samedi 29 mars 2014

LE MANOIR DE L'ENFER


LE MANOIR DE L'ENFER

Vous avez fait la plus grande erreur de votre vie en vous réfugiant dans le Manoir de l'Enfer. La terrible tempête qui fait rage au-dehors ne représente qu'un bien faible danger, comparée aux terrifiantes aventures qui vous attendent à l'intérieur de cette demeure maléfique. Qui peut dire combien de voyageurs malchanceux, cherchant comme vous un abri, ont péri dans les murs du Manoir du Comte de Brume. Sachez que la nuit qui commence s'inscrira pour toujours parmi les plus effroyables souvenirs de votre existence... si toutefois vous vivez assez longtemps pour en garder mémoire. Deux dés, un crayon et une gomme sont les seuls accessoires dont vous aurez besoin pour vivre cette aventure. VOUS seul déciderez de la route à suivre, des risques à courir et des créatures à combattre. Alors, Bonne chance…


Le Manoir de l'Enfer
Série : Défis Fantastiques n°10
Auteur : Steve Jackson
Titre original : House of Hell
Illustration de la couverture : Ian Miller
Illustrations intérieures : Tim Sell
Traduction : Michel Zénon
Année de l’édition Anglaise : 1984
Sortie de l'édition Française : février 1985
Edition Française : Editions Gallimard (Folio Junior)
Nombre de paragraphes : 400

Mon avis : 2014 débute plutôt bien pour ce qui est des cultissimes Livres dont vous êtes le héros puisque, après vous avoir parler du plutôt moyen Le Marais aux Scorpions fin janvier dernier, j’aborde aujourd’hui, près de deux mois plus tard, Le Manoir de l’Enfer, sans nul doute l’un des titres les plus connus et le plus réussis de la série des Défis Fantastiques, voir même, du genre dans un sens plus large du terme. En effet, et trente ans après sa sortie, il apparait que ce livre jeu qui dès sa sortie, se démarquait notablement de ses prédécesseurs de par son ambiance horrifique et le genre abordé – ici, pas de Fantasy mais une intrigue de film d’horreur digne des plus grands longs métrages du genre – n’a pas perdu ne serait-ce qu’une once de son intérêt premier ; certes, pour les plus jeunes d’entre nous qui n’ont pas connus l’époque bénie des LDVELH et qui sont tombés dans les jeux vidéo étant petits, ce Manoir de l’Enfer ne leur dira pas grand-chose, mais pour les autres, tous les autres, trentenaires et quadras qui, enfants ou adolescents, ont un jour lointain, pénétrer dans le Manoir du Comte de Brume… que de souvenirs ! Avec un Steve Jackson en pleine forme et qui était absent de la série, qu’il avait lancé en compagnie de Ian Livingston, depuis une certaine Galaxie tragique, livre jeu original mais qui n’était pas resté dans les annales, Le Manoir de l’Enfer est sans nul doute l’un des plus grands Défis Fantastiques : de par son ambiance, comme je l’ai dit bien entendu, qui joue énormément dans le sentiment d’immersion du lecteur,  de par l’utilisation judicieuse de nombreux clichés du genre ainsi que par quelques coups de théâtres savamment amenés et bon nombres de scènes tout simplement cultes. Finalement, le seul défaut que l’on pourrait reprocher à ce titre est son extrême difficulté, du moins, pour un néophyte du genre : des objets indispensables à la réussite de la quête, des protagonistes à rencontrer, des pièces à visiter et d’autres, en aucune façon. Mais contrairement à un Ian Livingstone ou 9 fois sur 10, ce chemin imposé doit tout au hasard, dans Le Manoir de l’Enfer, ce dernier possède une certaine logique et n’est pas frustrant pour le joueur, ce qui, croyez-moi, change énormément la donne et apporte un plus indéniable a un titre qui le mérite bien.


Points Positifs :
- Sans nul doute l’un des titres les plus réussis du genre, ne serais ce que pour son scénario qui certes, use et abuse des poncifs du genre horrifique mais ce, de façon plutôt intelligente et non déplaisante ; en effet, le sentiment d’immersion est total et par moments, on se croirait dans un véritable film d’horreur.
- Comparer à 99% des LDVELH, au moins, nous ne nous trouvons pas dans un univers de Fantasy vu et archi-revu jusqu’à la nausée.
- Une certaine impression de liberté : certes, il existe quasiment un seul chemin pour parvenir au but mais on peut visiter, ou pas, bien des pièces de la demeure et même, si le cœur vous en dit, vous lancer dans certaines parties de celles-ci où la mort sera forcément au rendez-vous mais vu que les paragraphes pour y parvenir sont tellement bien écrits, ceux-ci valent le détour.
- Le Manoir en lui-même, le Comte de Brume, le Majordome, les adeptes du diable avec leurs têtes de boucs, le bossu. Un casting intéressant et un bestiaire fidèle au genre (goules, zombies, etc.) et qui colle parfaitement à l’ambiance.
- Les illustrations de Tim Sell collent bien à l’ambiance de l’intrigue.

Points Négatifs :
- Le Manoir de l’Enfer est tout de même un livre jeu plutôt ardu a finir, ne serais ce que pour son chemin imposé, surtout pour les néophytes, peu habituer du genre, mais même ainsi, sa difficulté n’est pas insurmontable comme dans d’autres titres et, surtout, contrairement à pas mal d’œuvres de Livingston, ce chemin imposé n’est pas entièrement illogique, bien au contraire.
- Je dois avouer que ce livre, aussi bon soit-il, fait partie de ceux que je n’ai jamais réussi à finir à la loyale ; à chaque fois, il me manquait un élément ou deux. Heureusement, il existe tant de sites qui proposent de belles et intéressantes solutions et autres cartes du manoir…

Ma note : 9/10

mercredi 26 mars 2014

LA NOUVELLE REVUE DE L’HISTOIRE N°71


LA NOUVELLE REVUE DE L’HISTOIRE N°71 – LA RENAISSANCE, MYTHE ET RÉALITÉS
Mars/Avril 2014

La Renaissance, mythe et réalités
- Moyen-Âge et Renaissance
- Machiavel, aux origines de la science politique
- Les Condottieres : des guerriers au service des marchands
- Léonard de Vinci. Le vieil homme et la guerre
- La Renaissance des Toscans
- Un nouveau regard sur les Humanistes
- Quand la Rome des Papes redécouvrait l’Antiquité
- La Renaissance, une aventure européenne
- La naissance de la polyphonie européenne

Editorial : Notre combat pour l’histoire
Le nouvel ordre moral – Entretien avec Alain de Benoist
- Dioclétien, une tentative de restauration de l’Empire
- Louis XIV et Molière
- 1814 : la chute de l’Empire français
- De la défaite aux adieux de Fontainebleau
- L’Autriche de François-Joseph
- Il y a 80 ans : le 6 février 1934
- 1944, le combat oublié de Premuda
- Le génocide du Rwanda (1994-2014)

Mon avis : Curieusement, alors que je n’en attendais pas grand-chose, le premier numéro de cette année de la Nouvelle Revue de l’Histoire, consacré aux Balkans, m’avait laissé une impression plutôt bonne, ainsi, lorsque j’ai découvert le sujet du soixante et onzième numéro de la revue, qui faisait la part belle à la Renaissance et en nous promettant de revenir sur les mythes et réalités de cette période de l’histoire, malgré le constat que cela n’avait rien de franchement original, je n’en étais pas moins optimiste. J’aurai du me méfier, mais bon… Ainsi, alors que je m’attendais à un fort bon numéro de la NRH, la première partie de ce numéro printanier me laissa pour le moins dubitatif : oh certes, ce n’était pas inintéressant en soit ces articles sur la chute de Napoléon voir même celui sur l’Autriche-Hongrie, mais le problème, c’est qu’à force d’aborder toujours les mêmes sujets, même quand la qualité est au rendez-vous, on ne peut s’empêcher de ressentir une certaine lassitude. Et donc, quand vint le dossier principal de ce numéro, cette fameuse Renaissance, le problème fut le même : articles forts bien écrits, instructifs mais qui n’apportent pas grand-chose de nouveau à une période historique finalement bien connue et sur laquelle ce genre de revues se sent obliger de revenir régulièrement. Dommage car cette autre vision d’un Léonard de Vinci plus guerrier que dans la légende, la partie consacrée aux Condottieres et l’importance non négligeable du style flamand dans le renouveau artistique de la Renaissance étaient plutôt intéressants en soit. Mais quand on traite, un peu trop souvent des mêmes sujets, même le meilleur finit par devenir lassant…


Points Positifs :
- S’il y a bien une chose que l’on ne peut critiquer dans la Nouvelle Revue de l’Histoire, c’est la qualité de ses articles : bien écrits, instructifs, ils deviennent rapidement captivants… quand le sujet est original.
- Une partie du dossier principal mérite le détour : celle consacrée à Léonard de Vinci, celle qui revient sur les Condottieres, ces capitaines mercenaires de l’époque ainsi que toute la partie sur l’évolution de l’art au court de la Renaissance, sans oublier la mise en avant de l’importance des artistes flamands dans l’évolution de celui-ci.

Points Négatifs :
- J’aime bien la Renaissance, je ne le nie pas, mais au bout d’un moment, on ne peut pas vraiment dire que le sujet soit franchement original et que, du coup, se taper un dossier complet à son sujet donne une certaine impression de déjà-vu.
- Idem pour les articles consacrés à la chute de Napoléon.
- Je me disais aussi qu’un numéro de la NRH sans aborder l’entre-deux guerres et un certain fascisme français n’est pas un numéro de la NRH ; franchement, ce n’est pas du tout ma tasse de thé et cela en devient de plus en plus agaçant…

Ma note : 6,5/10

mardi 25 mars 2014

PROMÉTHÉE – DANS LES TÉNÈBRES – PARTIE 1


PROMÉTHÉE – DANS LES TÉNÈBRES – PARTIE 1

13 h 13 min – 21 Septembre 2019 : La navette Atlantis disparaît mystérieusement des écrans de contrôle lors de son dernier vol.
13 h 13 min – 22 Septembre 2019 : Toutes les montres et les horloges de la planète s’arrêtent. Au même moment, le mécanisme d’Anticythère, un étrange astrolabe datant de la Grèce Antique, se met en marche alors qu’aucun scientifique n’était parvenu à le déclencher jusqu’à présent.
13 h 13 min – 23 Septembre 2019 : La navette Atlantis réapparaît et atterrit à Cap Canaveral, un survivant est à bord : le commandant de la mission, en état de choc au milieu des cadavres déchiquetés du reste de l’équipage.
13 h 13 min – 24 Septembre 2019 : Un sous-marin nucléaire américain capte l’écho sonar d’un U-boat de l’armée allemande disparu soixante-huit ans plus tôt...Un chalutier voit apparaître devant lui la monumentale coque du Titanic, disparu au même endroit, à 650 km au Sud-Est de Terre-Neuve.
Une certitude : la série d’évènements distillés depuis plusieurs jours à 13h13 annonce l’invasion imminente d’une armée extraterrestre. Et si, par le passé, il y a eu plusieurs contacts entre Aliens et humains, tous se sont soldés par la mort immédiate des deux espèces. Une incompatibilité de coexistence dans un même espace, que les probables envahisseurs sembleraient avoir résolu. Du côté du gouvernement américain, on pense pouvoir sauver 0,1 % de la population en pratiquant des interventions chirurgicales ou en livrant des lunettes spéciales : les unes et les autres offriraient une vision antipodique, seule moyen de lutter contre l’ennemi sans être immédiatement foudroyé. Un peu comme dans la mythologie grecque pour Persée. Contraint de livrer la tête de la Gorgone Méduse pour démontrer son courage, Persée avait en effet dû user d’un stratagème : pour éviter le regard pétrifiant du monstre lors du combat, il la regardait à travers le reflet de son bouclier lisse comme un miroir. Pour autant, l’heure approche et pour déterminer le scénario exact de l’invasion, le gouvernement fait appel au Professeur Carpenter. A la fin des années 60, le scientifique était à l’origine d’une série d’expériences psy avec des enfants. Il est également le père de Joanne Carpenter, une psychiatre ayant pénétré clandestinement dans un site noir de la CIA pour faire évader des astronautes et des scientifiques retenus prisonniers.


Prométhée – Dans les ténèbres, partie 1
Editeur : Soleil
Scénario : Christophe Bec
Dessins : Stefano Raffaele
Couleurs : Digikore studio
Genre : Anticipation, Science-Fiction, Fantastique
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 15 janvier 2014
Nombre de pages : 48

Mon avis : Un an et demi ! Il m’aura fallu attendre un an et demi pour connaitre enfin la suite de l’une des bandes dessinées qui m’a le plus marqué ces deux dernières années, je veux bien évidement parler de Prométhée, et, accessoirement et de façon un peu curieuse au vu de mon impatience, deux mois depuis que ce neuvième tome sortit dans le commerce, en janvier dernier. Bref, du temps s’est écoulé depuis le huitième tome de Prométhée, Necromanteion, et afin de pouvoir m’atteler à la lecture de sa suite dans les meilleures conditions, relire ce dernier ne fut pas inintéressant, ne serait-ce que pour me remettre un peu dans l’ambiance du moment. Et donc, que dire de ce neuvième tome, ce Dans les ténèbres, dont l’auteur, Christophe Bec, a décidé de le diviser en deux parties (celui-ci est donc annoté première partie), ce qui, dans un cycle censé se déroulé sur 12 albums, est plutôt saugrenu voir inutile mais bref, passons… Eh ben ma foi, force est de constater que si comme moi, vous accrochez a cette saga depuis les premiers tomes de celle-ci (d’un autre côté, si ce n’est pas le cas, ce neuvième tome vous laissera de marbre), force est de constater que tous les points positifs de celle-ci sont une fois de plus au rendez-vous : l’intrigue n’avance que petit à petit, on se prend encore moult révélations en tous genres ainsi qu’un nombre plutôt conséquent de complots et autres phénomènes paranormaux, les divers protagonistes poursuivent leur petit bonhomme de chemin chacun de leurs côtés quant à la catastrophe finale, eh ben, on sent qu’on en a plus pour très longtemps et tandis que le monde entier (ah, l’action bouge enfin) apprend que le président des USA ment ouvertement et qu’une menace plane sur la planète, le lecteur, lui, se dit qu’il y aurait peut-être encore de l’espoir… Toujours de fameux rapport entre les événements se déroulant à notre époque et ceux de la mythologie ? La Boite de Pandore et ses maux déversés dans le monde entier tandis que seul subsiste a l’intérieur l’espérance ? Hum, peut-être bien mais en tous cas, ce diable de Christophe Bec a décidément le chic pour nous captiver de fort belle manière avec ce récit de fin du monde annoncé, d’univers parallèles, d’invasions extraterrestres et de phénomènes paranormaux en tous genres. Espérons juste que lorsque viendra la conclusion de cette œuvre, celle-ci soit à la hauteur, elle aussi, de nos espérances.


Points Positifs :
- Un album dans la lignée de ses prédécesseurs, ni plus bon, ni moins bon, tout simplement au niveau d’une série qui a mis la barre plutôt haut.
- Bon nombre d’hypothèses et de suppositions au sujet des évènements en court sont finalement dévoilés et ce, même si plane encore bien des mystères au sujet de cette fin du monde annoncée.
- Christophe Bec est franchement doué pour écrire des scénarios captivants au possible : ça avance lentement, au final, on n’en sait guère plus et on n’en peut plus d’attendre la conclusion finale de tout cela mais dieu que c’est bon !
- Fort bonne justification du mythe de Persée en tant que métaphore de la solution trouvé par les Etats-Unis pour ne pas mourir face aux extraterrestres.
- On sent que la conclusion approche et on ne peut s’empêcher de formuler tout un tas d’hypothèses sur le pourquoi du comment de tous ces phénomènes.

Points Négatifs :
- Bon, je l’aime bien Stefano Raffaele, je le trouve plutôt talentueux mais par moments, je trouve que certains visages des protagonistes se ressemblent un peu trop. Mais bon, en dehors de ce fait, il réalise un excellent travail sur Prométhée.
- Pas bien compris le fait soit disant de séparer un volume en deux parties dans un cycle prévu en douze tomes ?!

Ma note : 8/10

LA TRILOGIE DE WIELSTADT


LA TRILOGIE DE WIELSTADT

Hiver 1620 : le Saint Empire Romain Germanique est dévoré par les premiers feux de la Guerre de Trente Ans. Après s’être acquitté d’une délicate mission pour les Templiers, le Chevalier Kantz revient à Wielstadt, une cité allemande protégée depuis toujours par un mystérieux dragon. Chasseur de démons initié aux arts secrets de la Kabbale, l’homme est un exorciste en armes qui mène contre le Mal une croisade solitaire et implacable. Rapière au poing, il va devoir traquer une insaisissable meute de goules qui répand la terreur dans la ville. Bientôt, il découvre que celles-ci sont sous l’emprise d’un sorcier revenu des limbes pour se venger des membres de la Sainte-Vehme qui le firent autrefois assassiner. Inquiète de voir Kantz s’intéresser à ses intrigues passées et présentes, la redoutable société secrète lance des tueurs à ses trousses. Mais le chevalier a aussi des amis et des alliés, à la cour des miracles comme chez les faunes ou les fées, et rien ne saurait le freiner dans sa quête de la vérité. Il éliminera les goules, déjouera les complots de la Sainte-Vehme et affrontera seul, au cours d’un combat désespéré, le spectre du sorcier dément.


La Trilogie de Wielstadt
1 - Les Ombres de Wielstadt
2 - Les Masques de Wielstadt
3 - Le Chevalier de Wielstadt
Auteur : Pierre Pevel
Type d'ouvrage : Fantasy, Cape et d’Épée, Uchronie
Première Parution : 15 mai 2001
Edition Poche : 14 avril 2011
Pays d’origine : France
Langue d’origine : Français
Editeur : Pocket
Nombre de pages : 760

Mon avis : Je débutais ce mois de mars 2014 par la critique du dernier tome de cet excellent cycle de Fantasy et de Cape et d’Epée que fut Les Lames du Cardinal avec Le Dragon des Arcanes, bonne conclusion d’une trilogie qui, ma foi, aura marqué indéniablement ce début d’année. Et comme cela m’arrive souvent, lorsque je découvre un auteur, ici, le sieur Pierre Pevel, français de son état (ce qui nous rappelle que bien souvent, il n’y a pas besoin de franchir la Manche ou l’Atlantique pour trouver de fort bonnes œuvres), l’envie me prit de me lancer dans ses productions antérieures, et justement, cela tombait plutôt bien puisque Pevel avait véritablement lancé sa carrière, il y a de cela une dizaine d’années, avec une autre trilogie : Wielstadt. Tout d’abord, ce qui m’a marqué, c’est que les points communs entre les deux œuvres ne sont pas négligeables : non pas le fait que nous avons deux trilogies mais surtout le fait que là où Les Lames du Cardinal nous entrainait dans la France de Richelieu, dans Wielstadt, l’action se déroule quelques années avant, dans ce Saint-Empire Romain Germanique (grosso modo, l’Allemagne actuelle) en prise avec les débuts d’un terrible conflit qui le mettra à feu et à sang, la Guerre de Trente ans. Ensuite, si le merveilleux n’était pas absent dans Les Lames du Cardinal, présence des dragons oblige, dans Wielstadt, c’est encore plus marqué puisque, entre les faunes, les centaures, les fées, le fameux dragon (le dernier des grands dragons d’occident) qui veille sur la ville, les goules et autres revenants, il apparait clairement que cette Europe du XVIème siècle est à la fois proche et identique de la nôtre. Mais ici, point d’équipe hétéroclite de héros comme dans les Lames mais un seul protagoniste principal, le ténébreux et charismatique Chevalier Kantz, lutteur infatigable contre les forces du mal et possédant un lourd passé ; bien évidement, les trois romans qui composent cette trilogie fourmillent de personnages secondaires plutôt attachants pour certains mais Kantz est franchement au-dessus de tout le monde, tout l’intérêt, ou presque de ce cycle reposant sur ces épaules et… bien évidement… sur ces enquêtes qu’il doit mener au sein des sociétés secrètes de la cité franche de Wielstadt et qui le mèneront dans les bas-fonds de l’âme humaine. Subtil mélange du Nom de la Rose et de Fantasy plus conventionnelle, La Trilogie de Wielstadt nous offre trois superbes récits qui sortent indéniablement des sentiers battus, à la fois historiques et fantastiques, non dénués d’humour par moments (la fée) et qui fait la part belle à la cruauté et l’ambition humaine. Au milieu de tout cela, un homme, Kantz, en lutte perpétuelle contre le mal mais qui vainc celui-ci davantage par le biais de ses talents d’enquêteur  et ses connaissances des forces obscures que par ses qualités de bretteur. Excellent cycle, cette Trilogie de Wielstadt nous offre trois romans de qualité égale et qui démontrait, déjà au début des années 2000, que Pierre Pevel était un auteur sur lequel il fallait compter.


Points Positifs :
- L’ambiance, le coté historique de la chose – la fameuse Guerre de Trente ans, conflit horrible qui ravagea le Saint-Empire Romain Germanique au XVIème siècle et peu connue en France – mélangé a une Fantasy qui sait rester a sa place et toutes ces sociétées secrètes qui plairont aux adeptes du genre.
- Le coté Nom de la Rose parfaitement assumé, sans oublier une inspiration du coté de Notre Dame de Paris.
- Le Chevalier Kantz, personnage tourmenté, au lourd passé (certes, ce n’est pas original) mais diablement charismatique.
- Trois excellents récits qui méritent amplement le détour.
- Plus que les démons et autres revenants, ce sont les humains qui apparaissent comme étant les plus cruels et détestables.
- La Citée franche de Wielstadt, et tout ce qui tourne autour de ces luttes de pouvoir, ses bas-fonds…
- Mine de rien, parmi les protagonistes secondaires, il y a foule et certains sont plutôt réussis.
- Certes, tous les mystères ne sont pas révélés à la fin du troisième récit, Le Chevalier de Wielstadt, mais ici, et contrairement à ce que peuvent faire d’autres auteurs (qui a dit oublis ?), je trouve plutôt que c’est une bonne idée : après tout, conserver une part de mystère n’est pas désagréable.

Points Négatifs :
- Par moments, on sent quelques raccourcis pour le moins faciles dans le récit ainsi que quelques petites imperfections narratives que l’on ne retrouvera pas, quelques années plus tard, dans Les Lames du Cardinal ; mais Pevel avait pris entretemps de la bouteille.
- Peut-être que le second récit, Les Masques de Wielstadt, est légèrement inférieur aux deux autres, et encore…
- Ah, on aurait pu en avoir d’autres des enquêtes du Chevalier Kantz, en tous cas, j’aurai dit oui sans hésiter pour retrouver un personnage aussi charismatique.

Ma note : 8,5/10

samedi 22 mars 2014

LEAVING


LEAVING

À 44 ans, Julie est assistante manager dans un grand hôtel spécialisé dans l’organisation de mariages. Au cours d’une réception, elle fait la connaissance d’Aaron, dévasté par l’union de son ex-petite amie et de son frère. Le jeune homme reparaît à l’hôtel quelque temps plus tard pour un entretien d’embauche qu’il réussit. Au fil des jours passés à travailler côte à côte, Julie et son nouveau subordonné se rapprochent dangereusement, jusqu’à céder à leur attirance mutuelle. Mais si Aaron est déterminé à la garder auprès de lui malgré les sarcasmes de ses parents, Julie, elle, est prise en étau entre ses sentiments pour son amant et ses responsabilités vis-à-vis de Michael, son mari, et de leurs deux enfants…


Leaving
Réalisation : Tony Marchant
Scénario : Gaby Dellal
Musique : Red Production Company
Production : ITV Productions
Genre : Drame
Titre en vo : Leaving
Pays d’origine : Royaume-Uni
Chaîne d’origine : ITV1
Diffusion d’origine : Septembre 2012
Langue d'origine : anglais
Nombre d’épisodes : 3 x 60 minutes

Casting :
Helen McCrory : Julie
Callum Turner : Aaron
Callum Austin : Dean
Gregg Chillin : Jonah
Linzey Cocker : Kelly
Nick Dunning : Jim
Bart Edwards : Tom
Deborah Findlay : Vanessa
Sean Gallagher : Michael
Hera Hilmar : Paulina

Mon avis : Je sais que je vais encore me répéter pour la énième fois mais c’est fou ce que ARTE a le chic pour nous proposer des mini-séries de qualités ; ainsi, pendant que la concurrence ne semble jurer que par leurs habituelles séries policières genres Experts ou NCIS, la chaine franco-allemande, elle, frappe fort et juste, quasiment à chaque fois, nous offrant des œuvres autrement plus intéressantes et, accessoirement, bien plus marquantes. Et donc, ce jeudi, ce fut une nouvelle fois du coté de nos voisins britanniques qu’ARTE fut à la pèche aux séries en nous ramenant dans ses filets ce fort bon Leaving, une histoire, a priori banale, d’une quadragénaire tombant amoureuse de l’un de ses employés, un jeune homme qui a 20 ans de moins qu’elle. Une intrigue vu et revu un certain nombre de fois, je ne le nie pas, mais traiter avec force justesse, ce qui, ma foi, est loin d’etre à chaque fois. Bien évidemment, pour susciter un tel intérêt, il fallait des acteurs à la hauteur, et, ma foi, force est de constater que nous sommes amplement servis avec, en tête d’affiche, une Helen McCrory franchement excellente et qui apporte une crédibilité à son rôle, à la fois femme forte et femme faible, femme amoureuse et femme déchirée, qui ne sait plus où donner de la tête et surtout, comment choisir entre sa famille et son devoir d’un côté, son amour et ses pulsions de l’autre. Jugement humain, jugement de la société des convenances, jugement de l’entourage, sacrifice de soi, mais aussi, ne l’oublions pas, une fort belle histoire d’amour, Leaving est tout cela à la fois et, du coup, une fort bonne mini-série que je ne peux que vous conseiller.


Points Positifs :
- Malgré une histoire qui est tout sauf originale (une femme mure qui tombe amoureuse d’un homme plus jeune, ce n’est pas nouveau), l’intrigue de Leaving est tellement bien traitée qu’il est difficile de ne pas etre captiver par celle-ci.
- Tous les a côtés de cette romance sont fort crédibles et sont l’une des forces de cette série.
- Une Helen McCrory tout simplement parfaite en femme amoureuse et complètement paumée, ne sachant quoi choisir entre ses sentiments et son devoir.
- La fin est cruelle mais tellement prévisible.

Points Négatifs :
- Peut etre que Callum Turner fait un peu trop gamin en comparaison de Helen McCrory et que, du coup, par moments, on a un peu de mal à croire en cette histoire d’amour. Mais bon, ce n’est qu’une impression.

Ma note : 8/10