jeudi 29 août 2013

LE MAGICIEN D'OZ


LE MAGICIEN D'OZ

Dorothy, jeune orpheline, vit chez son oncle et sa tante. Tout irait pour le mieux si l'institutrice ne détestait pas son chien. C'est alors que Dorothy fait un rêve où elle se trouve transportée au royaume magique des Munchkins à la recherche de son chien. Les Munchkins sont des nains protégés par la bonne fée du Nord mais menacés par la méchante fée de l'Ouest. Pour retrouver son chien, Dorothy doit s'emparer des chaussures rouges de la mauvaise fée et aller voir le magicien d'Oz dans son palais d'Emeraude.


Depuis les débuts de ce blog, et ça ne date pas d’hier, je vous ai proposé un peu plus de 150 critiques de films, ce qui est peu paraitre peu pour certains, et beaucoup pour d’autres, et dans ce nombre plutôt conséquent à mes yeux, force est de constater qu’il y a eu un peu de tout : d’intemporels chef d’œuvres et de bien piètres navets, des comédies et des drames, des films de guerre et des films dits « de bonnes femmes » (ni voyez pas dans cette expression aucune condescendance à l’égard de la gente féminine, surtout que j’apprécie plutôt le genre), des œuvres de science-fiction et de Fantasy, d’autres historiques, un bon nombre tirées de romans célèbres, de beaux plantages, de belles réussites ainsi que des films anciens, d’autres récents. Bref, un petit melting-pot où tous les genres, toutes les origines, sont représentés et où, comme je l’ai dit, on peut parfaitement passer, d’une critique à l’autre, d’un chef d’œuvre intemporel a une bouse sans nom. Et donc, aujourd’hui, c’est plutôt du côté des chefs d’œuvres que je me tourne avec un film considéré depuis sa sortie, en 1939, comme étant l’un des longs métrages les plus réussis de l’histoire du cinéma, je veux bien évidement parler du Magicien d’Oz.

Intemporel, je pense que c’est le terme qui convient le mieux avec un film comme Le Magicien d’Oz : ainsi, prêt de 75 ans après sa sortie au cinéma, après tant de diffusions et de rediffusions sur le petit écran, qui auront fait de celui-ci l’un des films que j’ai le plus vu dans ma vie, mais aussi, après une évolution tellement marquante pour ce qui est des effets spéciaux sur grand écran et qui pourraient parfaitement ringardiser ce film musical qui, aux yeux de certains, n’est plus qu’une vieille chose désuète, je dois reconnaitre que ce fut avec une grande joie que j’ai, après quelques années, put revoir cette œuvre, que dis-je, cette merveille du septième art qu’est Le Magicien d’Oz. Il faut dire que cela faisait quelques temps que je souhaitais faire découvrir ce film à mes enfants : l’ayant vu pour la toute première fois très jeune, sur le petit écran, en compagnie de mes propres parents, l’idée que ma propre progéniture n’ai jamais eu l’occasion de le voir était presque une hérésie. En effet, il fallait, coute que coute, que je leur fasse découvrir cette petite merveille, voir aussi si comme moi, ils allaient etre autant émerveiller que je pus l’etre, la première fois que je le vis. Pour cette question, la nouvelle génération étant ce qu’elle est – c’est-à-dire, bourré de films, vidéos, jeux, émissions en tous genres – je ne pense pas que la comparaison soit possible, surtout que l’histoire du Magicien d’Oz, ils la connaissaient dans les grandes lignes. Mais si la magie ne fut pas la même, force est de constater que celle-ci n’en a pas moins fonctionné, et cela, c’est le plus important à mes yeux.


Mais au fait, comment un film qui est sorti l’année où débutait la seconde guerre mondiale, un film qui aura bientôt 75 ans d’existence, un film dont les effets spéciaux ne peuvent que faire sourire (pour ne pas dire plus) les plus jeunes d’entre nous, habitués qu’ils sont aux images de synthèses au cinéma et a des jeux vidéo qui ne sont plus depuis longtemps de simples traits qui se renvoient une balle, bref, comment un film comme Le Magicien d’Oz peut-il encore plaire de nos jours ? Eh bien, tout simplement est-ce le fait que, justement, un chef d’œuvre, par définition, c’est intemporel, et que ce qui plaisait au public en 1939, dans le cas présent, plait toujours autant en 2013 – d’ailleurs, un autre exemple pour un autre chef d’œuvre sortie à la même époque : Autant en emporte le vent n’a rien perdu de sa superbe, encore aujourd’hui. Le Magicien d’Oz était un sacré bon film lors de sortie, il l’est toujours en ce début de vingt-et-unième siècle et je pense ne pas me tromper en affirmant que, contrairement à bien d’autres œuvres du genre qui nous sont contemporaines, il le sera toujours dans 50 ou 100 ans. J’exagère, je me laisse emporter par mon enthousiasme pour ne pas dire mon aveuglement ? Pour certains, c’est peut-être le cas mais je pense ne pas me tromper lorsque, en regardant pour la énième fois ce film, je retrouve la même magie que je ressentais lorsque j’étais enfant.


Alors bien sûr, il y aurait énormément de choses à dire sur Le Magicien d’Oz, son scénario, ses effets spéciaux novateurs pour l’époque, les petites bonnes idées comme le début, en sépia, ses acteurs, franchement excellents et qui collent si bien à leurs personnages (Judy Garland, bien sûr, mais aussi Ray Bolger tellement bon en épouvantail et puis, l’excellentissime lion interprété par Bert Lahr), les décors, toujours aussi enchanteurs, et puis, car il s’agit avant tout d’un film musical, les chansons, souvent entrainantes au demeurant, surtout, bien évidemment, le cultissime Over the Rainbow interprété par Judy Garland et qui restera sans nul doute comme l’une des chansons les plus connues de l’histoire du cinéma. Bref, un film parfait de bout en bout, sur lequel il n’y a pas grand-chose à redire, qui certes, ne plaira pas aux habituels cyniques et autres amateurs de films d’actions décervelés, mais qui n’en restera pas moins, et a jamais, comme étant l’un des plus beaux chef d’œuvres du septième art et qui peut se revoir, encore et encore, sans que l’on ressente le moindre sentiment de lassitude. 

mercredi 28 août 2013

FORBRYDELSEN – SAISON II


FORBRYDELSEN – SAISON II

Le corps d'une avocate, présentant plus de vingt coups de couteau sur le torse et dans le cou, est retrouvé attaché à un arbre dans le mémorial de la Résistance danoise. Alors que les inspecteurs chargés du dossier piétinent depuis des jours, le chef de la police décide de se rapprocher de Sarah Lund, ancienne chef adjointe de la police de Copenhague – une décision qui ne sera pas reçue favorablement par tous. D'autant que cette affaire s'avère rapidement plus compliquée qu'il n'y parait. Le mystérieux meurtre de cette femme implique trois personnes de la police, de la sphère politique et de l'armée. La première n'est autre que Sarah Lund, le second est Thomas Buch, récemment nommé Ministre de la Justice, tandis que la troisième se trouve être un soldat en prison, Jens Peter Raben. Sarah Lund est de retour pour dix jours d'enquête à hauts risques...


Il y a de cela environ un an, à quelques jours prêts, début septembre 2012, je vous parlais en des termes plus qu’élogieux d’une série danoise qui m’avait captivé comme rarement série me l’avait fait : Forbrydelsen ou The Killing tel que celle-ci est connu sous nos latitudes. Composé de 20 épisodes, un par jours d’enquête, cette série policière mettait en scène une inspectrice danoise, la cultissime Sarah Lund, une femme que l’on reconnait tout de suite à ses pulls inimitables et son côté un peu névrosée, qui enquêtait sur le viol et le meurtre d’une rare sauvagerie d’une jeune fille, Nanna Birk Larsen. Rythme soutenu, fausses pistes en tous genres, ambiance plutôt lourde, soin apporté aux nombreux protagonistes, liens avec le milieu politique danois et un suspense insoutenable avait fait, à mes yeux, de cette série, l’une de mes préférées de ces dernières années. Une série de fort bonne qualité, que les américains, bien évidemment, c’étaient empressés de copier, et qui nous démontrait, une fois de plus, l’immense qualité des nordiques pour le genre et que l’on connait, en France, depuis un certain Millénium.


Et donc, il y a un an, lors de ma critique de Forbrydelsen, je vous avais fait part du fait qu’il existait une seconde saison a cette série – d’ailleurs, il y en même une troisième mais pas encore sortie sous nos latitudes – et bien évidemment, je m’étais alors dit que, un jour où l’autre, il faudrait bien que je me laisse tenter par celle-ci, tout en, je l’avoue, doutant un peu de celle-ci : c’est que la première saison de Forbrydelsen avait été une telle réussite que je ne pensais pas qu’il fusse possible de faire aussi bien. Les mois passèrent, ARTE ne se décidait pas à diffuser cette fameuse seconde saison et, en rentrant de vacances en Vendée, ma femme eu l’excellente idée de se procurer la série en DVD – oui, je sais, je dois etre le dernier à ne pas télécharger – et dès celle-ci arriver dans notre boite aux lettres, ce fut avec un certain enthousiasme que nous nous replongions dans une nouvelle enquête de Sarah Lund.

Allez, je ne vais pas tourner plus longtemps autour du pot, cette seconde saison de Forbrydelsen est une parfaite réussite, d’ailleurs, j’irais même plus loin : elle est aussi bonne que la première, tout bonnement ! D’ailleurs, pour la petite histoire, s’il n’était pas arrivé mes soucis familiaux survenus en début de mois et l’on aurait vu cette saison en quatre soirs d’affilé – a raison de 2 ou 3 épisodes à chaque fois. La première saison de Forbrydelsen était captivante au possible et nous tenait en haleine sur vingt épisodes au point de n’avoir qu’une seule envie, découvrir la suite dès la fin de chaque épisode ? Et bien c’était pareil pour la seconde, sauf que, possédant celle-ci en DVD, je n’avais pas besoin d’attendre la diffusion sur ARTE. Une saison de même qualité, c’est-à-dire, toujours aussi proche de l’excellence pour ne pas dire du chef d’œuvre ? Je doutais que ce fusse possible, et pourtant… Oui, et pourtant, les scénaristes de Forbrydelsen, en dehors du fait que cette saison soit deux fois moins longue que la première, nous ont pourtant ressorti les mêmes ficelles qui avaient déjà fort bien fonctionner la première fois : ainsi, nous retrouvons une fois de plus notre sympathique et si joyeuse Sarah Lund avec un nouvel coéquipier (ici, l’excellent Mikael Birkkjær) et qui reprend du service suite au meurtre d’une avocate dont le corps fut retrouver dans un mémorial des soldats danois, et une fois de plus, c’est reparti comme dans la première saison avec toujours le même rythme haletant, des suspects a n’en plus finir, des coups de théâtre qui mettent à mal les certitudes des spectateurs, des politiques qui semblent savoir bien des choses mais aussi et surtout, toujours cette ambiance tellement spéciale, qui nous semble un peu exotique a nous autres français, ce côté sombre, parfois glauque ainsi que cette impression désespérée que tout le monde ou presque est pourri. Mêmes éléments donc, même structure narrative, bref, mêmes ficelles, et ça marche du tonnerre une fois de plus car, comme cela avait été le cas lors de la première saison, une fois le premier épisode regarder, il est impossible de lâcher prise et je n’ai eu qu’une seule envie, comme je vous l’avais dit : découvrir la suite le plus rapidement possible ! 


Bien évidemment, je ne dévoilerai pas les tenants et les aboutissements de l’intrigue, après tout, cela serait gâcher le plaisir de tous ceux et celles qui souhaiteraient tenter l’expérience Forbrydelsen ; disons juste que dans cette saison, Sarah Lund et ses pulls naviguera en eaux encore plus troubles que lors de la première saison, qu’elle devra se fricoter avec la grande muette, l’armée danoise, qu’une véritable affaire d’état est derrière tout cela et que l’on entendra parler de terrorisme, d’Afghanistan, de complots en tous genres, que le nouveau coéquipier de Lund aura un rôle important à jouer et qu’un tout nouveau Ministre de la Justice connaitra bien des désillusions. Pour le reste, je vous laisse le plaisir de la découverte d’une saison qui, comme je vous l’ai dit, est certes moins longue que la première, mais n’en reste pas moins aussi bonne. Et maintenant, que pourrais-je dire en guise de conclusion ? Hum, que j’ai vraiment hâte de découvrir la troisième saison de Forbrydelsen pardi !

LES CAHIERS DE SCIENCE & VIE 138 – LES MYSTÈRES DE PARIS


LES CAHIERS DE SCIENCE & VIE 138 – LES MYSTÈRES DE PARIS
Juillet 2013

Les mystères de Paris
Edito : Aux mystères de Paris
Cadrage : Le puzzle des origines
Interview : « Tout est mystère dans l’histoire de Paris » de Thierry Sarmant
I – Quand Paris sort de l’ombre
- Les morts nous racontent la vie parisienne
- Secrets de monuments
- Les misérables !
II – Quand Paris fait sa loi
- Police parisienne, l’enquête progresse
- Portraits criminels
- Peines capitales
- Libertés surveillées
III – Quand Paris fantasme
- Le bruit court…
- Coup de folie à Saint-Médard
- Cabinets de curiosités
- Les sociétés du mystère
IV – Quand Paris perd la tête
- Esprits des lieux
- Sciences sans consciences
- Un Paris insensé

Mon avis : Les mystères de Paris ! Bon, je dois avouer que lorsque j’ai découvert quel allait être le sujet de ce numéro de juillet des Cahiers de Science & Vie, je n’ai pas franchement sauté au plafond, bien au contraire : il faut dire que, déjà, à la base, je n’éprouve guère une grande passion pour la ville de Paris – est-ce le fait d’être depuis ma naissance un banlieusard qui la connait plutôt bien, peut être – et que, y travaillant depuis quatre ans et demi, devoir me taper un numéro des Cahiers alors que mes vacances débutaient, cela ne m’enchantait pas trop – oui, je sais, certains ne peuvent pas se passer de la capitale, moi, je me sens infiniment mieux lorsque je n’y met pas les pieds. Mais bon, même si le sujet ne m’enthousiasmait guère, je m’étais dit qu’il pourrait peut-être y avoir quelque chose d’intéressant à en tirer : après tout, c’était des mystères de Paris que celui-ci traitait. Enfin, comme j’avais l’impression d’avoir déjà lu tant de choses à ce sujet, je me demandais si ce numéro allait m’apprendre quelque chose de nouveau ? Eh ben en fait, oui. Assez rapidement, et alors que je ne m’y attendais pas vraiment, j’ai plutôt apprécié la lecture de ce numéro des Cahiers de Science & Vie. Partant des origines de la ville de Paris, encore obscurs au jour d’aujourd’hui même si l’on a fait des progrès depuis quelques années, c’est un fort intéressant voyage dans le temps que nous propose ce numéro, et qui, dès premiers sites gaulois a la ville telle qu’on la connait de nos jours, nous dévoile plus particulièrement la face obscure de la capitale française : en effet, entre légendes urbaines, lieux mystérieux, détour du côté de la pègre et de la police, messes noires, alchimistes, charlatans en tous genres, mysticisme, tables tournantes, musées pour le moins particuliers de par leurs contenus et recherche scientifique en tout genre, c’est un tout autre visage de Paris que nous dévoile ce numéro des Cahiers. Alors bien sûr, dans cet ensemble hétéroclite qui nous est proposé, tout n’est pas franchement nouveau en soi et il est évidant que ce n’est pas ici que l’on trouvera un magasine tout à fait original, mais bon, pour le style d’écriture, la qualité de l’ensemble mais aussi pour quelques « mystères parisiens » moins connus, je dois reconnaitre qu’au final, j’ai été plutôt agréablement surpris et qu’alors que je n’attendais pas grand-chose de ce numéro des Cahiers, et bien, celui-ci m’aura fait passer un fort bon moment de lecture.


Points Positifs :
- On pourrait penser tout connaitre sur la ville lumière et ses mystères ? Que nenni ! En effet, comme on le constate dans ce numéro, nombreux sont encore les énigmes qui parsèment la capitale française ; mystères de ses origines, de ses bas-fonds, de ses monuments, de ses affaires criminelles, il y a de quoi faire…
- Le sérieux habituel d’une revue qui est, de mon point de vu, le maitre étalon du genre dans la presse française : articles captivants, maquette agréable, contenu fort instructif. Bref, rien a dire, c’est parfait !

Points Négatifs :
- Il manque la partie historique plus moderne – grosso modo, les deux, trois derniers siècles – mais peut-être est-ce le sujet d’un futur numéro ?
- Bon, si vous détestez Paris, si vous êtes un indécrottable provincial qui ne supporte pas la ville lumière et ses habitants arrogants qui se prennent pour le centre du monde, bien évidement, ce numéro des Cahiers n’est pas fait pour vous.

Ma note : 7/10

lundi 26 août 2013

THE FULL MONTY


THE FULL MONTY

Dans le nord de l'Angleterre, la ville de Sheffield a subi de plein fouet la crise de la métallurgie des années 1980. Gaz est l'une des victimes de la morosité économique. Son horizon se limite aux usines désaffectées et aux friches industrielles. Séparé de sa femme, chômeur, Gaz se débrouille comme il peut pour conserver l'affection de son fils. Dans ce quotidien plutôt terne, la venue des Chippendales, un groupe de stripteaseurs, crée l'événement. Le succès phénoménal de ces messieurs inspire à Gaz une idée des plus saugrenues : monter son propre spectacle de déshabillage progressif. Aidé de son corpulent ami Dave, Gaz organise une audition pour recruter les membres de la fine équipe et organiser les premières répétitions dans un hangar...


Ce dimanche, dans ma critique de A single man, je vous disais qu’il m’arrivait souvent que, alors que je n’attendais pas grand-chose d’un film (ou d’une œuvre dans un sens plus général), je finissais au final par etre agréablement surpris, ce qui fut le cas, bien entendu, pour le long métrage de Tom Ford, mais aussi pour bien d’autres également. Ce constat, qui n’est pas une nouveauté pour moi, n’est certes pas une constante, mais a plutôt tendance à fonctionner assez souvent. Cependant, le contraire est souvent vrai également : en effet, combien de films (ou de bouquins, de bande dessinées, de disques etc.) ais-je porter aux nues pendant des mois voire des années avant de les voir et de finir par etre déçus ? De mémoire, un bien trop grand nombre. Certes, pas toujours, mais bon, vous voyez où je veux en venir, n’est-ce pas ? Quoi qu’il en soit, si parmi tous ces films sur lesquels j’ai pu me faire bien des idées pendant des années, nul ne doute que The Full Monty apparaissait en fort bonne position : après tout, celui-ci étant sorti en 1997 et comme nous sommes en 2013, vous vous doutez bien qu’en seize années d’attente (bigre, comme le temps passe vite), j’ai pu m’en faire des… films sur ce film !


Arriver à ce point de ma critique, il apparait évidant que les choses semblent mal engagées pour The Full Monty : ais-je donc été déçu au point de considéré, après coup, ce long métrage comme une bouse son nom ? Ne nous emballons pas, ce n’est pas ce que j’ai dit, loin de là. Bon, je ne reviendrais pas sur le synopsis du film puisque, entre le résumé proposé en préambule de cette critique et le fait, surtout, que depuis 1997, nombreux furent ceux et celles qui ont pu avoir le plaisir de le voir, il serait superflu que je m’attarde sur un scénario archi-connu qui voit une bande de pauvres gars au chômage dans une ville du nord de l’Angleterre sinistrée par la récession se mettre en tête de faire un spectacle de Chippendales afin de glaner quelques sous – les dits gars étant, comme vous et moi, de simples gens du commun, bref, avec du bide, maigres, chauves, vieux etc. Bref, tout sauf des canons de beauté, bien au contraire, et encore moins des danseurs et des athlètes… Non, comme je vous l’ai dit, le synopsis, tout le monde le connait et d’ailleurs, sans etre franchement génial en soit, il a tout pour nous offrir une fort agréable comédie… ce qui d’ailleurs est le cas, je ne le nie en aucune façon : effectivement, sur ce point, je n’ai pas été déçu et s’il m’a fallu patienter pendant seize longues, très longues années pour rire en regardant The Full Monty, et ben, on pourra dire que le jeu en valait la chandelle. Alors oui, ça ne vole pas bien haut, oui, les situations sont convenues pour ne pas dire très convenues même par moments, mais drôle, The Full Monty l’est indéniablement. Mais alors, où est le problème ?


Bah justement, c’est qu’en seize ans, ce film, je m’en étais presque fait une montagne, je me l’étais imaginer comme étant ce qu’il n’a jamais été, ni d’ailleurs n’a jamais prétendue etre, c’est-à-dire, un grand film. Non, The Full Monty est une comédie sans nul doute sympathique et qui, de par ses protagonistes et son synopsis, nous fait bien rire. De même, ce film possède une bande originale du tonnerre (entre Donna Summer et son Hot Stuff et Hot Chocolate avec son superbe You Sexy Thing, pour ne citer que mes préférés) et sur laquelle il n’y a rien à redire, mais bon, est-ce le fait qu’a la base, The Full Monty n’était qu’une comédie réussie mais sans plus ou bien le fait qu’a force, je l’ai imaginer plus beau qu’il ne l’était, force est de constater qu’au final, si je devais donner une note sur 20, je me contenterais probablement de la moyenne ; bon, aller, un 11 ou un 12… Un exemple où j’ai été déçu ? La cultissime scène de l’ANPE locale : vue et archive un nombre incalculables de fois, celle-ci ne dure même pas une minute dans le film et aurait presque pu passer inaperçue… Enfin bon, j’aurais au moins passé une bonne petite soirée, j’aurais bien rigolé, et franchement, c’était déjà pas mal, mais bon, de la a prétendre que c’est culte, non, je ne trouve pas.

dimanche 25 août 2013

A SINGLE MAN


A SINGLE MAN

Los Angeles, 1962. Depuis qu'il a perdu son compagnon Jim dans un accident, George Falconer, professeur d'université Britannique, se sent incapable d'envisager l'avenir. Solitaire malgré le soutien de son amie la belle Charley, elle-même confrontée à ses propres interrogations sur son futur, George ne peut imaginer qu'une série d'évènements vont l'amener à décider qu'il y a peut-être une vie après Jim.


Ce n’est pas la première fois que, sur ce blog, je vous dis que bien souvent, alors que je n’attends pas spécialement grand-chose d’une œuvre (tout genre confondus mais ici, c’est surtout du cinéma que je parle), je finis par etre plus qu’agréablement surpris par celle-ci. Alors certes, cela n’arrive pas toujours, ne tombons pas dans l’excès inverse, mais bon, je dois avouer qu’il est plutôt agréable, lorsqu’une telle chose m’arrive, de découvrir les qualités d’une œuvre dont bien souvent, on ne connaissait même pas l’existence. Et bien évidement, le dernier exemple en date de cette constatation est ce film, A single man, diffusé mercredi dernier sur ARTE (forcément, cela n’allait pas etre TF1, M6 ou une vulgaire chaine de la TNT qui allait nous proposer ce genre de films) et que j’ai regardé grâce à mon épouse, celle-ci le connaissant, alors qu’à la base, je ne comptais même pas regarder le petit écran – comme quoi, tout n’est pas à jeter non plus, faut juste regarder les bonnes chaines.

Colin Firth, qui pour moi sera toujours marquer par sa participation dans Le Journal de Bridget Jones (oui, je sais, il n’a pas fait que ça, bien au contraire, mais bon, que voulez-vous, il existe des films, comme ça, qui marquent plus que d’autres… et puis, rien que de le revoir avec ce pull en laine ridicule, je ne peux pas m’empêcher de sourire), n’en reste pas moins un acteur que j’apprécie particulièrement, et même s’il est loin d’etre un beau gosse dans le sens premier du terme, force est de constater que j’aime bien son allure générale, ce flegme typiquement britannique et cette impression détachée qui émane de lui – cela et son talent artistique, bien entendu. Et dans ce A single man, force est de constater que le sieur Colin Firth nous démontre une fois de plus toute l’étendue de son talent : jouant le rôle d’un homosexuel, dans l’Amérique du début des années 60, désespéré suite au décès de l’amour de sa vie et qui veut en finir avec la vie, celui-ci est tout bonnement excellent et nous livre une fort belle performance, très touchante même par moments. Mais A single man, bien entendu, ce n’est pas uniquement le jeu d’acteur de Colin Firth : que ce soit les autres acteurs, et plus particulièrement Julianne Moore, toujours aussi bonne dans des rôles de femmes au bord du gouffre, ainsi que l’histoire en elle-même – au passage, tiré du roman éponyme du Britannique Christopher Isherwood – certes mélancolique en diable mais tellement accrocheuse, sans oublier, une esthétique tout bonnement parfaite – certaines scènes sont tout bonnement somptueuses, que ce soit par les angles de caméras où les décors – tout est quasiment parfait dans ce long métrage. Alors bien sûr, le rythme voir l’intrigue en elle-même, ainsi que le déroulé de celle-ci, plutôt lente, pourra déplaire à bon nombre de personnes, mais bon, comme chacun sait, les gouts et les couleurs…


Fort bonne surprise dans cet océan de grisaille que furent pour moi ces deux dernières semaines – et pourtant, l’intrigue de ce film n’est pas des plus joyeuses, bien au contraire – A single man, comme je vous l’avait dit, long métrage dont je n’avais jamais entendu parler, est une œuvre qui mérite franchement d’etre vue : fort belle histoire sur l’amour, l’amitié et le sens de la vie, ou de l’envie de survivre suite à un décès, Tom Ford nous livre là un film touchant, a l’esthétisme enchanteur et plutôt éloigné des canons hooliwwodien habituels ; mais attention, A single man n’est pas simple d’accès et je pense que, pour pouvoir l’apprécier à sa juste valeur, il faut déjà, à la base, apprécier ce genre d’œuvres mélancoliques. Mais bon, avec une fort belle histoire d’amour, un Colin Firth égal à lui-même, c’est-à-dire, fort bon, et un esthétisme qui touche parfois au sublime, à mes yeux, ce savant mélange d’ingrédients aura fait que j’aurais passé un fort bon moment ; ah, si cela pouvait arriver plus souvent… 

dimanche 18 août 2013

AUTREFOIS LES EXTRATERRESTRES – MYTHES ET RÉALITÉS


AUTREFOIS LES EXTRATERRESTRES – MYTHES ET RÉALITÉS

Le 24 juin 1947 les OVNI – on les appelait encore soucoupes volantes – font leur apparition officielle au-dessus des Etats-Unis ; depuis lors, ils n’ont cessé de nous captiver par leurs prodigieux spectacles, tantôt chimériques, tantôt provocants. Pourtant, quel que soit le nom qu’on lui donne, le phénomène OVNI remonte vraisemblablement à des millénaires, peut-être même à l’aube de l’humanité. Comment s’est-il manifesté ? Quelles traces a-t-il laissées ? L’auteur analyse sans complaisance les indices du passage de ces êtres venus d’ailleurs et n’hésite pas à traquer les faux mystères qui empoisonnent la littérature spécialisée. Des récits traditionnels de l’Inde aux figures rupestres de l’Europe du Sud, des « avions » boliviens aux Dogus, ces étranges statuettes japonaises, les indices sont nombreux qui témoignent que quelque chose s’est produit autrefois, quelque chose qui a marqué d’une empreinte indélébile notre inconscient collectif. Richard D. Nolane se passionne depuis toujours pour les énigmes de notre monde. Auteur de nombreux romans et essais, il collabore à la collection La Mémoire de l’Humanité (Larousse) et prépare un livre sur les monstres marins.


Depuis que j’ai appris à lire, et croyez-moi, ça remonte à Mathusalem, des romans, des bandes dessinées, des essais, des magazines et même des Livres dont vous êtes le Héros, j’en ai lu des tonnes – tellement même que cela fait bien longtemps que j’ai perdu le compte. Il faut dire que, depuis tout petit, et je tiens cela de mes parents qui bien qu’issus des classes populaires et étant immigrés me donnèrent depuis toujours le gout de la lecture, les livres et moi, c’est une grande histoire d’amour. Et donc, parmi cette quantité fort importante d’ouvrage divers que j’ai pu lire, et pour m’en tenir uniquement aux livres à proprement parler (laissons les BD et autres magazines de coté), je pense ne pas me tromper en affirmant que l’un des livres, si ce n’est le livre que j’ai le plus lu au court de ma vie est cet Autrefois les Extraterrestres – Mythes et réalités. Car cet essai consacré au phénomène OVNI et sorti en 1993, œuvre d’un Richard D Nolane (dont je vous ai déjà parlé sur ce blog grâce aux BD Millénaire et Démon) fut pendant bien des années, un livre que je lisais, au minimum, une fois tous les six mois. Il faut dire que lorsque celui-ci sortit, j’avais alors tout juste dix-huit ans et qu’à l’époque, j’étais pas mal attiré par tout ce qui avait trait au paranormal ; mais cet ouvrage, contrairement à bien d’autres, possédait un petit quelque chose en plus qui, à mes yeux, le fit devenir immédiatement culte !


Mais au fait, pour qu’avait donc de plus cet Autrefois les Extraterrestres – Mythes et réalités, pourquoi cet ouvrage et pas un autre, pour quelle raison celui-ci se démarquait tellement à mes yeux, en tous cas, plus que d’autres œuvres du même genre, genre, au demeurant, où l’on a souvent l’impression de lire et de relire sans arrêt les mêmes choses ? Eh ben, pour quelques raisons, souvent simples par ailleurs, que je vais vous expliquer : tout d’abord, si je m’intéressais déjà aux phénomènes paranormaux au sortir de mon adolescence, Autrefois les Extraterrestres – Mythes et réalités fut le premier livre du genre que j’ai lu de bout en bout – et comme chacun sait, une première fois, cela marque toujours l’esprit, surtout quand les souvenirs sont bons. Mais davantage qu’une première entrée dans le genre, si cet ouvrage du sieur Nolane m’avait autant marquer à l’époque, c’est par le sujet qu’il traitait : les apparitions d’OVNI au fil des âges, les anciens astronautes, les étranges reliques du passé peu explicables en l’égard des techniques d’alors, mais aussi le fait que les premières vagues médiatiques au sujet des objets volants non identifiés ne dataient pas de la fin de la seconde guerre mondiale (comme on ne le cesse de nous le dire) mais des dernières années du XIXème siècle avec les fameuses vagues d’Airships (dont je vous ai déjà parler sur ce blog, voir ici : Vagues d'Airships de 1897 et 1909). Bref, toute une part du phénomène OVNI qui m’était alors totalement inconnue et que je découvris, comme vous pouvez le deviner, avec un immense enthousiasme.


Mais si par ce fait, Autrefois les Extraterrestres – Mythes et réalités ne pouvait que plaire à un jeune adulte encore rempli de rêves et d’espoirs quant aux phénomènes inexpliqués (au demeurant, imaginez telle ne fut pas ma joie lorsque j’ai découvert X-Files quelques années plus tard), l’autre grande force de ce livre tient au style pour le moins particulier de son auteur, Richard D. Nolane : simple d’accès, parfois humoristique, celui-ci prend de plus un malin plaisir à décrier les théories (pour ne pas dire les élucubrations) les plus fumeuses d’auteurs bien moins scrupuleux (avec en tête de liste, Erich von Däniken, of course !), auteurs dont les ouvrages sont parsemées de grosses inepties et de quelques bonnes idées mais qui ont fait énormément de mal au genre, lui faisant perdre toute crédibilité d’entrée de jeu. Et donc, ce parti pris plutôt bien trouvé de Richard D. Nolane de traquer sans relâche les faux mystères de notre passé est un plus indéniable qui apporte, du moins si l’on croit à la chose, un semblant de sérieux au livre ; et ce, comme je vous l’ai dit, toujours avec humour… quoi que lorsque Nolane s’en prend à la revue Science & Vie, c’est en des termes bien plus virulents mais, quelque part, plutôt compréhensibles : après tout, je me souviens bien de la teneur éditoriale de ce magazine vis-à-vis de la vie extraterrestres à l’époque, celle-ci étant jugé impossible ou presque… oui, le temps a bien changé depuis.

Mais au fait, maintenant que j’ai dit tout le bien que je pensais au sujet de ce livre lorsque je l’ai découvert, qu’en est-il maintenant que j’ai vingt ans de plus et que, pour ce qui est du paranormal, je suis un peu moins ouvert (voir crédule par moments) que lorsque j’étais jeune, que je n’avais pas de bide et beaucoup plus de cheveux ? Eh bien, si mon regard est désormais bien plus critique qu’alors, force est de constater que sans etre parfait, Autrefois les Extraterrestres – Mythes et réalités est toujours aussi intéressant deux décennies plus tard. Bien évidemment, depuis, j’ai eu l’occasion de davantage me familiariser avec le phénomène, de découvrir bien des théories farfelues et, désormais, sans nier qu’il y ait put, éventuellement, quelques contacts (observation ?) avec des entités venues d’un autre monde dans notre passé, de plus penser à d’anciennes civilisations disparues qui aurait laissée quelques artefacts qu’a des liens avec des Aliens ; et encore, pour ce qui est de ces fameuses civilisations perdues, ne pensez pas à une quelconque Atlantide de science-fiction qui aurait maitriser l’arme atomique comme certains auteurs nous la présentent. Quoi qu’il en soit, si, comme il fallait s’y attendre, relire Autrefois les Extraterrestres – Mythes et réalités ne m’apporta pas le même plaisir qu’il y a vingt ans, je dois avouer que cela ne m’a en aucune façon déplut, bien au contraire : d’ailleurs, nostalgie quand tu nous tiens, cette relecture fut plutôt agréable et, du coup, je me laisserai bien retenter, a l’occasion, par d’autres ouvrages de Richard D. Nolane et datant eux aussi du début des années 90, celui sur les monstres marins et celui sur le Yéti et les créatures terrestres, deux petits bijoux cryptozoologique qui méritent vraiment le détour. Mais bon, on verra cela un jour… 

jeudi 15 août 2013

LA TRILOGIE DU MINOTAURE


LA TRILOGIE DU MINOTAURE

L’île de Crète abrite en son sein une vaste forêt interdite aux Hommes. Dans cet océan d’arbres millénaires et de collines verdoyantes vivent en bonne intelligence ceux qu’on nomme les Bêtes : les Centaures et leur sens inné de la fête, les Dryades inséparables de leur arbre, les Panisci aux pieds fourchus, les insatiables Thriæ… Mais à cause de la cupidité de l’envahisseur achéen, le paradis est voué à disparaître. Et tandis que les Centaures périssent sous le glaive, Eunostos le poète, le dernier des Minotaures, compose l’élégie qui célébrera la fin du monde.

La première constatation qui s’impose au sujet de mon séjour en Vendée, c’est que j’aurais lu pas mal de romans cette année ; certes, les vacances sont toujours propices à ce genre de choses, vu que j’ai bien plus de temps libre à consacrer à la lecture (et les années précédentes sont là pour le prouver), mais cet été, j’aurais fait plus fort que d’habitude. Œuvres plus courtes que les autres années ? Il y a de cela, mais pas uniquement. Le second constat, c’est que comme en 2012 (voir Les vaisseaux du temps et Evolution), j’aurais profité de ces congés pour me replonger dans la relecture de romans lus il y a quelques années (oui, comme je le laissais sous-entendre lors de la critique de World War Z, La Tour sombre, ça sera effectivement pour plus tard), mais cette fois ci, ces romans n’avaient jamais eu droit de citer sur ce blog puisque leurs lectures avaient eu lieu bien avant la création du Journal de Feanor ; et comme cela faisait un certain temps que je souhaitais vous en parler (surtout que certains méritaient vraiment que je m’y replonge), décision fut prise de profiter de mes vacances pour le faire avec donc, en tête d’affiche, le plus intéressant du lot (sans contestations possibles), La trilogie du Minotaure.

Ma première lecture de cette Trilogie du Minotaure remonte à un bon paquet d’années, fort probablement huit ou neuf ans environ, et comme celle-ci m’avait laissé une fort bonne impression à l’époque, cela faisait un certain temps que je m’étais dit qu’il faudrait que, tôt ou tard, je me replonge dans la lecture de cette œuvre. Ajoutez à cela le fait que, par la force des choses, celui-ci n’avait pas sa critique sur ce blog et vous comprendrez à quel point l’envie de relire cet ouvrage puis de vous en parler était pressante ; mais bon, le temps passa, d’autres romans eurent ma priorité et ce ne fut donc qu’en ce mois de juillet que, finalement, je me replongeais dans les aventures d’Eunostos, le dernier Minotaure. Bien évidemment, tout le monde sait parfaitement ce qu’est un Minotaure : créature mythique moitié homme moitié taureau, celui-ci, qui vivait dans le Labyrinthe créer par Dédalle sur l’ile de Crète, fut vaincu par Thésée, qui s’aida pour cela du fameux fil d’Ariane. Mais si le Minotaure mythologique était une créature bestiale, ici, nous avons plutôt à faire a un etre intelligent, sensible, qui certes aime courir les filles (enfin, plutôt les dryades), mais qui possède un cœur d’or et une âme de poète. Bref, un Minotaure (ou plutôt deux car dans la première nouvelle, il y en a un second, Cloches d’Argent, l’oncle du premier, encore plus réussis qu’Eunostos selon moi) aux antipodes de l’image que nous avons de cette créature – par la légende grecque, bien évidemment, mais également par le biais des jeux de rôles a la D&D et des jeux vidéo. Un Minotaure bigrement original, inattendu, mais également un univers qui ne l’est pas moins : le postulat de base de cette trilogie démarrait donc plutôt bien.

Et force est de constater que la suite est conforme à nos espérances : œuvre d’un auteur pour le moins méconnu sous nos vertes contrées, Thomas Burnett Swann, décédé jeune dans les années 70 et mal aimé dans son pays d’origine, les Etats-Unis, car jugé trop conservateur, à l’égard des canons de la Fantasy à l’époque, cette Trilogie du Minotaure est composé en fait de trois courts romans (ou longues nouvelles) qui sont, dans l’ordre, Le Labyrinthe du Minotaure (1977 et publié à titre posthume), La Forêt du Minotaure (1971) et Le Jour du Minotaure (1966). Thomas Burnett Swann, comme il en avait souvent l’habitude, avait donc commencé par ce dernier, avant de, au fil des ans, revenir les aventures d’Eunostos en publiant deux préquelle, l’ordre de celles-ci étant, dans la version française, inversée quant à leurs parutions mais chronologique quant aux péripéties d’Eunostos et ses compagnons. Du coup, lorsque l’on se lance dans la lecture de cette Trilogie du Minotaure, force est de constater que l’on débute donc par le roman le plus récent, mais également et surtout le plus réussis et le mieux écrits, du moins, c’est mon avis, et que même si les deux autres ne déméritent pas, a aucun moment ils n’atteignent le niveau du Labyrinthe du Minotaure, véritable petit bijou tragique que nous offre Swann et qui mérite vraiment le détour – bon, certes, j’insiste vraiment sur ce premier mais les autres sont excellents également, disons que je les trouve inférieurs, c’est tout. Le problème, car problème il y a, c’est que, pris par une créativité de tous les instants, et surtout par le fait que la maladie ne lui laissait plus beaucoup de temps, Thomas Burnett Swann n’a jamais eu le temps de revenir sur son œuvre et de corriger les nombreuses boulettes scénaristiques qui parsèment les trois nouvelles de cette trilogie : ainsi, ne vous étonnez pas si Cloches d’Argent n’a plus droit de citer dans les textes plus anciens et autres incohérences du même genre. C’est dommage, c’est même par moments fort regrettable (car on ne peut s’empêcher de se demander ce qu’aurait donné un ensemble cohérent), mais bon, vu que la maladie puis la mort aura fauché l’auteur sans lui laisser le temps de régler tous ses problèmes, on peut, du coup, parfaitement les comprendre…


Surtout que si ceux-ci sont par moments gênants, dans l’ensemble, il faut tout de même reconnaitre que nous avons là un fort bon roman : de par son univers, cette Crète mythique où cohabitent bien malgré eux humains et bêtes, ces protagonistes hauts en couleurs, Eunostos, Cloches d’Argent, Zoé la Dryade, les Centaures et les humains, cette ambiance « fin du monde » qui plane tout au long des récits, car oui, tout cela ne peut pas bien finir pour ce monde des bêtes, bien trop naïf et gentillet en opposition à celui des hommes, bien plus brutal et sans pitié, Thomas Burnett Swann nous offre une œuvre tout bonnement excellente, qui certes, par la force des choses, possède ses défauts, mais qui n’en reste pas moins excellente et mérite d’etre découverte par les amateurs de Fantasy qui, pour une fois, quitteront les canons du genre, maintes et maintes fois utilisés, pour une antiquité perdue qui n’en possède pas moins son intérêt. Et puis, rien que pour le plaisir de suivre les aventures d’un Minotaure tellement différent de l’image que l’on a de lui, je pense que le jeu en vaut la chandelle. 

mercredi 14 août 2013

Les Cahiers de Science & Vie HS 7 : Les Papes et le Vatican


La seconde revue que j’ai lu pendant mon séjour en Vendée est une grande première puisque, même si une fois de plus, il s’agit toujours des Cahiers de Science & Vie, ce numéro est en fait un hors-série : ceux-ci reprenant en fait, la plus part du temps, les meilleurs articles d’anciens numéros plus ou moins liés de par leurs sujets. De par ce fait, vu que pour ce qui était des derniers hors-séries sortis, je possédais déjà les numéros des Cahiers, je n’avais jamais eu le besoin d’en acheter, jusqu’à cet été et ce septième hors-série, consacré, comme vous pouvez le constater, aux Papes et au Vatican ; mais place avant toute chose au sommaire de celui-ci :

Les Cahiers de Science & Vie HS n°7 : Les Papes et le Vatican
Juillet 2013

Les Papes et le Vatican
Edito : Les Papes et le Vatican
I – L’Église de Rome
- La Cité du Vatican, un État hors du commun
- La Rome des Papes, un règne commence
- Quand le Pape voulait soumettre les rois
- Le Pape se fixe au Vatican
- Ces Papes qui ont changé l’Histoire
- Habemus Papas
- Le chef suprême des Chrétiens
- L’Église à la conquête du monde
- L’invention des croisades
- Inquisition, l’arme d’un pouvoir absolu
- Ici repose Saint-Pierre
- Expression de la puissance romaine
- Les musés du Vatican, l’attrait de l’art païen
- Le ciel de la Sixtine s’illumine
- Chambres à part
- La bibliothèque Vaticane, la foi dans le savoir
- Ces Papes qui ont nourri la science
- L’Église prend le contrôle du temps
- La science œcuménique
II – L’Église d’Orient
- La nouvelle Rome
- La métamorphose médiévale
- De l’iconoclasme au triomphe de l’orthodoxie
- Le savoir grec à l’aune du Christianisme
- Mille ans de défense

Les Papes et le Vatican, vaste programme au demeurant souvent abordé (oui, ce hors-série est tout sauf original) mais qui n’en reste pas moins toujours aussi captivant tant le sujet est fédérateur et riche. De plus, alors que l’on pourrait parfaitement, et a raison, penser que l’on a plus rien à apprendre sur la chose, il en est tout autrement : oui, aussi étonnant que cela puisse paraitre, j’ai appris pas mal de choses tant sur les Papes ainsi que sur le Vatican, même si, je dois le reconnaitre, n’étant pas un néophyte, bon nombre d’articles traitaient de sujets qui étaient loin de m’etre inconnus. Mais bon, ce sont les Cahiers de Science & Vie, c’est toujours aussi bien écris et intéressant à lire, et puis bon, quoi qu’on en pense, force est de constater qu’il est difficile de ne pas etre titiller par un tel sujet, vous ne trouvez pas ? A un autre niveau d’intérêt, j’ai été fort agréablement surpris par la seconde partie de ce hors-série, celle qui s’attarde un peu sur l’Église d’Orient et l’Empire Byzantin : en toute sincérité, ce furent ces pages qui me captivèrent le plus et je dois avouer que j’ai pris un plaisir certain a les parcourir ; bien évidement, le fait que l’Empire Byzantin soit l’un des grands oubliés de l’Histoire (car bon, il faut bien reconnaitre que dans nos manuels scolaires, celui-ci est à peine évoqué) et que je n’ai pas les mêmes connaissances a son sujet y est pour beaucoup. D’ailleurs, ça ne serait pas une mauvaise idée qu’un futur numéro des Cahiers de Science & Vie lui soit consacré, car sincèrement, il y aurait énormément à dire à son sujet.