scénario qui aurait mérité lui aussi un peu plus d’attention. Bref, pour moi, le pire tome de toute la saga, incontestablement, quant aux amoureux du Premier Empire, ils se tourneront vers la série Empire, des mêmes auteurs, autrement plus réussie.


Points Positifs :
- Le synopsis de départ est plutôt intéressant et nous entraine sur les traces de Napoléon au cours de sa campagne égyptienne.
- Rendons à César ce qui lui appartient et, donc, reconnaissons une fois de plus les immenses connaissances historiques de Jean-Pierre Pécau : les références sont multiples et l’utilisation de personnages réels mais inconnus du grand public (vous connaissiez, vous, Sidney Smith ?) ne peut que plaire aux amateurs d’Histoire.
- Encore une fois, une couverture tout bonnement magnifique.

Points Négatifs :
- Igor Kordey livre ici une prestation tout bonnement ignoble (et dire que j’attendais avec impatience son retour) de la première a la dernière planche : énormités anatomiques, personnages trop ressemblants au point que l’on ne sait plus qui est qui, dessins trop brouillons et donnant l’impression de travail non achevé, encrage par moment oublié ou trop chargé. Une véritable honte, tout simplement.
- La colorisation du duo Carole Beau et Isabelle Rabarot ne s’en sort guère mieux : ainsi, par moments, on ne sait plus qui est qui (pourtant, a la base, les français ont un uniforme bleu et les anglais rouge) et je ne parle pas des oublis, encore plus inquiétants.
- Comme d’habitude, Pécau nous démontre toutes ses immenses connaissances historiques mais pour ce qui est de narrer une histoire, c’est une autre paire de manches et il finit même par se perdre dans les dates…
- On a l’habitude mais c’est vrai que ces habituels sauts dans le temps font que l’on a du mal a s’attacher aux protagonistes.

Ma note : 3/10

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