vendredi 28 janvier 2011

BEFORE AND AFTER SCIENCE


BEFORE AND AFTER SCIENCE

Brian Eno (1977)

1 - No One Receiving (Eno) 3:51
2 – Backwater (Eno) 3:43
3 - Kurt's Rejoinder (Eno) 2:53
4 - Energy Fools the Magician (Eno) 2:05
5 - King's Lead Hat (Eno) 3:53
6 - Here He Comes (Eno) 5:40
7 - Julie With... (Eno) 6:20
8 - By This River (Eno, Roedelius, Moebius) 3:03
9 - Through Hollow Lands (Eno) 3:03
10 - Spider and I (Eno) 4:08

Ah, Brian Eno, il me semblait naturel, au vu de ce que j’écoutais ces derniers temps (Bowie, Talking Heads etc.), que je ne traine pas trop a revenir vers l’un de mes musiciens préférés et plus précisément, vers cet album, probablement son meilleur, Before and After Science. Personnellement, j’entretiens depuis une bonne quinzaine d’années, avec ce très cher Eno, une formidable histoire d’amour, enfin, pas vraiment dans le sens physique du terme puisque, n’étant pas gay, celui-ci ne m’a jamais franchement attiré et même si je l’étais, et bien, comment dire, vu que je ne l’ai jamais rencontré… enfin bon, je divague et commence a perdre le fil. Bref, cette histoire d’amour était, comme cela peut être le cas avec Bowie, les Beatles, Neil Young et tant d’autres, avant tout une histoire musicale, une passion inconditionnelle pour un artiste qui ne m’a jamais laisser indifférent, et ce, dans le bon sens du terme. En effet, que cela soit de ses tous débuts avec Roxy Music, où Brian, qui se faisait alors seulement appeler Eno, jouait les apprentis sorciers sonores et préférait chanter du fond de la salle, a sa carrière solo ainsi que ces multiples collaborations avec, excusez du peu, quelques pointures comme David Bowie, bien entendu, Robert Fripp, John Cale, Nico, les Talking Heads, U2 etc. etc. etc. (désolé pour ceux que j’oublie, la liste est trop longue), j’ai toujours apprécier, que dis-je, adoré ces multiples productions au fil du temps. Car du talent, le sieur Peter George St. John le Baptiste de la Salle Eno (ouf !) en possède a revendre, pour lui, pour les autres, ainsi que cette volonté d’aller toujours plus loin, d’expérimenter de nouvelles choses, de franchir les frontières sonores là où tant d’autres se contentent de répéter en boucle la même rengaine pendant toute une carrière, bref, d’apporter au monde de la musique de nouvelles choses, de nouveaux sons ; pas tout seul, bien évidement, mais que Brian Eno fut une figure cruciale du paysage musical depuis les années 70 est un fait que personne ne peut nier en toute objectivité. Pourtant, qui le connaît aujourd’hui ? Franchement, à moins d’être fan ou spécialiste, pas grand monde ; d’ailleurs, était-il véritablement célèbre dans les années 70 ? Allons, pas plus que ca. Toujours cette histoire de préférer chanter du fond de la salle ? Un peu de ca, toujours…

Ainsi donc, ne nous leurrons pas, ce Before and After Science, paru en 1977, ne connu pas un grand succès commercial, mais cela importe peu au final : après tout, dans un monde où des trucs comme La fête au village, Jordy ou maintenant René la taupe trustent les premières places des charts pendant des semaines, il est normal de chercher les perles ailleurs. Et accessoirement, ce cinquième album en solo de Brian Eno en est une, incontestablement. Si ses précédentes œuvres m’avaient déjà enchanté et étaient déjà d’excellente factures, et si la suite sera bien différente (l’ambiant avant tout), avec Before and After Science, Eno nous offre là son disque le plus abouti, où rien n’est à jeter, parfait de bout en bout (chose si rare dans les albums quels qu’ils soient, il faut bien le reconnaitre) mais qui le verra également quitter définitivement les chansons pop pour se consacrer, soit à la production, soit, comme dit précédemment, a l’ambiant. Tournant majeur donc dans sa carrière, ce Before and After Science fut enregistrer au même moment que la fameuse trilogie berlinoise qu’il produisit avec David Bowie, et même dans la structure de l’album, on ne peut s’empêcher d’y voir des point communs avec Low et Heroes : une première face franchement pop, la seconde plus calme. Mais n’y voyons pas là une vulgaire inspiration de son travail avec le mince Duc blanc mais plus comme un condensé de ce qui fut sa carrière jusque là et, bien entendu, ce que sera son évolution future. D’ailleurs, sur ce point, je trouve assez dommageable que Brian Eno ne soit plus revenu depuis a la pop (enfin, a sa façon) et ne chante quasiment plus : personnellement, j’ai toujours trouvé que celui-ci, que cela soit avec Roxy Music, puis bien sur en solo et dans ses diverses collaborations surtout dans les chœurs, avait une voix qui passait bien, que je trouvais intéressante et qui, de mon point de vu, en valait bien beaucoup d’autres prétendus chanteurs. Mais bon, cela restera comme un regret personnel.

Mais ce Before and After Science alors ? Car je parle, je parle et je ne rentre pas dans le vif du sujet ! Tout d’abord, une chose est à signaler : l’indéniable fait que Brian Eno a la chic pour savoir s’entourer de la crème des musiciens du moment, que cela soit les habituels Robert Fripp, Manzarena ou Phil Collins (heureusement cantonné a la batterie) mais aussi divers membres de groupes expérimentaux allemands, Before and After Science est un savant concentré de talents comme on en trouve rarement, et qui n’est pas pour rien dans la qualité finale de l’ensemble. Mais les chansons, que valent-elles ? No One Receiving explique Eno en guise d’introduction mondialiste para-africaine qui lorgne déjà vers ce que sera sa collaboration avec les Talking Heads, ce qui sera encore plus évidant avec ce superbe morceau qu’est King's Lead Hat, véritable concorde de dissonances crépitantes avec son vieux compère de Roxy Music, Phil Manzarena, et dont le nom n’est rien d’autre que l’anagramme de Talking Heads qui sortirent leur premier album quelques mois auparavant ; car si No One Receiving fait un peu figure de morceau pop teinté de funk, le plus endiablé King’s Lead Hat, lorgne carrément vers les terres du funk blanc, et verra Eno copier les gimmicks vocaux de David Byrne, et notamment son fameux phrasé hoquetant et haché. L’imitation étant d’ailleurs impressionnante de ressemblance ! Mais comment ne pas parler également de l’hymne pop de l’album, l’entrainant Backwater avec ses nappes synthétiques qui préfigure la new-wave à venir ou de l’instrumental, bien trop court hélas, Energy Fools the Magician ? Mais si la face A est de prime qualité et ne me lasse jamais après tant et tant d’écoutes, c’est la B qui marquera le plus les esprits et qui fera rentrer définitivement cet album dans la légende : entre un Here He Comes a la mélodie parfaite faisant rappeler les Beatles, le contemplatif Spider And I , sans doute l’une des plus belle chanson de cet album (et de la carrière d’Eno !) dans laquelle les paroles fusionnent à merveille avec la musique, By This River où la délicatesse et la sensibilité sont érigées en art majeur, mais aussi le superbe Julie With... qui touche du doigt la solitude de l’homme postmoderne avec une délicatesse infinie, c’est comme si Brian Eno savait par avance que le mirage communicationnel annoncé se retirerait pour laisser la place a un monde ravagé par l’angoisse, la dépression et le sida. Oui, le rêve est fini depuis longtemps et les années 80 seront là pour le rappeler, quant à Eno, il sera toujours temps pour lui de s’occuper des BO des salles d’attente des dentistes, des aéroports, des lofts de Tokyo et des couloirs d’hôpitaux la nuit. Mais ceci est une autre histoire…

lundi 17 janvier 2011

HISTORIA SPÉCIAL – MORTS MYSTÉRIEUSES



HISTORIA SPÉCIAL – MORTS MYSTÉRIEUSES
Septembre 1982

Sommaire :
Edito : Morts mystérieuses
Journal de la France : Vingt ans déjà
Morts mystérieuses
- 1761 - Qui a « suicidé » Marc-Antoine Calas ?
- 1804 - Pichegru s’est-il étranglé lui-même ?
- 1830 – L’espagnolette du prince de Condé.
- 1882 – Le coup de revolver dont serait mort Gambetta.
- 1890 – Où est passé l’archiduc Jean Salvator ?
- 1890 – Un épisode mystérieux de l’histoire du cinéma : la disparition de Le Prince.
- 1915 – Gallipoli : le régiment disparu dans un nuage.
- 1916 – Qui a provoqué la mort du Maréchal Kitchener ?
- 1923 – Philippe Daudet, 14 ans, s’est-il tué dans un taxi ?
- 1925 – A la recherche de Fawcett.
- 1936 – Les deux versions de la mort de Garcia Lorca.
- 1949 – Raymond Maufrais disparaît dans la jungle guyanaise.
- 1953 – Wilma Montési : un mystère créé de toutes pièces.
- 1962 – « Lucky » Luciano, l’empereur du crime, victime de la mafia ?
- 1968 – L’affaire Markovic.
- 1973 – L’accident mortel d’Aristote Onassis.
- 1975 – Lord Lucan, assassin introuvable.
- 1977 – Le suicide collectif des Baader.
- 1980 – Joseph Fontanet, victime d’un tireur en goguette ?

Mon avis : Amoureux d’énigmes policières, de disparitions inexpliquées, de mystères non résolus, ce vieux, très vieux hors série de la revue Historia est indéniablement fait pour vous. J’ai personnellement, dans ma bibliothèque, quelques petits trésors du même genre que j’ai lu et relu un nombre incalculables de fois et dont je ne me lasse jamais, tous sont anciens, ce numéro d’Historia, par exemple, date de 1982, mais un peu comme le bon vin, j’ai l’impression qu’ils se bonifient avec les années. Serais-ce que les revues actuelles sont de moins bonne qualité ou, plus surement, parce qu’a la base, ces vieux hors séries étaient tout simplement excellent, quoi qu’il en soit, c’est toujours avec un grand plaisir que je me replonge dans la lecture de ceux-ci, et, bien entendu, cet Historia Spécial intitulé Morts mystérieuses ne déroge pas à la règle. Certes, certains cas sont archis connus, que cela soit l’affaire Calas, l’espagnolette du prince de Condé ou le cas Fawcett, les amoureux du genre n’y trouveront rien de nouveau à se mettre sous la dent. De même, on à droit au fameux canular qu’est le régiment soit disant disparu dans un nuage à Gallipoli et dont tous les passionnés de paranormal nous rabâchent les oreilles depuis prêt de cinquante ans (et cela dure encore de nos jours alors que dans ce hors série, datant, pour rappel de 1982, on nous explique ce que c’est : tout juste un canular), mais sincèrement, ce numéro spécial d’Historia mérite largement le détour, tout d’abord, pour la grande qualité de ses articles, ensuite, pour l’éclectisme des cas abordés qui fait que l’on passe de cas très connus, donc, a d’autres, bien plus obscurs mais tout aussi passionnants. Alors, si vous êtes amateurs de vieux crimes non résolus et si vous avez l’occasion de vous le procurer, n’hésitez pas une seule seconde, ce vieux numéro d’Historia est fait pour vous !


Points Positifs :
- Si vous êtes passionner par les affaires criminelles non résolues, par ces crimes célèbres qui, des décennies voir des siècles plus tard, on ne connait pas encore toute la vérité a leurs sujets, alors, indéniablement, ce numéro est fait pour vous et vous tiendra en haleine tout au long de sa lecture.
- Un numéro assez éclectique où l’on alterne allègrement entre des cas archi-connus (Gambetta, le prince de Condé, Fawcett) a d’autres bien plus obscurs – d’ailleurs, sur ce point, qui, de nos jours, a entendu parler de l’affaire Markovic, crime qui, mine de rien, fut tout sauf anodin puisque les noms de l’épouse de George Pompidou et d’Alain Delon avaient circulés a l’époque.
- Indéniablement, les revues, autrefois, étaient plus riches de par leur contenu, ce qui fait que, bien entendu, on allait davantage au fond des choses.

Points Négatifs :
- Il faut reconnaitre que ce n’est pas le sujet le plus original qui soit, surtout que, comme je l’ai dit, certaines de ses affaires sont vues et revues un nombre incalculables de fois, d’où, par moments, un certain sentiment compréhensible de déjà-vu.
- Un grand bof pour la couverture, celle-ci ne donnant pas vraiment envie de découvrir le contenu…

Ma note : 7,5/10

LES MYSTÈRES DE HARRIS BURDICK


LES MYSTÈRES DE HARRIS BURDICK

Chris van Allsburg a découvert les dessins de ce livre chez Peter Wenders. Ce retraité était éditeur de livres pour enfants. Un jour, un homme se présentant comme Harris Burdick est venu le voir, expliquant qu'il avait écrit et illustré quatorze histoires. « Il n'avait apporté qu'un seul dessin sur chaque histoire » et devait apporter ces histoires le lendemain matin. Quatorze images étranges, bizarres, insolites, extraordinaires... en noir et blanc, pour parler, pour rêver...

ARCHIE SMITH, LE PRODIGE
Une petite voix demanda : « Est-ce que c'est lui ? »
SOUS LA MOQUETTE
Deux semaines passèrent et cela recommença.
UN JOUR ETRANGE DE JUILLET
Il le lança de toutes ses forces, mais le troisième caillou revint en ricochant.
ECHEC A VENISE
Même en faisant machine arrière de toute sa puissance, le paquebot avançait de plus en plus dans le canal.
AUTRE LIEU, AUTRE TEMPS
S'il y avait une réponse, c'est là qu'il la trouverait.
DES INVITES INATTENDUS
Son cœur battait très fort. Il était certain d'avoir vu le bouton de la porte tourner.
LA HARPE
C'était donc vrai, pensa-t-il, c'est absolument vrai.
LA BIBLIOTHEQUE DE M. LINDEN
Il l'avait prévenue pour le livre. Maintenant c'était trop tard.
LES SEPT CHAISES
La cinquième s'est arrêtée en France.
LA CHAMBRE DU SECOND
Tout a commencé quand quelqu'un a laissé la fenêtre ouverte.
DESSERT VIVANT
Elle abaissa le couteau et cela devint encore plus lumineux.
CAPITAINE TORY
Il balança sa lanterne trois fois et la goélette apparut lentement.
OSCAR ET ALPHONSE
Elle savait qu'il était temps de les renvoyer. Les chenilles se tortillèrent doucement dans sa main, en lui disant « au revoir ».
LA MAISON DE LA RUE DES ERABLES
Ce fut un beau décollage.

Cet article, je comptais l’écrire depuis longtemps et ce n’est qu’aujourd’hui, finalement, que je m’y attelle, mais comme dirait l’adage populaire, « mieux vaut tard que jamais ». Alors, bien évidement, Les Mystères de Harris Burdick est avant tout autre chose un livre pour enfants, cependant, que les grincheux prennent gardent avant de râler : pas n’importe lequel, de part ses qualités, bien entendu, mais aussi de part son contenu, curieux de prime abord, qui en fait tout son charme, sa valeur, et surtout, que a fait de cet album l’un des ouvrages les plus utilisés par les professeurs de primaire dans notre beau pays depuis fort longtemps, comme je vais essayer de vous expliquer.

Ce fut par le biais de mon épouse, professeur des écoles et elle-même fille d’institutrice que j’ai connu ces fameux Mystères de Harris Burdick il y a quelques années déjà. Immédiatement, elle m’avait prévenu que cet ouvrage risquais fort de me plaire de part son contenu et ce fut donc, avec une curiosité certaine que je le découvris, un jour lointain de fin 2005. Immédiatement, des le préface, je fus conquis : ainsi donc, l’auteur, Chris Van Allsburg, mettait en scène tout un scénario qui fleuretait de bon aloie avec le fantastique et le mystérieux où, selon lui, les illustrations de l’album étaient l’œuvre d’un homme, le fameux Harris Burdick, qui les avaient laissé a un vieil éditeur, depuis a la retraite, du nom de Peter Wenders, et qui étaient sensées représentées quatorze histoires, avant de disparaître mystérieusement dans la nature de la même façon dont il était apparu. Chris Van Allsburg, étant, toujours selon ses dires, entré en contact avec cet éditeur, plusieurs années plus tard, s’était alors décidé à publier les dites illustrations sous le titre, donc, des Mystères de Harris Burdick. Bien évidement, il n’en est rien, Chris Van Allsburg est en réalité l’auteur de l’ouvrage, quant a Harris Burdick, celui-ci n’est qu’un personnage imaginaire, mais le ton est lancé, afin de donner une consistance et un lien a l’ensemble de l’album, composé d’illustrations disparates, et permet de plonger davantage le lecteur, jeune, rappelons le, dans le coté mystérieux de la chose.

Et force est de constater que ca marche, car, pour ceux qui ne connaitraient pas cet album de jeunesse, Les Mystères de Harris Burdick ne racontent nulle histoire en soit, les quatorze illustrations sont indépendantes les unes des autres et leur seul et unique lien, justement, est ce vrai faux mystère que l’on nous présente dans la préface de l’album. Mais alors, où est l’intérêt de la chose s’il n’y a pas d’histoire a proprement parler puisque, par habitude, les albums jeunesse, et pas qu’eux d’ailleurs, racontent tout de même une histoire ? Serais ce un simple livre d’illustrations, habillement maquillée par un auteur qui ne savait que faire de quelques unes de ses productions ? Nullement, et c’est là tout le génie qui transparait de cette œuvre de Chris Van Allsburg car, au lieu de nous proposer sa vision des choses, c’est a une fantastique invitation au voyage dans notre imaginaire qu’il nous propose. Ici, nul récit formaté, ni début, ni fin véritable, chacune des quatorze illustrations qui parsèment cet album (et dont j’ai mis les titres en préambule de cet article) sont une ouverture vers un autre monde, celui de l’imaginaire, et chacun, qu’il soit petit, ou bien plus grand, car Les Mystères de Harris Burdick plairont probablement aux grands passionnés de fantastique que nous sommes, se plaira a essayer d’inventer une histoire, quatorze histoires voir même plus, chacune indépendante les unes des autres, n’ayant aucune limites, si ce n’est, celles de notre propre imagination.

Car lorsque l’on voit une maison décollée dans la nuit noire, telle une fusée, quand on s’interroge, devant cette forme mystérieuse sous la moquette qui semble effrayer un individu qui essaye tant bien que mal de se défendre ou bien, quand on se demande pourquoi un caillou lancer dans l’eau revient mystérieusement a son lanceur, notre cerveau, ramollis par la télévision, par le cinéma, par les jeux vidéos, bref, notre cerveau qui n’a plus forcement l’habitude de réfléchir par lui-même, qui ne sait plus ce qu’est inventer une histoire, commence a échafauder de multiples théories, a imaginer le pourquoi du comment, une préquelle a la scène, une suite, bref, de passif, le lecteur devient actif et chacun, devant ses illustrations, aura créer ses propres récits, aura fourni ses propres explications, but, véritable et avouer de l’auteur et de son ouvrage.

Alors, devant le coté ludique évidant des Mystères de Harris Burdick, chacun comprendra pourquoi cet album, déjà vieux de près de trente ans environ, soit toujours vu d’un très bon œil du coté du corps enseignant dont les membres ne cessent de l’utiliser avec leurs classes. Après tout, quel formidable moyen de stimuler les imaginations des plus jeunes que cet album, surtout a une époque ou le verbe « réfléchir » serait presque un gros mot et ou pour ce qui est de l’imagination, celle-ci soit devenue une espèce, quasiment, en voix d’extinction comme tant d’autres. J’ai eu l’occasion de lire quelques compositions, au fil des années, des élèves de mon épouse et si, bien entendu, le meilleur côtoie bien trop souvent le pire, j’ai put, parfois, m’extasier devant telle idée, tel récit que j’ai estimé plutôt pas mal venant d’enfants aussi jeunes, comme quoi, il y a encore parfois matière à espérer pour certains.

Vous comprendrez donc pourquoi, personnellement, je tiens Les Mystères de Harris Burdick en très haute estime mais aussi, pourquoi cela faisait longtemps que je comptais lui consacré un article. Bien évidement, vous parler d’un album jeunesse sans faire mention des talents d’illustrateurs de son auteur, Chris Van Allsburg, serait une hérésie, et même si vous avez depuis longtemps quittés les bancs de l’école primaire, je pense que les quatorze planches qui composent cet album, uniquement composées de noir, de blanc et de tout un tas de nuances de gris, les cadrages inhabituels, les éclairages surgis de nulle part, l’atmosphère mystérieuse de ses dessins tout simplement beaux, mais aussi insolites, étranges, fantastiques, troublants, angoissants, fascinants, photographiques, oniriques, terrifiants et familiers, irréels et pourtant hyperréalistes ne pourront, indéniablement, que vous fasciner et vous scotcher devant un tel étalage de merveilleux.

Les Mystères de Harris Burdick est un album pour enfants ? C’est certes exact mais cela me parait fort réducteur ; si vous aimez le merveilleux, le fantastique, et surtout, si vous faites partis de ceux qui aiment rêver, ou cauchemarder, et surtout, si vous n’avez pas peur de créer vos propres récits, alors, vous en conviendrez peut être, comme moi, que cet œuvre de Chris Van Allsburg plaira autant aux plus jeunes qu’aux adultes, enfin, ceux qui ont sur garder en eux un gout pour l’imaginaire.

vendredi 14 janvier 2011

L’ADVERSAIRE


L’ADVERSAIRE

Jean-Marc Faure habite un petit appartement avec sa femme, Christine, qui le presse d'acheter une maison, et leurs deux enfants. Médecin, il travaille à l'Organisation mondiale pour la santé. C'est du moins ce que croit tout son entourage, son meilleur ami, Luc, compris. Car Jean-Marc s'est inventé une vie de mensonges. Il n'a jamais fini ses études de médecine, n'a aucune profession et passe ses journées à traîner dans les couloirs de l'OMS, en prenant soin de ne pas attirer l'attention, ou à lire dans sa voiture. L'argent, il l'a «emprunté» à son beau-père, auquel il a fait miroiter un juteux placement. Il se sert aussi parfois sur le compte de ses parents, qui vivent pourtant modestement...

Il y a environ quatre ou cinq ans (la mémoire me faisant défaut), j’avais déjà eu l’occasion de regarder ce film, sauf que, m’écroulant misérablement comme une larve, je m’étais endormis vers la fin et ne m’étais réveiller que lors du générique, ce qui, je m’en souviens, m’avait fortement frustré. Car, et cela était une évidence, j’avais assez bien aimé L’Adversaire, le film m’avait marqué et avait été l’occasion, accessoirement, d’une longue discussion avec ma femme, sur les mensonges et la mythomanie des gens en règle général, mais aussi et surtout sur quelque uns que l’on pouvait connaître. Ainsi, ce fut avec plaisir et un enthousiasme certain que j’appris la rediffusion hier soir de ce film, me promettant, cette fois ci, de tenir jusqu’au bout, ce que je fis sans grande difficultés par ailleurs, mais ceci nous éloigne déjà du sujet principal de cet article.

J’ai été assez surpris de voir sur le net pas mal d’avis contradictoires au tour de ce film ; non pas sur sa qualité en tant que soit, mais plus sur l’éternelle question : a-t-on le droit ou non de montrer au cinéma de tels drames, d’utiliser un drame bien réel, lui, de le romancer et de le présenter, gagnant de l’argent au passage. Si je peux, personnellement, comprendre que cela ne plaise pas forcement aux proches, et encore, faudrait-il voir leur avis, chose que je n’ai pas faite, je ne vois pas vraiment pourquoi le cinéma devrait s’en tenir au simple divertissement comme le souhaiteraient certains ? Car si l’on ne peut pas parler d’un drame, alors c’est simple, finissons en également avec les œuvres historiques, les films de guerre etc. Et puis, c’est quoi cette histoire de divertissement ? Les films qui font réfléchir n’ont-ils pas leurs places eux aussi ? Déjà que la majeure partie de la population se contente des productions US genre les films d’action a la « moi voie, moi tue » et les comédies a l’eau de rose dont on nous abreuve, pour ne pas dire, on nous noie en permanence, il faudrait en plus se priver des rares films qui, crime de lèse majesté pour certains visiblement, nous ferait, un temps soit peu réfléchir ? Ou bien, c’est trop dur de réfléchir et l’on est un fanatique absolu de bouses monumentales a la Taxi 1, 2, 3, etc. et l’on se complait devant un vidéo clip de une heure trente bourré de scènes d’actions et de tirs dans tous les sens, ou bien l’on se dit que le cinéma, même s’il est avant tout un divertissement, sert aussi a autre chose, a dénoncer par exemple, mais aussi, a réfléchir.

Je ne suis pas là a essayer de glorifier L’Adversaire, ce n’est pas mon propos, c’est un bon film, indéniablement, même très bon dans son genre, mais ce n’est pas non plus un chef d’œuvre du septième art ; cependant, a-t-il été calibré pour cela ? Non, et ce n’est pas plus mal ; car ce film, inspiré d’une histoire vraie, donc, et d’un drame qui eu lieu en 1993 où un homme tua sa femme, ses deux enfants et ses parents après avoir inventé un faux travail, de faux revenus, une fausse vie en gros pendant dix-huit ans, n’est pas fait pour tout le monde. Servi par des acteurs inspirés, en premier lieu un Daniel Auteuil dont je ne suis pas spécialement fan mais qui est tellement bien entré dans la peau de son personnage qu’il en devient inquiétant, L’Adversaire est un film sombre, très sombre même, oppressant au possible et par ailleurs affreux par moments : personnellement, j’ai put en voir des films d’horreurs ou prétendus tels, mais l’indicible scène où le spectateur sait par avance que le gamin n’en a plus pour longtemps, qu’il va mourir, alors qu’il regarde tranquillement Père Castor a la télé, créant au passage un contraste saisissant entre le générique enjoué du dessin animé et l’intensité dramatique de la scène, m’aura bien plus marquer qu’une flopée de films d’horreurs. Mais l’Adversaire, plus qu’une histoire d’un mythomane devenu meurtrier des siens, est surtout un grand film sur la lâcheté humaine car ne nous leurrons pas, ce Jean-Marc Faure (Daniel Auteuil), avant d’être un mytho de premier ordre, est avant tout un lâche, qui a toujours, dans sa vie, eu peur de tout : des examens, des gens, du regard des autres, de la découverte de ses mensonges qui en entrainent d’autres, et encore, et encore jusqu’au jour où tout éclate, et là, ne supportant plus rien, le drame, horrible, indicible, affreux qui conclu le film.

Je ne pourrais pas m’empêcher, en guise de conclusion, de comparer L’Adversaire avec une œuvre traitant elle aussi de la mythomanie, A l’Origine, dont j’ai écrit la critique sur ce blog il y a quelques mois, mais plus pour en marquer les différences, car si, dans les deux films, nous retrouvons avec plaisir François Cluzet et Emmanuelle Devos, le second nous narre un simple escroc, terriblement doué pour le mensonge certes, mais finalement, loin d’être véritablement dangereux. Par contre, dans L’Adversaire, le personnage présenté est d’un tout autre calibre, que cela soit par l’ampleur et la durée tout bonnement impressionnante de ses mensonges, mais aussi et surtout, de part les causes et les conséquences finales de ses actes, mais c’est aussi, ne nous leurrons pas, un type perdu dans ses mensonges, qui finis dévorer par ceux-ci. Un film bouleversant, diablement oppressant et qui, justement, ne laisse pas indifférent. Oui, L’Adversaire fait partie de ces films qui font réfléchir, et qui nous amènent à nous poser des questions sur la nature humaine, sur la folie, les mensonges de certains, et parfois, ce n’est pas très rassurant non plus…

THE IDIOT


THE IDIOT

Iggy Pop – 1977

1- Sister Midnight (Iggy Pop, Bowie, Alomar) – 4:19
2- Nightclubbing (Iggy Pop, Bowie) – 4:14
3- Funtime (Iggy Pop, Bowie) – 2:54
4- Baby (Iggy Pop, Bowie) – 3:24
5- China Girl (Iggy Pop, Bowie) – 5:08
6- Dum Dum Boys (Iggy Pop, Bowie) – 7:12
7- Tiny Girls (Iggy Pop, Bowie) – 2:59
8- Mass Production (Iggy Pop, Bowie) – 8:24

Ah, Iggy Pop, l’Iguane, toujours vaillant après toutes ces années écoulées. Pourtant, on ne peut pas vraiment dire que cela était le cas dans les années 70, bien au contraire : les Stooges aux oubliettes, il vit un temps dans la rue, enregistre un album qui sera refusé par toutes les maisons de disques de l’époque et passe un an en hôpital psychiatrique. Au même moment, un certain David Bowie qui a, depuis longtemps, tuer Ziggy, alors que le monde s’extasie pour des fadaises sans grand intérêt s’apprête à sortir, tout un tas d’albums qui vont marquer musicalement les dix années à venir et décide, une fois de plus, après la production du dernier album des Stooges quelques années plus tôt, d’aller chercher celui qu’il admire, Iggy Pop, d’abord sur la tournée Station to Station puis l’amène en Europe, où seront enregistrer, au Château d'Hérouville, Low et The Idiot, puis a Berlin pour Heroes et Lust for Life. L’homme qui, avec Brian Eno, inventa la new wave en cette fin de décennie, sera donc déterminant pour la renaissance artistique de l’Iguane, pour ne pas dire sa renaissance tout court.

Alors bien sur, les puristes stoogiens crieront au scandale en découvrant ce chef d’œuvre absolu, ce modèle d’aboutissement esthétique qu’est The Idiot, d’autres prétendront que le vampire Bowie utilisa Iggy Pop, ce qui peut paraître exagérer alors que le premier était au sommet de son art et le second, et ben, ne faisait plus grand-chose. Personnellement, pour moi, les choses sont claires depuis fort longtemps : d’Iggy Pop, je ne retiendrais que cinq albums : les trois avec les Stooges, The Idiot et Lust for Life, a quoi j’ajouterais, bien entendu, quelques chansons par ci, par la. Et dans cette sélection, certes réduite, mon préféré est incontestablement The Idiot, album qui nous préoccupe donc aujourd’hui.

Car malgré tout ce que l’on peut en penser, il est indéniable que le duo Iggy Pop/ David Bowie a réussie là un coup de maitre magistral, un disque que l’on peut qualifier sans peine de majeur et qui sera reconnu a sa juste valeur par des générations de musiciens et d’amateurs de musique. Prenant place par la force des choses dans la trilogie berlinoise de David Bowie, complément indispensable à celle-ci, The Idiot, superbe travail des deux hommes (qui, pour la petite histoire, travaillaient autant a la conception de la musique que des paroles), avec son son et son ambiance froide, lourde, oppressante, post apocalyptique par moments fait partie de ces rares albums qui ne possèdent pas de points de faibles comme on pouvait encore en trouver a l’époque : démarrant en fanfare par l’inquiétant Sister Midnight et ses jeunes garçons qui n’en ont pas finis avec le complexe d’Oedipe, l’on passe ensuite par ce classique de l’ennuie chic des années növo-diskö, cet extraordinaire titre qu’est Nightclubbing, déroulant sa mélancolie sur un riff sans fin de piano cabaret, tronçonnées par les guitares d’Alomar tandis que notre Iguane préféré chante le plaisir d’apprendre de nouvelles danses, comme « the nuclear bomb ». Personnages inquiétants et orgies dans le laboratoire miteux de Dracula dans Funtime, petites filles poursuivies dans les rues de l’Allemagne de Weimar dans Baby, histoire d’amour avec une China Girl (et oui, il n’y a pas que la version ultra connue de Bowie dans la vie, écoutez celle-ci si vous ne la connaissez pas, elle vaut son pesant d’or) tout en se rêvant en Marlon Brando et même, histoire semi autobiographique d’Iggy lui-même se racontant comme une vieille trave dans Dum Dum Boys, l’ensemble, jusqu'à Mass Production qui clôt l’album fait de The Idiot un classique du genre, un disque, si ce n’est le disque le plus abouti d’Iggy Pop (même si j’ai conscience que je vais en faire hurler plus d’un en affirmant cela) et tellement révélateur de son temps, et surtout, de la futilité et du désenchantement des années a venir. Bowie et l’Iguane partiront ensuite pour Berlin, où sera enregistrer Heroes et Lust for life, celui-ci plus divers et coloré (et accessoirement, plus facile d’accès pour les fans) mais la révolution est en marche, Ian Curtis met The Idiot sur sa platine et s’apprête a se pendre, ridiculiser voir tuer par le punk et la new wave naissante, les derniers survivants des sixties vont disparaître pour la plupart ou débuter une très longue traversée du désert, et l’homme commence a comprendre que la décennie qui arrive, les 80, ne seront pas faciles pour lui et que le rêve est bel et bien finis. Mais la musique à venir, devra beaucoup à quelques uns qui auront réalisé des albums majeurs, ici de là, sur le long terme, mais qui ne seront pas forcement bien vendus, et parmi ceux-ci, indéniablement, The Idiot y trouve toute sa place.

dimanche 2 janvier 2011

THORGAL – L’ÎLE DES MERS GELÉES


THORGAL – L’ÎLE DES MERS GELÉES

Sa confrontation avec Slive la magicienne aura convaincu Gandalf de permettre à Thorgal de rester au village. Mieux encore, on s'apprête à célébrer son mariage avec Aaricia. Mais deux aigles viennent enlever Aaricia afin de la remettre à un étrange guerrier casqué, venu sur un bateau sans voile ni rame. Les Vikings partent à sa poursuite, jusqu'à arriver à leurs limites, jusqu'aux mers gelées. Une mutinerie voit Thorgal et son beau-frère Bjorn abandonnés en pleine mer sur un frêle esquif.


Thorgal – L'Île des mers gelées
Scénario : Jean Van Hamme
Dessins : Grzegorz Rosinski
Couleurs : Grzegorz Rosinski
Couverture : Grzegorz Rosinski
Editeur : Le Lombard
Genre : Heroic Fantasy, Science-Fiction
Pays d’origine : Belgique
Langue d’origine : français
Parution : janvier 1980
Nombre de pages : 46

Mon avis : Après m’être lancer finalement dans cette grande saga de la bande dessinée franco-belge qu’est Thorgal en décembre dernier (voir La Magicienne trahie), un mois plus tard, en ce début d’année, intéressons nous donc maintenant au deuxième volume, intitulé L’ile des mers gelées. Celui-ci est la suite directe du premier tome et l’on retrouve donc des personnages et un univers avec lesquels on commence à se familiariser, mais tout l’intérêt de cet album repose indéniablement sur la révélation finale, par Slive, la fameuse Magicienne trahie, des origines mystérieuses de Thorgal. Personnellement, ce fut une surprise pour moi, m’attendant probablement a ce que celle-ci ne survienne que plus tard dans la série, mais quoi qu’il en soit, elle ne le fut pas tant que cela : comme je vous l’avais expliquer lors de la critique du premier tome, je connaissais un peu le fond de la série depuis quelques années, ainsi, tout ce coté fantastique, cette Atlantide non nommée mais dont on soupçonne l’existence passée dont est originaire ce fameux peuple des étoiles (peut être pas sous ce nom mais on voit d’où vient l’inspiration), ces fameux être venus du ciel, que l’on prend pour des Dieux et qui renvoient immédiatement a toutes les théories, farfelues ou non, de paléocontact tant en vogue dans les années 60 et 70 ; bref, tout un tas d’éléments et de théories dont se sont inspirées les auteurs de Thorgal et qui ne pouvaient, indéniablement, que me plaire. Je savais où je mettais les pieds avec cette série, et sur ce point, je ne fus pas déçu, bien au contraire. Mais si le fond m’a plut, quand est-il de la forme, tout aussi importante et vitale pour l’intérêt global de la chose ? Et bien elle est bonne, tout simplement. Déjà, les dessins ; la première chose qui saute aux yeux, et après avoir vu une couverture assez semblable de part sa construction a celle du premier volume, c’est que les dessins de Grzegorz Rosinski se sont nettement améliorés de part la finesse des traits et la précision, bien évidement, cela reste ce que les plus jeunes d’entre nous surnommerons de la « bande dessinée a papa », et l’ensemble fait indéniablement vieillot, mais si l’on sait passer outre le style, ce n’est pas vraiment un problème, même si je ne suis pas forcement objectif en disant cela vu que j’ai l’habitude de la chose. Cependant, avoir l’habitude ne signifie aucunement que je ne préfère pas un style plus moderne ; disons plutôt qu’il faut savoir que tout cela date de 1980, et que depuis, il a coulé beaucoup d’eau sous les ponts. Quant au scénario, sachons reconnaître la maitrise de Jean Van Hamme qui nous offre la une excellente intrigue, de meilleure qualité que lors du premier volume qui était surtout un assemblage de courtes histoires, et assez captivante de bout en bout : ainsi, le lecteur est vite pris, malgré la simplicité apparente de l’histoire, dans cette course dans le grand nord, a la recherche de la promise de Thorgal, entre trahisons, coup de théâtres, combats et révélations. Le tout, bien évidement, baignant dans un décor polaire, où pointe une technologie anachronique et de vieilles légendes qui plairont aux habitués du genre. Bref, Malgré un coté old-school, il est indéniable que L’ile des mers gelées est une excellente bande dessinée qui certes, s’inscrit dans un cycle et qui sans lui, ne vaut pas grand-chose, mais qui se démarque de part son importance dans celui-ci, ne serais ce que pour sa révélation finale quant aux origines de Thorgal qui entrainent forcement la série vers un coté où se mêlent la SF et la Fantasy, genres bien distincts de nos jours (malheureusement) mais qui flirtaient ouvertement il y a une trentaine d’années. Mais ne vous méprenez pas, ce deuxième Thorgal ne vaut pas uniquement pour ses dernières pages et ce que l’on y apprend, son histoire, même si elle a un peu vieillit, n’en demeurant pas moins de qualité et méritant le détour.


Points Positifs :
- Ce second tome de la série est en fait la conclusion du dytique mettant aux prises Thorgal à Slive, la fameuse Magicienne trahie du premier volume. Deux volumes forcément liés et qui se doivent d’être lu ensembles.
- Bien évidement, ce que le lecteur retiendra le plus, ce sont les surprenantes révélations qui clôturent cet album et qui éclaircissent le passé de Thorgal : on avait compris que celui-ci n’était pas un viking mais de la a imaginé qu’il était issu d’une civilisation venue des étoiles (avec un soupçon d’Atlantide), c’était une autre histoire…
- Justement, le bon vieux temps où Fantasy et SF se mêlaient sans le moindre problème !
- Indéniablement, le sieur Grzegorz Rosinski s’est grandement amélioré depuis le premier tome ; d’ailleurs, l’évolution est même visible entre les premières pages de ce second volume et les dernières.
- Certes, le tout a un peu vieilli, cependant, scénaristiquement, malgré un coté par moments vieillots, cela se lit toujours aussi bien.

Points Négatifs :
- Il est indéniable que l’ancienneté de la chose est le principal défaut que certains pourront trouver a cette BD : suivant que vous soyez habitués ou non au style de l’époque, celui-ci passera… ou pas, et ce, tant scénaristiquement que pour ce qui est des dessins.
- Certes, de part mon âge, cela ne me pose guère de problèmes de lire les premiers albums de Thorgal, cependant, je reconnais que par moments, c’est un peu convenu, surtout pour ce qui est de la personnalité des personnages, ceux-ci étant plutôt simplistes.
- Grzegorz Rosinski a fait des progrès, certes, mais il fera encore mieux par la suite.

Ma note : 7,5/10