samedi 5 avril 2014

NEVERWHERE


NEVERWHERE

Une rue de Londres, un soir comme un autre. La jeune fille gît devant lui sur le trottoir, face contre terre, l'épaule ensanglantée. Richard la prend dans ses bras, elle est d'une légèreté surprenante. Et quand elle le supplie de ne pas l'emmener à l'hôpital, il a le sentiment de ne plus être maître de sa volonté. Dès le lendemain, elle disparaît et, pour Richard, tout dérape : sa fiancée le quitte, on ne le connaît plus au bureau, certains, même, ne la voient plus... Le monde à l'envers, en quelques sortes. Car il semblerait que Londres ait un envers, la « ville d'En Bas », cité souterraine où vit un peuple d'une autre époque, invisible aux yeux du commun des mortels. Un peuple organisé, hiérarchisé, et à la tête duquel les rats jouent un rôle prépondérant. Plus rien ne le retenant « là-haut », Richard rejoint les profondeurs.


Neverwhere
Auteur : Neil Gaiman
Type d'ouvrage : Urban-Fantasy
Première Parution : 16 septembre 1996
Edition Poche : 05 février 2011
Pays d’origine : Grande-Bretagne
Langue d’origine : Anglais
Editeur : J’ai Lu
Nombre de pages : 360

Mon avis : Aussi étonnant la chose puisse paraitre, alors que dans quelques mois, je vais avoir quarante ans, ce qui, ma foi, commence a etre un âge plutôt respectable, je n’avais, mais alors, vraiment jamais eu l’occasion de lire le moindre roman de cet auteur archi connu et apprécié de beaucoups qu’est Neil Gaiman. Pourtant, ce n’était pas faute de ne pas le connaitre, ne serais ce que pour ses productions comics des années 90, louées depuis longtemps, bien entendu, mais également de par ses nombreux romans, eux aussi possédant de fort bonnes critiques. Mais bon, la chose (c’est-à-dire, ne pas lire un auteur archi-connu pendant des lustres avant de le découvrir sur le tard) n’étant pas nouvelle avec moi, cela ne m’étonnes même plus venant de moi et puis, le principal étant, désormais, que je me lance enfin dans la production du sieur Gaiman… et pour commencer, donc, ce célèbre Neverwhere dont j’avais entendu le plus grand bien. Adaptation d’une série télé britannique dont il avait écrit le scénario, Neverwhere m’aura franchement fait penser à Lombres du non moins talentueux China Miéville – enfin, j’ai compris où ce dernier avait trouvé l’inspiration – et, pour ce qui est du synopsis de départ, ces deux villes qui se côtoient sans se voir, véritable métaphore du monde moderne où les favorisés ne voient jamais les plus défavorisés, avait tout pour me plaire. Ensuite, cette Londres d’en bas est franchement attrayante et le coté loufoque de celle-ci, et, bien entendu, de ses habitants, ne pouvait, là aussi, que le plaire grandement. Ajoutons à cela des personnages hauts en couleurs avec en tête de liste, l’inimitable Marquis de Carabas et les deux tueurs, Mr Croup et Mr Vandemar et tout était a priori fait pour que cette première incursion dans une œuvre de Neil Gaiman soit une parfaite réussite. Pourtant, ce ne fut pas vraiment le cas : oh certes, Neverwhere est un bon roman, l’histoire est originale, sympa et captivante passée des débuts un peu difficiles, pourtant, tout au long de ma lecture, j’avais comme l’impression qu’il me manquait quelque chose, qu’il y avait un peu trop de raccourcis dans le texte, que tel chapitre aurait mérité d’etre davantage développé, que Gaiman avait du mal à lier certains moments importants du récit, bref, qu’il manquait un petit je ne sais quoi qui aurait fait de ce fort bon roman un incontournable absolu ?!


Points Positifs :
- Pour ce qui est du synopsis de départ, que l’on ne s’y trompe pas, celui-ci est excellent : j’ai parfaitement accroché à cette intrigue où deux villes se côtoient sans que celle-ci du dessus, Londres d’en haut, ne voit jamais celle du bas, Londres d’en bas. Et puis, le coté loufoque des habitants de la ville souterraine mérite le détour.
- Que de personnages intéressants : entre le duo infernal, Mr Croup et Mr Vandemar, Chasseur, Porte et, bien entendu, le Marquis de Carabas, on est servis !
- Une histoire qui se lit bien, plutôt captivante même si je reconnais que j’ai eu du mal au début.
- La métaphore, bien entendu, entre notre société et les plus défavorisés que l’on ne voit jamais.
- La fin est prévisible, mais la façon dont elle est amenée, le questionnement du héros m’a franchement plu – hum, aurais-je rêvé d’une vie plus aventureuse moi aussi ?

Points Négatifs :
- Indéniablement, on sent que ce roman est davantage une adaptation d’une série avant tout : tant dans la mise en forme des chapitres, le texte qui ne s’attarde guère sur les descriptions, malgré ses qualités, Neverwhere aurait probablement mérité un autre traitement, surtout que l’histoire est pas mal.
- Ce manque de descriptions, justement, dessert énormément les protagonistes avec lesquels on a un peu de mal à s’identifier. Dommage car il y a tout de même une flopée de personnages hauts et en couleurs et qui auraient pu etre inoubliables avec un petit plus…
- La désagréable impression que l’on passe des niveaux au fil de l’exploration des divers zones habitées du Londres d’en bas : peu de liens entre elles, plus patchwork qu’autre chose cette géographie des souterrains.

Ma note : 7,5/10

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