mardi 7 décembre 2010

L’HISTOIRE SECRÈTE – LA PORTE DE L’EAU


L’HISTOIRE SECRÈTE – LA PORTE DE L’EAU

En 1970, à la frontière israélo-jordanienne, sur le site des ruines du palais d'Hérode, l'archonte Erlin croise ce qui ressemble à un fantôme : feu Guillaume de Lecce, alias le roi en jaune, envoie sur lui des djinns de sable et le menace d'une vengeance proche. L'année suivante, un jeune photoreporter du nom de Sean Flynn (fils du célèbre acteur) travaille à Saigon, en marge de la guerre du Vietnam. Sa curiosité mal placée incite sa rédaction – sous recommandation de la CIA – à l'envoyer en mission au Laos. Il atterrit sur la base secrète de Long Chieng, le plus grand aéroport du pays. Il y fait la connaissance de James T. Chance, un agent américain qui le prend sous son aile. Chance est un drôle de personnage, qui joue aux cartes et manipule le hasard, comme pour accumuler un maximum de chance. Ensemble, à bord d'un petit zinc, ils ravitaillent Igmur, un ancien SS allemand qui a bâtit une sorte de potentat local et fait commerce de pavot, dans la vallée de Han Huo. Mais au petit matin, Chance a discrètement flingué Igmur et il leur faut fuir en urgence par la voie des airs, depuis une piste de décollage verticale compliquée...


L'Histoire Secrète – La Porte de l'Eau
Editeur : Delcourt
Scénario : Jean-Pierre Pécau
Dessins : Igor Kordey
Couleurs : Len O'Grady
Couverture : Manchu, Olivier Vatine
Genre : Fantastique, Etrange, Historique, Mondes décalés
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 01 décembre 2010
Nombre de pages : 54

Mon avis : Et bien, et bien, et bien, nous voilà déjà au vingtième tome de cette longue, décidément très longue saga qu’est L’Histoire Secrète, cette œuvre où le scénariste Jean Pierre Pécau et le dessinateur Igor Kordey nous entrainent dans une histoire de l’humanité parallèle où les Archontes, des êtres semi eternels, manipuleraient celle-ci, au grès de leurs envies et de leur fantaisies. Une série où le hasard et la chance occupent une place de première ordre, une série ou manipulations, secrets se mêlent et où une multitude de personnages historiques font leur apparition, la quasi-totalité liés a l’une des familles des Archontes, et où, forcément, le moindre événement historique, dans la grande tradition du sieur Pécau, se doit d’être expliquer, parfois, de très bonne manière, mais pas toujours, avouons le. Personnellement, j’adhère a cette Histoire Secrète et chaque nouveau tome est toujours un petit événement en soit, pas forcement d’un point de vu hautement qualitatif, car cette série possède ses hauts et ses bas, mais surtout, après tant de temps, pour en connaître la suite. Indéniablement, La porte de l’Eau, serait plutôt, selon moi, à classer dans les volumes légèrement moins réussis de la saga. Oh, que l’on ne croit pas qu’en disant cela, la médiocrité soit au rendez vous, loin de là une telle idée, mais disons plutôt que si par certains moments, j’ai vraiment accrocher a cette saga, cet énième volume m’aura moins intéresser qu’en temps normal ; la faute peut être a l’un des défauts récurrents de la série, le fait que celle-ci parte un peu dans tous les sens de temps en temps. Je m’explique : Jean Pierre Pécau, dans L’Histoire Secrète, a le don de complexifier son récit de façon parfois exagérée, cela plait ou non, mais c’est un fait. Personnellement, en temps normal, cela ne me dérange pas trop, mais de temps en temps, l’on se retrouve avec un tome comme celui là, où l’on s’attarde sur des événements annexes, qui n’ont de rapports avec l’intrigue principale que de loin, tandis que celle-ci n’avance pas spécialement. Certes, les Archontes font leurs apparitions dans La porte de l’Eau (il était arrivé une fois qu’ils ne daignent même pas le faire, peut être étaient-ils en grève ?), mais de façon épisodique, au début, pour de la parlote avec ce brave Erlin, puis a la fin où celui-ci va sauver sa sœur, camée jusqu’à la moelle ; entre temps, l’autre sadique de Dyo fit une courte apparition au Kremlin et puis c’est tout. Le reste de l’album, en suit les pas d’un journaliste de guerre, fils d’Errol Flynn (pourquoi pas) et d’un excellant joueur, un certain T Chance (oh le nom !!!) en plein conflit vietnamien et qui s’en vont en vadrouille assassiner un ancien SS membre qui s’est reconverti dans le trafic de drogue. Bon, on apprend également que l’administration US pour contrer sa jeunesse contestataire, bref, le plan de Reka (voir L’Âge du Verseau), à décider de la plonger dans la dépendance aux stupéfiants (une explication comme une autre, chacun en tirera ce qu’il voudra) et cette découverte, importante pour l’intrigue n’est pas négligeable, mais avait-on besoin pour cela de se taper les péripéties de Flynn Junior et d’un vieux baroudeur en vadrouille au Vietnam et au Laos pour cela ? Permettez-moi d’en douter. Cependant, malgré une petite baisse d’intérêt lié plus au fond qu’a la forme, le lecteur habitué retrouvera avec plaisir des protagonistes auxquels il est habitué, des explications aux complots les plus fous (attention les amis, voilà, roulements de tambours, le Watergate !!!) et des promesses pour les futurs albums de la série. Mais en fait, c’est un peu le problème de cette Porte de l’Eau, qui se lit rapidement, mais qui ne satisfait pas vraiment le lecteur, plus pressé de découvrir la suite que de revenir sur un tome qui finalement, n’apporte pas grand-chose de nouveau.


Points Positifs :
- Ma critique a put paraitre fort négative mais en fait, ce vingtième tome n’est pas si mauvais qu’on pourrait le penser : l’histoire est pas mal, il y a quelques bonnes idées, et, surtout, tout un tas de pistes sont évoquées pour la suite de la saga, comme, par exemple, la confirmation (mais on s’en doutait) que Guillaume de Lecce est toujours en vie ou le piètre état de Reka.
- S’il y a au moins une chose que l’on ne peut pas enlever a Jean-Pierre Pécau, c’est ses connaissances historiques ; il excelle dans ce domaine et c’est fou le nombre de choses que l’on peut apprendre en lisant cette série – évidement, il y a un travail de recherche à faire ensuite.
- Depuis quelques tomes, le duo Kordey/ O'Grady fonctionne a plein régime et une fois de plus, les planches de cet album sont une pure réussite – si l’on apprécie le style du croate, bien entendu.

Points Négatifs :
- Je n’en ai pas parlé dans ma critique mais en fait, le personnage de T Chance est l’un des protagonistes d’Arcanes Majeur, une série parallèle de Pécau se déroulant dans le même univers ; du coup, ce vingtième tome est une sorte de crosover entre les deux séries. Ceux qui connaissent Arcanes Majeur (et Arcanes) prendront sans nul doute plus de plaisir a la lecture de cet album.
- C’est un peu plus décousu que dans les tomes précédant, surtout en raison de toute la partie avec T Chance et le journaliste qui n’apporte pas grand-chose a l’intrigue principale.
- J’ai noté une erreur de Jean-Pierre Pécau : Moshe Dayan affirme qu’il a connu Curtis pendant la seconde guerre mondiale, or, c’est après celle-ci qu’il le rencontre pour la toute première fois : voir Sion.

Ma note : 6,5/10

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