vendredi 2 septembre 2011

L’HISTOIRE SECRÈTE – ABSYNTHE


L’HISTOIRE SECRÈTE – ABSYNTHE

En mars 1984, à Cambridge, Pandora, plus communément appelée la Dame de Prague, élimine, sous les yeux des services secrets de sa gracieuse Majesté, le professeur Blunt. Cette tueuse pour le moins énigmatique n’est pas une inconnue pour les dirigeants du MI5 et du MI6 britannique, puisque leurs routes se sont déjà croisées en juin 1968 sur l’aéroport d’Heathrow. En Inde, Dyo – Maître de la maison des Coupes – retrouve la trace d’une très ancienne main découverte par un ex-nazi dénommé Schäfer ; afin de s’assurer de sa puissance, il la teste : 6000 personnes périront ce jour-là à Bhopal. Dans le même temps, les agents britanniques reconstituent patiemment les liens qui unissaient l’universitaire anglais et l’ancien SS et acquièrent la conviction que Blunt était entré en possession d’un fragment d’une mystérieuse carte. Sans connaître la puissance de cette dernière, ils savent cependant que Pandora doit en assurer la livraison dans une petite localité d’Ukraine dénommée Tchernobyl ! Toutefois, la redoutable tueuse sert un tout autre maître et permet à la maison du Bouclier d’éviter le pire, une fois encore. Mais au-delà de la destruction de Dyo, la Dame de Prague a un vieux différent à régler avec un certain Philby habitant à Moscou…


L'Histoire Secrète – Absinthe
Editeur : Delcourt
Scénario : Jean-Pierre Pécau
Dessins : Igor Kordey
Couleurs : Len O'Grady
Couverture : Manchu, Olivier Vatine
Genre : Fantastique, Etrange, Historique, Mondes décalés
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 31 août 2011
Nombre de pages : 54

Mon avis : Avec Absinthe, vingt-troisième tome de cette interminable saga qu’est L’Histoire Secrète, nous atteignons, une fois de plus, ce qui aurait dut être la fin de la série, du moins, c’était ce que l’on nous avais plus ou moins laisser entendre, sauf que, vu que ce diable de Jean-Pierre Pécau nous avait déjà fait le coup a deux reprises – pour rappel, Notre-Dame des Ténèbres puis Le Crépuscule des Dieux – ce n’est même plus une surprise de découvrir qu’en fait, non, la conclusion, ce ne sera pas encore pour cette fois ci, et qu’en tout, cette série comportera une trentaine de tomes, ni plus, ni moins… euh, a moins que… Bref, ce qui aurait put faire une bonne fin puisque, après tout, cet album se conclut avec la catastrophe de Tchernobyl – j’y aurai bien vu les Archontes y perdre tous la vie – ne sera, au final, qu’un énième tome d’une saga qui risque de nous accompagner encore un certain temps. Bien évidement, au vu du développement scénaristique des derniers volumes, je m’en doutais fortement, mais quelque part, attention a ne pas lasser même les plus fidèles lecteurs, car, que l’on apprécie ou non cette Histoire Secrète, ça commence à faire beaucoup… Surtout que, d’entré de jeu, cet Absinthe démarrait de fort mauvaise manière avec l’introduction de nouveaux protagonistes qui prennent une place prépondérante dans cet album – deux agents secrets britanniques – et qui sont sur les traces d’une certaine Dame de Prague. Bien évidement, les lecteurs des séries sœurs de L’Histoire Secrète, Arcanes et Arcanes Majeurs, connaissant son identité, retrouveront avec plaisir un protagoniste majeur de cet univers, dans mon cas, il m’aura fallut un certain temps pour découvrir qu’il s’agissait de… Pandora, la fille de Curtis et Nimue. Et arrivé là, sensiblement aux deux tiers de cet album, une fois que j’ai put relier tous les fils scénaristiques tissés par Pécau, qui manipulait qui dans l’ombre, eh ben, ma foi, j’ai vu cet Absinthe d’un œil nouveau : ainsi, moi qui me disait que j’allais allègrement déglinguer cet album dans ma critique, j’ai complètement changé d’avis, même si ce n’est pas passé loin. Mais bon, il faut dire que aussi tordu soit le plan de Erlin et ses complices, Pandora et T Chance, il n’en accouche pas moins d’un final tout bonnement cataclysmique a Tchernobyl, et ce, tandis qu’une très vieille connaissance refait une apparition – Itzak – et que des êtres singuliers – les Moines Noirs – semblent agir dans l’ombre depuis la nuit des temps, c’est Dyo qui fait les frais de son plan audacieux, le tout, avec une petite note d’humour d’Erlin quand au nuage de Tchernobyl et la frontière française… Bref, et alors que je ne m’y attendais pas, Absinthe s’avère être un excellent album, certes bigrement tordu, mais qui justifie, en quelque sorte, une suite a cette saga, ne serais ce que pour connaitre l’identité et les buts des Moines Noirs mais aussi, pour voir comment Jean-Pierre Pécau va se débrouiller lorsque son œuvre coïncidera avec notre époque, car on y approche a grand pas…


Points Positifs :
- Scénaristiquement, c’est très fort de la part de Jean-Pierre Pécau qui nous embrouille pendant plus de la moitié de cet album avec deux nouveaux protagonistes sortis de nulle part avant que toutes les pièces du puzzle se mettent finalement en place et qu’on se dise : « ah, ouais, mais c’est bien sur ! » Mais je reconnais que c’était osé.
- Une excellente conclusion pour ce qui devait être la fin de la série mais qui ne sera que la fin de ce troisième cycle, si on peut encore parler de cycle, bien entendu : la catastrophe de Tchernobyl, la disparition de Dyo, Kim Philby qui passe enfin l’arme à gauche…
- Pour la énième fois, les connaissances historiques de Pécau sont indéniables pour ne pas dire impressionnantes ! Bien sur, ce n’est pas une nouveauté mais il ne faut pas hésiter à le rappeler vu que c’est l’un des points forts de cette série.
- Excellente piste pour la suite de la saga avec ces biens étranges Moines Noirs qui semblent exister depuis la nuit des temps et qui nous renvoient au mythe de l’Agartha.  
- Enfin, Pandora pointe le bout de son nez.
- Une fois de plus, travail excellent du duo Kordey/ O'Grady.

Points Négatifs :
- Même si une fois que l’on a compris où Pécau veut en venir, le synopsis de cet album prend toute sa valeur, force est de constater que l’on passe beaucoup trop de temps avec le duo d’agents secrets britanniques, surtout que cela se fait au détriment du final a Tchernobyl que l’on était en droit d’espérer être plus grandiose.
- Du coup, cela fait deux fois qu’un Archonte disparait – voir Aker dans Nadja – et que ce n’est pas aussi spectaculaire qu’on pouvait l’espérer…
- Je reconnais que c’est tout de même vachement complexe a suivre par moments et qu’il est très facile de décrocher. Il faudrait quasiment relire l’intégralité de la saga avant de se plonger dans un nouveau tome histoire de tout bien saisir, et encore, si vous ne connaissez pas Arcanes et Arcanes Majeur, ce qui est mon cas, des tas de choses vous échapperont.
- Trois fois que l’on nous fait le coup : cette série aura-t-elle une fin un jour !?

Ma note : 7,5/10

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Rien à rajouter. A part que les auteurs savent parfaitement comment prendre les lecteurs pour des abrutis: une série intéressante au début, dont on annonce la fin (pour bien avant qu'absynthe d'ailleurs, il suffit de regarder l'intérieur de la couverture des premiers tomes), et qui se perd en tours et détours, mais qu'on suit parce qu'on l'a commencée et que la fin continue à être annoncée. Alors on reste, comme avec une petite amie qu'on n'aime plus mais qu'on est trop lâche pour quitter. Mais ça y est, c'est décidé: l'ange paon sera le dernier tome de ma bibliothèque, si cette BD dans laquelle j'ai englouti bien plus que dans 5 séries complètes et bien meilleures au demeurant, y reste.