mardi 13 mars 2012

KILL BILL – VOLUME 2


KILL BILL – VOLUME 2

Cinq ans après avoir été laissé pour morte par ses anciens complices, Black Mamba, alias la Mariée, poursuit sa vengeance. Elle a déjà éliminé deux de ses anciennes collègues, Vernita Green et O-Ren Ishii, membres comme elle de la brigade des Vipères assassines. Il lui reste à tuer trois personnes pour accomplir sa quête de justice : Budd, Elle et Bill, fondateur et redoutable chef de la brigade. Mais, avertis de sa démarche, tous se préparent à l'affronter. La Mariée se rend tout d'abord chez Budd, qui vit reclus dans une caravane posée dans le désert et travaille dans un bar miteux. Après l'avoir épié, elle se prépare à passer à l'action...


Kill Bill – Volume 2
Réalisation : Quentin Tarantino
Scénario : Quentin Tarantino
Musique : RZA
Production : Miramax Films, A Band Apart
Genre : Action, Thriller, Arts Martiaux, Western Spaghetti
Titre en vo : Kill Bill – Volume 2
Pays d'origine : États-Unis
Langue d'origine : anglais
Date de sortie : 16 avril 2004
Durée : 136 mn

Casting :
Uma Thurman : Beatrix Kiddo, alias La Mariée alias Black Mamba
David Carradine : Bill, alias Snake Charmer
Michael Madsen : Budd alias Sidewinder
Daryl Hannah : Elle Driver alias California Mountain Snake
Gordon Liu : Pai Mei
Michael Parks : Esteban Vihaio
Perla Haney-Jardine : BB
Helen Kim : Karen
Larry Bishop : Larry Gomez
Samuel L. Jackson : Rufus
Christopher Allen Nelson : Tommy Plympton
Bo Svenson : le révérend Harmony

Mon avis : A la fin du premier volet de Kill Bill, nous avions donc laissée la Mariée, Uma Thurman, qui venait tout juste de tuer, et de quelle manière, O-Ren Ishii, magnifique Lucy Liu, poursuivre sa vengeance tandis que le fameux Bill, David Carradine – dont on ne voyait jamais le visage dans le premier film – apprenait, par le biais de Sofie Fatale, Julie Dreyfus, en bien mauvais état, que son ancienne protégée et amante était bien décidée à se venger de celui-ci. Et donc, Kill Bill – Volume 2 débute sur les chapeaux de roues avec la fameuse scène du massacre de la Chapelle où avait lieu la répétition du mariage de… bip…, oui, on ne connait le nom qu’un peu plus tard au fil de l’intrigue ; bref, dès le départ, on rentre dans le bain avec l’un des moments les plus importants des deux films, la scène primordiale, l’élément déclencheur de tout ce qui suivra et, sincèrement, celle-ci vaut le détour : tourné en noir et blanc, dans un ton calme, aux antipodes du trépidant premier volume qui se déroulait a cent à l’heures, cette première scène – dont on n’avait, jusque-là, entraperçue que quelques flashbacks – annonce bien la couleur puisque, cette fois ci, l’ambiance sera radicalement différente. Et comme je vous le disais dans ma critique précédente, si le premier Kill Bill était un formidable hommage au cinéma asiatique, et plus particulièrement au cinéma hongkongais d'arts martiaux et au chanbara japonais, ici, ce qui prime avant tout, c’est le western spaghetti de la grande époque, celui de Sergio Leone principalement, que ce soit par l’ambiance générale qui s’en dégage, les plans de caméras, la musique avec certains passages du grand Ennio Morricone, mais aussi, un rythme infiniment plus lent, plus posé et une attention accrue sur les protagonistes, choses quasiment absentes du premier volume qui se déroulait à grande vitesse tandis que sa suite prend le temps de construire l’intrigue et de s’attarder sur les relations entre personnages, voir même, de nous présenter leurs vies de tous les jours. Et du coup, la première chose qui saute aux yeux lorsque l’on compare ces deux films, c’est que, finalement, le choix de présenter Kill Bill en deux parties apparait assez judicieux car, si le fil conducteur de l’intrigue – la vengeance de la Mariée – reste, force est de constater qu’avec deux parties presque aux antipodes l’une de l’autre, nous avons bel et bien deux films ; pas forcement distincts dans le fond, mais pour ce qui est de la forme… quel changement, que de différences ! Bien évidemment, il n’y aurait aucun problème à regarder Kill Bill d’une traite, d’ailleurs, cela devrait être une expérience assez agréable à faire, mais bon, après coup, j’ai finalement compris – en dehors de l’aspect financier et de la volonté des décideurs – la justesse que l’on se soit retrouver avec deux films au lieu d’un seul. Et, bien évidemment, si j’avais déjà fortement apprécié et pris un pied d’enfer en regardant le premier, je dois reconnaitre que cette suite, pourtant dans un genre complètement différant, est toute aussi bonne. Forcément, comme je vous l’avais dit précédemment, Kill Bill étant avant tout un film de fan pour les fans, être un amoureux de ces genres – films d’arts martiaux, cinéma d’exploitation, western spaghetti – en devient presque primordial pour apprécier cette œuvre à sa juste valeur mais également, ne l’oublions pas, pour noter les innombrables clins d’œil et divers hommages qui la parsèment. Ici, comme je vous l’ai dit, on se croirait presque dans un film de Sergio Leone – et alors quand la musique s’en mêle et que la caméra s’attarde sur les visages en gros plans des protagonistes, c’est tellement flagrant que cela en devient troublant – et franchement, quel plaisir : mine de rien, et malgré tout le mal que j’ai pu dire à son sujet, ce renard de Tarantino est tout de même sacrément doué sur ce coup et n’hésite pas à oser l’impossible – comme de mélanger des genres tellement différents, de lorgner allègrement sur le kitch et le coté rétro, d’user et d’abuser de grosses ficelles et, surtout, de tout exagérer, mais à des niveaux tels que mêmes les originaux apparaissent, après coup, crédibles – et le pire, c’est que cela marche ! Un exemple, un seul ? La scène où la Mariée suit l’enseignement de Pai Mei, archétype du vieux maitre d’arts martiaux chinois poussé à son paroxysme a un tel point qu’il en est plus caricatural que les caricatures habituelles : tant le personnage que ses réactions, son look, sa toute-puissance ont été vues des milliers de fois, au point d’en devenir ridicule a force, mais ici, et contre toute attente, ça marche ! L’effet Tarantino ? Il y a de cela, bien évidemment, mais aussi, ne l’oublions pas, que quelque part, dans un film aussi extrême que Kill Bill, un vieux maitre d’arts martiaux chinois ne pouvait ressembler qu’à ça, tout simplement ! Mais ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres dans ce film. Alors bien sur, ce second volet de Kill Bill aura magnifiquement complété tout le bien que je pensais de son prédécesseur : après toute l’adrénaline du premier volume, ce côté « a cent à l’heures », le fait que la suite soit plus calme, plus posée, soit, finalement, bien plus intimiste relève presque du génie ; ainsi, là où les scènes de combats occupaient une bonne partie du premier film et s’avéraient grandioses de par leur démesures, ici, si celles-ci sont toujours aussi excellentes, leur rareté et surtout, leur extrême rapidité, modifient totalement la donne au point de surprendre. Et puis, pour un vieil amoureux des films de Sergio Leone et plus particulièrement de Mon nom est personne et de Le bon, la brute et le truand, comment ne pas apprécier ce formidable hommage à un genre aujourd’hui disparu ? Quant au final, à la fois étonnant et prévisible, ce long face à face entre la Mariée et Bill, avec les révélations qui vont avec et un combat qui se joue en quelques secondes, comment, après toute cette débauche d’hémoglobine versée, de membres découpés, arrachés, tous ses morts, ne pas apprécier ces longues minutes de calme, intimiste, tellement troublantes et où l’on croirait presque assister à une soirée de n’importe quelle famille ordinaire ? Dernier coup de génie de Tarantino, ce final clôt (pour le moment du moins puisque, à en croire Tarantino en personne, il se pourrait qu’une suite voit le jour dans les années à venir, affaire à suivre donc) magnifiquement, non pas uniquement de second film, mais une œuvre, en deux parties donc, mais tout bonnement magistrale, une œuvre décriée par certains pour son extrême violence et son scénario qui tient, il faut l’avouer, sur un timbre-poste, une œuvre culte pour d’autres, une œuvre que, comme tant d’autres, je n’aurais découvert que sur le tard, mais une œuvre qui, selon moi et avec le recul nécessaire, est probablement l’une des plus importantes de la décennie écoulée, tous genres confondus. Oui, Kill Bill est peut être un film de fan pour les fans, mais c’est aussi, ne l’oublions pas, un putain de chef d’œuvre comme on n’on voit pas suffisamment selon moi. 


Points Positifs :
- Probablement l’œuvre la plus abouti de Tarantino et, accessoirement, celle où le crédo « un film de fan pour les fans » sonne le plus juste tant Kill Bill fourmille de multiples hommages a tout un tas de longs métrages et a un certain cinéma aujourd’hui un peu tombé en désuétude – dans ce second volet, principalement, le western spaghetti.
- Le contre-pied parfait du premier volet puisque, autant celui-ci se déroulait a cent a l’heure, ici, tout est plus calme, plus posé, on s’attarde davantage sur les dialogues, les relations entre les personnages tandis que les scènes d’actions, elles, se règlent en quelques secondes. Ce changement radical étonne, certes, mais n’en reste pas moins parfait !
- Accessoirement, ce changement de ton fait que je trouve ce second volet supérieur au premier.
- Une fois de plus, comment ne pas mettre en avant le casting et, bien entendu, Uma Thurman, au sommet de son art ; n’oublions pas non plus David Carradine, égal à lui-même.
- Encore une fois, nous avons là un film qui ravira les amateurs des genres abordés – le Western Spaghetti, les films d’arts martiaux – qui seront en terrain familier.
- Tarantino va tellement loin dans ses exagérations que cela passe parfaitement : exemple, le maitre d’arts martiaux, tellement stéréotypé qu’il en devient génial !
- Comme a chaque fois avec Tarantino, une bande son excellente.

Points Négatifs :
- Comme je le disais pour le premier volet de Kill Bill, nous avons là une œuvre qu’on adore ou qu’on déteste, il ne peut pas y avoir de demi-mesure avec ce film. Bien sur, tout cela est une affaire de gouts personnels, mais bon, reconnaissons qu’il est normal que certains n’adhèrent pas…
- Une fois de plus, je pense qu’il faut posséder une certaine culture cinématographique pour apprécier à sa juste valeur une telle œuvre, ne serais-ce que pour toutes ses références…

Ma note : 9,5/10

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