dimanche 29 mars 2009

LE PREMIER JOUR DU RESTE DE TA VIE


LE PREMIER JOUR DU RESTE DE TA VIE

Le Premier jour du reste de ta vie, ou cinq jours décisifs dans la vie d'une famille de cinq personnes, cinq jours plus importants que d'autres où plus rien ne sera jamais pareil le lendemain.

Non mais qu’elle putain de claque j’ai pris hier soir, du genre que l’on n’oublie jamais, même si, avec le temps, celle-ci sera atténuée. Après tout, les émotions ne sont jamais aussi fortes que lors de la première fois, et je ne pense pas que, si un jours je revois ce film, j’éprouve les mêmes sentiments, ou du moins, pas avec autant d’intensité. Et, comme d’habitude, mais on ne me changera pas ainsi du jour au lendemain (surtout à mon age), j’étais plus que dubitatif devant le DVD lorsque je le vis dans les mains de ma femme hier : encore un film français, encore c’est fichus titres à rallonge, beurk ; moi qui rêvait d’aventure et d’évasion, de penser à tout sauf en train train quotidien, j’étais loin d’être servi avec ce « Premier jour du reste de ta vie ». Et pourtant, encore une fois je me suis trompé. Non pas que je n’avais pas besoin d’un genre complètement différent, mais qu’au vu de la qualité intrésèque du film, le jeu en valait amplement la chandelle (mais la prochaine fois, promis juré, je passe à autre chose !).

Ce qui fait la différence entre le cinéma français et américain, comme me le disait ma femme, c’est que dans le premier, on peut parfaitement s’identifier aux personnages, chose bien difficile dans le second. Et pour ce qui est de ce « Premier jour du reste de ta vie », il est plus qu’évidant que pour ce qui est de l’empathie, celle-ci est plus que forte. Le synopsis, d’une simplicité que l’on pourrait croire affligeante (et dans le genre, bon nombres de films se sont déjà cassés la gueule) accroche immédiatement le spectateur, et ce, tout simplement parce que la vie d’une famille, sur plusieurs années, avec les enfants qui grandissent, les parents qui vieillissent, les joies, les peines, les drames et les fâcheries parlent à tout le monde, parce que cela se passe ainsi dans toutes les familles. Du coup, comment ne pas se reconnaître dans ces personnages, qui parcourent deux décennies que ceux de ma génération et les plus âgés connaissent bien, les années 80 et 90 ; de même, les multiples clins d’oeils qui jalonnent le film comme un extrait de « Nulle part ailleurs » ou le premier « Tomb Raider » pour n’en citer que deux, ne peuvent que renforcer l’identification envers cette famille qui pourrait parfaitement être celle de chacun de nous, après tout, ces mêmes choses ont jalonner notre vie. Des exemples d’identification comme ceux là, le film en est rempli, et comme en plus, entre une BO accrocheuse et réussie et des acteurs tout simplement excellents dans leurs rôles, tous les ingrédients sont donc réunis pour faire du « Premier jour du reste de ta vie » une œuvre inoubliable et parfaitement réussie, de celles que l’on ne regrette absolument pas de découvrir et qui vous remuent les tripes en raison de tous les sentiments personnels qui, forcement, vous remontent à la surface. Une belle claque que je vous disais, et je ne mache pas mes mots. Et pour conclure, pour ce qui est des comparaisons avec le cinéma américain (pourtant capable de nous pondre d’authentiques chefs d’œuvres mais dans un style entièrement différent), celui-ci aurait été tout simplement incapable de nous bouleversés autant que ce « Premier jour du reste de ta vie ». Comme quoi, il faut savoir ne pas jurer que par Hollywood et s’intéresser au cinéma des autres pays, bien plus digne d’intérêt que l’on voudrait nous le faire croire. Sincèrement, malgré un titre à rallonge et les préjugés que l’on peut avoir envers le septième art tricolore, pourquoi se priver d’une telle réussite ? Cela serait impardonnable.

dimanche 22 mars 2009

MAGICAL MYSTERY TOUR


MAGICAL MYSTERY TOUR

The Beatles (1967)

1-Magical Mystery Tour
2-The Fool on the Hill
3-Flying
(Lennon / McCartney / Harrison / Starkey)
4-Blue Jay Way
(Harrison)
5-Your Mother Should Know
6-I Am the Walrus
7-Hello Goodbye
8-Strawberry Fields Forever
9-Penny Lane
10-Baby You're a Rich Man
11-All You Need Is Love

“Magical Mystéry Tour” est un cas à part dans la discographie des Beatles et il n’est pas évidant, à première vue, d’en écrire une critique. La raison est toute simple, celui-ci n’est pas réellement un disque officiel comme peuvent l’être « Revolver » ou « Abbey Road » par exemple ; en effet, il s’agit de la bande originale du film (si l’on peut qualifier cette chose de film, ce qui est loin d’être acquis) du même nom, sorti fin 67, en pleine période psychédélique des quatre de Liverpool, et encore, cette fameuse BO ne comportait uniquement que six titres (les premiers en fait), ce qui fait que, franchement, avec du recul, il est incontestable que celle-ci était loin d’être vraiment indispensable puisque bon, sans être méchant, a part l’enchanteur « The Fool on the Hill » de Macca et l’extraordinaire « I Am the Walrus » de Lennon, le reste était loin d’être à la hauteur de ce que les Beatles nous avaient habituer jusque alors (mais, car il y a toujours un mais, encore une fois, ces mêmes titres sois disant inférieurs, valaient largement bon nombre de productions de l’époque, pourtant riche en talents divers). Bref, on ne peut pas dire que ce « Magical Mystéry Tour » débutait bien sa carrière : film ( ?) ou personne ne comprenait rien, y compris les principaux protagonistes, BO bien courte et bancale, il fallut attendre quelques années (1976 en Grande Bretagne pour être exact) et l’ajout de cinq autres titres, tous issus de 45 tours, pour rendre la chose bien plus intéressante. Car là, le niveau de l’ensemble monte en flèche, ne serais ce que par le duo inséparable « Strawberry Fields Forever » et « Penny Lane », les deux titres qui auraient dut apparaître sur l’extraordinaire « Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band » et qui l’auraient rendu encore meilleur (comme si cela était possible vu la qualité de celui-ci), deux bijoux magnifiques auxquels on joint le célèbre « All You Need Is Love », véritable hymne de l’été de l’amour ainsi que le sympathique « Hello Goodbye ». Du coup, pris dans son ensemble et pour quelqu’un qui ne connaît pas grand-chose en « Beatles », l’album peut s’avérer être excellant, au vu des titres proposés, pour la moitié de très haute volée. Mais bon, pour tous les autres, cela ne reste qu’une espèce de compilation, sympathique et indispensable lorsque l’on est collectionneur, mais d’un moindre niveau que les albums officiels. Mais bon, malgré cela, « Magical Mystéry Tour » vaut le détour, ne serais ce que par le fait que c’est plus agréable de retrouver des titres aussi bons que « I Am the Walrus » ou « Penny Lane » (pour ne citer qu’eux) dans ce qui reste un vrai faux album, que dans une compilation avec une soixantaines de titres.

vendredi 6 mars 2009

REVOLVER


REVOLVER

The Beatles 1966

1-Taxman (George Harrison) – 2:39
2-Eleanor Rigby – 2:07
3-I'm Only Sleeping – 3:01
4-Love You To (George Harrison) – 3:01
5-Here, There and Everywhere – 2:25
6-Yellow Submarine – 2:40
7-She Said She Said – 2:37
8-Good Day Sunshine – 2:09
9-And Your Bird Can Sing – 2:01
10-For No One – 2:01
11-Doctor Robert – 2:15
12-I Want to Tell You (George Harrison) – 2:29
13-Got to Get You into My Life – 2:30
14-Tomorrow Never Knows – 2:57

Et si c’était lui le numéro 1, le plus grand album de tous les temps, celui que tous les musiciens du monde auraient souhaiter réaliser avant eux, ou qui essayent de reproduire depuis ? Certes, dans la plupart des classements officiels, « Sgt. Pepper's » occupe la première place, mais son plus grand rival, est incontestablement ce sublime, extraordinaire « Revolver », paru en 1966, et qui marque incontestablement un tournant dans la carrière des Beatles : avant lui, ceux-ci n’étaient qu’un groupe exceptionnel, après, ils devinrent tout bonnement universels, rejoignant à jamais le firmament des plus grands musiciens de l’Histoire. Car, au moment où sortit le septième album de leur carrière, il était évidant que le temps des débuts était bien loin, ce qui était déjà évidant avec « Rubber Soul » et que la sophistication musicale allait atteindre des sommets insoupçonnés. Abandonnant définitivement les concerts qui les lassaient, les Fab Fours allaient devenir de véritables bêtes de studio, avides de nouveautés et repoussant toujours plus loin les limites de leur créativité.

Parfait de bout en bout, « Revolver » voit les Beatles, au sommet de leur art, nous livrer 14 magnifiques bijoux (dont trois d'Harrison, un record !) : que cela soit les guitares électro-acoustiques d’ « I’m Only Sleeping », les cordes d’ « Eleanor Rigby », la sitar d’Harrison sur un « Love You To » qui plaira aux plus réfractaires de la musique indienne (mon Dieu, l’intro à la harpe !) ou un « Yellow Submarine » qui mériterait à lui tout seul un post, la barre est mise très haut. Et la basse ! Cette basse que McCartney révolutionne a lui tout seul, la mettant en avant de façon envoûtante, comment ne pas parler de cette basse. Incontestablement, Paul McCartney fut le plus grand joueur de basse de tous les temps, en plus d’être génial cela va de sois, mais au fil des années, on a eu tendance à l’oublier. Et Lennon, qui non contant d’être au meilleur de sa forme, nous livre ce qui, à mes yeux, fut le meilleur titre de l’album (voir l’un des plus réussis du groupe), « Tomorrow Never Knows » au son tellement moderne, encore de nos jours, véritable prouesse pour l’époque, avec son mélange de guitares saturées que l’on fait défiler dans tous les sens, à l’envers etc, sa batterie hypnotique, ce coté planant : un véritable monument. Tout comme l’album dans son intégralité tant musicale qu'artistique, de part sa pochette, la première pop-art.

Certes, selon les goûts de chacun, « Revolver » ne sera pas forcement considéré comme étant le plus grand album des Beatles, mais à mes yeux, cette place lui revient de droit. Une quarantaine d’années après sa sortie, celui-ci n’a rien perdu de sa force, nous montrant la créativité d’un groupe tout simplement génial, qui savait encore, à ce moment là, tirer dans le même sens. Pour la petite histoire, « Revolver » fut le premier CD que j’acquis, il y a une bonne quinzaine d’années, et au bout de tant de temps, je ne me suis jamais lassé de l’écouter, encore et encore, comme si c’était la première fois : la marque des chefs d’œuvres probablement.