lundi 28 décembre 2009

AVATAR


AVATAR

Malgré sa paralysie, Jake Sully, un ancien marine immobilisé dans un fauteuil roulant, est resté un combattant au plus profond de son être. Il est recruté pour se rendre à des années-lumière de la Terre, sur Pandora, où de puissants groupes industriels exploitent un minerai rarissime destiné à résoudre la crise énergétique sur Terre. Parce que l'atmosphère de Pandora est toxique pour les humains, ceux-ci ont créé le Programme Avatar, qui permet à des « pilotes » humains de lier leur esprit à un avatar, un corps biologique commandé à distance, capable de survivre dans cette atmosphère létale. Ces avatars sont des hybrides créés génétiquement en croisant l'ADN humain avec celui des Na'vi, les autochtones de Pandora. Sous sa forme d'avatar, Jake peut de nouveau marcher. On lui confie une mission d'infiltration auprès des Na'vi, devenus un obstacle trop conséquent à l'exploitation du précieux minerai. Mais tout va changer lorsque Neytiri, une très belle Na'vi, sauve la vie de Jake...

Ici, l’affaire était entendue d’avance : il était absolument hors de question que j’aille voir ce film et personne ne me ferait changer d’avis, quoi qu’il arrive. Pour quelle raison vous dites vous ? Tout simplement parce que je suis un homme de principes, qui ne sont pas forcements d’une logique implacable a toute épreuve et que certaines choses font que, il y a des fois, où mon opinion au sujet d’une œuvre est faite d’avance et que du coup, j’ai énormément de mal ensuite a en démordre. Un peu idiot, voir extrémiste comme façon de faire ? Je l’admets, mais je suis ainsi et malgré les ans qui passent, je n’évolue guère de ce coté là… Mais bon, je ne vous ais toujours pas dit pourquoi j’avais décider, contre vents et marées, d’aller voir Avatar ; en fait, c’est assez simple dans ma logique tordue : au vu de ce que l’on peut appeler sans aucune exagération de la propagande pure et dure, au vu de tout le cirque fait autour de ce film, au vu des multiples critiques, de part le monde, qui l’avaient tout bonnement qualifier de chef d’œuvre absolu du septième art, au point que certains aient parler de « révolution », rien que ca, alors que, personne n’avait encore daigner voir le film, j’en avais par avance la nausée. Mais comment peut on qualifier une œuvre cinématographique de monument du cinéma en se fiant uniquement a une bande annonce bancale, quelques images par ci par la et la pub faite par la production ? C’est impossible, tout simplement. Comme de dire qu’Avatar était une daube sans le voir, c’est du pareil au même, mais cela, je ne l’ai pas entendu (du moins, pas avant sa sortie). Je suis désolé mais pour émettre une critique, qu’elle soit positive ou négative, le minimum est de lever ses fesses et de se rendre au cinéma. Ainsi, a force de voir tout le cirque médiatique fait autour de l’œuvre de James Cameron, je n’avais plus qu’une seule envie : éviter Avatar a tout prix. Ce qui est amusant, c’est qu’il y a une dizaine d’années, j’avais eu le même sentiment a l’encontre de Titanic, du même réalisateur. Mon Dieu, que j’ai pu haïr ce film, avant de, finalement, le voir un jour à la télé et d’en tomber presque amoureux… Mais alors, allait il m’arriver la même chose cette fois ci ? Car, vous l’avez compris, si j’écris la critique d’Avatar, c’est que l’on m’a finalement convaincu d’aller le voir, malgré mes immenses réticences de départ ?

Et bien oui, incontestablement, et pourtant, la partie était très loin d’être gagnée. Bon, déjà, tout le tapage médiatique m’avait largement refroidis, ensuite, les extraterrestres bleus qui me faisaient curieusement pensé à Diablo des X-Men (sur ce coup là d’ailleurs, les ressemblances sont plus que troublantes, en tout cas, bien plus que de comparer les Na'vi aux Schtroumpfs, uniquement parce qu’ils sont bleus tous les deux) et pire, la bande annonce où l’on voyait une horde de soldatesque digne des plus grands navets hollywoodiens m’avaient laisser largement perplexes. Mais bon, comme je l’avais dit plus haut, pour pouvoir critiquer, il faut découvrir l’œuvre, et tant bien que mal, je m’installais dans mon siège, attendant de voir ce que valait véritablement cet Avatar si encensé de part le monde…

Le début fut plutôt agréable, sans être véritablement extraordinaire : le personnage principal arrive sur la planète Pandora, l’intrigue se met doucement en place avec les apparitions des divers protagonistes humains, stéréotypés au possible : la scientifique au grand cœur et prête a tout donné, le militaire bourrin et inflexible, capable du pire, le représentant des multinationales, plus véreux tu meures etc… Bref, cela aurait put être un formidable casting de série Z si ce n’étaient les fabuleuses images qui nous en mettaient plein la vue des les premières minutes. Et la dessus, forcement, il n’y a rien à en redire : l’on nous avait promis une révolution du point de vue des effets spéciaux et on ne nous a pas mentis sur ce point : entre la faune et la flore de Pandora, les méchas pilotés par des pilotes humains, les écrans tactiles d’ordinateurs flottant dans une salle et qui renvoient tout simplement les derniers Star Wars à la préhistoire, les montagnes flottantes (Seigneur, moi qui ait toujours fantasmer sur de telles montagnes et qui n’en avait vu qu’en dessin, là, elles paraissaient tout bonnement réelles) ou bien, les Na'vi, que l’on croiraient fait de chair et de sang, le spectateur nage tout bonnement en plein rêve éveillé (et encore, je n’ai pas put le voir en 3D, je pense avoir raté un truc encore plus énorme) et tous les amateurs de SF/Fantasy, en toute objectivité, ne pouvaient qu’être que subjugués par de telles prouesses. Cependant, il est bien connu que ce qui comte avant tout, c’est la qualité d’un scénario : a quoi bon une œuvre magnifique d’un point de vu visuel si le reste, le plus important, le nerf de la guerre, bref, l’intrigue, ne suit pas ? A quoi bon une telle débauche d’effets spéciaux si c’est pour se retrouver, au final, avec un navet ? Car les premières minutes d’Avatar auraient put tourner mal, même très mal, de part les protagonistes, loin d’être originaux, comme je l’ai déjà dit, mais aussi par les multiples références à mille et une autres œuvres, au point que ce qui me marqua le plus, dans le premier tiers du film, ce furent celles-ci, et elles furent légions. Mais pourtant, au fil du déroulement de l’intrigue, et plus on avançait dans celle-ci, on commençait a trouver que les personnages, finalement, avaient tout de même un certain intérêt, que les références, qui auraient put passer pour un vulgaire pompage, faisaient plus penser a un hommage a tout un tas de genres différents, assez bien réussies, et que, finalement, le potentiel d’Avatar se révélait de plus en plus et qu’il était de plus en plus difficile de lâcher prise, tant l’histoire devenait, au fil des minutes captivante.

Et puisque j’y pense, comment ne pas vous parler de toutes les œuvres aux quel Avatar m’a fait penser ; on y retrouve ainsi, pèle mêle : Le nouveau monde, pour les indiens, et tous les films de Terrence Malick en règle général pour la mise en avant de la nature, Danse avec les loups, toujours pour les rapports entre l’homme blanc et les indiens, Alien, pour Sigourney Weaver, bien entendu mais surtout Gorilles dans la brume, pour son rôle de scientifique en pleine jungle, Final Fantasy VII, du coté des jeux vidéos pour la lutte entre une multinationale et la nature, mais aussi pour l’intervention de la planète elle-même vers la fin, Metal Gear Solid, et tous un tas de jeux et de mangas où l’on retrouve des méchas, en particulier pour le combat final où le colonel se relève sans cesse, Donjons & Dragons (le jeu, pas le nanard), pour les bêtes eclipsantes, voir même Titanic pour l’histoire d’amour, et une multitudes de romans de SF, dont le mythique Hypérion où l’on voyait déjà une planète dévastée pour ses richesses, etc. Car des exemples, je pourrais vous en citer encore plein, mais l’inspiration n’est pas uniquement venue d’œuvres de fictions, car comment ne pas penser à l’envahissement de l’Irak par les troupes américaines en 2003 pour le pétrole, la colonisation de l’Amérique et des autres continents par l’homme blanc au cours des siècles, la déforestation, le mépris affiché pour la nature lorsque le profit prend le pas sur la raison etc… Bref, vous l’avez compris, dans Avatar, l’on retrouve un peu tout cela, et bien plus encore, au point que l’on oscille, pendant une bonne partie du film entre deux sentiments contradictoires : simple pompage ou hommage rendu à toutes ces œuvres, inspiration d’événements réels que l’on souhaite dénoncer ? Il est difficile de se faire une opinion précise et, personnellement, je rapprocherais Avatar des Cantos d’Hypérion, déjà citer quelques lignes plus haut, le chef d’œuvre absolu de Dan Simmons : dans ce monument de la SF, l’on retrouvait déjà bon nombre de genres différents, en fait tous, au point que ce cycle, entré depuis près de vingt ans dans la légende, en reste encore partiellement inclassable et que bon nombre de ses détracteurs affirment toujours que Simmons, dans son cycle n’invente rien, se contentant de piller allègrement dans de multiples œuvres antérieures, ce qui n’est pas forcement faux, mais lorsque l’on voit le résultat final, l’on ne peut qu’être admiratif car quelle claque l’on prend en le lisant. Avatar, Hypérion, même combat ? Oui et non : Oui car dans les deux cas, il est évidant qu’il n’y a pas de demi-mesures, l’on aime ou l’on déteste, tout simplement. Oui de part leurs richesse et leur diversité. Non car quoi qu’il en soit, il me semble évident que le roman de Simmons est supérieur au film de Cameron, ne serais ce que par son scénario, largement supérieur…

Car oui, Avatar est un grand film, mais ce n’est pas un film exceptionnel dans le sens où on nous l’avait présenté. Si, de façon incontestable, d’un point de vue des effets spéciaux, on n’a jamais rien vu d’aussi beau, d’aussi réel, au point que l’on croirait réellement que la planète Pandora existe bel et bien avec l’ensemble de ses habitants, au point que les Na'vi soient devenus les extraterrestres les plus crédibles qu’il m’ait été donné de voir au ciné. Franchement, oui, sur le point de la technique pure, il n’y a rien à redire, le film de James Cameron est bel et bien la révolution annoncée. Cependant, d’un point de vu scénaristique, il me semble évidant que l’on avait de quoi s’attendre a mieux : si celui-ci, au final, est tout de même d’assez bonne facture, je ne pourrais que déplorer quelques raccourcis faciles, quelques stéréotypes mille fois vu et revus, qui font un peu tache dans l’ensemble. Pas au point que je fasse comme certains et que j’affirme qu’Avatar n’est qu’une bouse scénaristique (oui, je l’ai lu), mais suffisamment pour que la qualité finale s’en ressente, même légèrement. Un petit bémol, auquel il faudra ajouter les divers emprunts et inspirations qui enchanteront certains qui comme moi y verrai plus une forme d’hommage, mais qui déplairont a d’autres qui n’y verront qu’un vulgaire copié/collé. Quand je vous disais qu’avec ce film, il n’y avait pas de demi-mesures, on adore où on déteste…

Avatar mérite largement le détour, et ce, même si ce n’est pas le film du siècle. Incontestablement, d’un point de vu technique, on n’a jamais fait mieux, pour ce qui est du scénario, si celui-ci est suffisamment accrocheur et passionnant pour tenir en haleine et émerveiller le spectateur, quelques imperfections subsistent, malheureusement. Mais au final, oui, je suis d’accord pour dire qu’en quelques sortes, ce film marquera l’histoire du cinéma, mais comme beaucoup d’autres avant lui. Je tenais à conclure en reprenant la phrase de quelqu’un que je connais : Avatar n’est pas un film où on nous en met plein la vue avec de l’argent mais qui nous montre ce que l’on peut faire avec de l’argent. La nuance est de taille et ce n’est pas du tout la même chose … à bon entendeur… Bref, n’hésitez pas une seconde, partez de ce pas pour la planète Pandora et faites vous une idée par vous-même de ce que vaut réellement Avatar. Mais quoi qu’il en soit, il ne vous laissera pas indifférent, loin de là !

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