samedi 7 juin 2014

DRACULA


DRACULA

En arrivant dans les Carpates, le clerc de notaire londonien Jonathan Harker est épuisé par son périple. Mais son client et hôte, le comte Dracula, a tout prévu : une chambre lui a été retenue à l'auberge pour la nuit, en attendant de rejoindre le château en calèche. Mais pourquoi les habitants du village se signent-ils avec des mines épouvantées quand Jonathan leur dit où il compte se rendre ? Pourquoi lui fait-on cadeau d'un crucifix et de guirlandes d'ail ? Malgré ces mises en garde, Harker poursuit sa route. Certes, ces montagnes escarpées, ces loups qui hurlent dans le lointain ont de quoi faire frissonner. Mais enfin, tant de superstitions au cœur du XIXe siècle ! Jonathan est un homme raisonnable...


Dracula
Auteur : Bram Stoker
Type d'ouvrage : Horreur, Fantastique
Première Parution : 26 mai 1897
Edition Poche : 1993
Titre en vo : Dracula
Pays d’origine : Grande-Bretagne
Langue d’origine : Anglais
Traduction : Lucienne Molitor
Editeur : J’Ai Lu
Nombre de pages : 506

Mon avis : La lecture d’Anno Dracula de Kim Newman, sorte de suite non officielle du célèbre roman de Bram Stoker et qui partait du postulat que le comte Dracula triomphait de ses adversaires et faisait main-basse sur la Grande Bretagne m’avait donné envie de me replonger dans l’œuvre originale, un roman culte, sans nul doute, et que j’avais lu… oh, il y a de cela plus de vingt ans, peu de temps après la sortie de l’adaptation cinématographique de Coppola que j’avais fortement apprécier au demeurant. Bref, c’était à un véritable mythe de la littérature fantastique pour ne pas dire la littérature tout court que je m’attaquais, mais un mythe qui, je m’en souvenais fort bien, m’avait plutôt déçu à l’époque : encore l’esprit plein d’images du film, le style de Stoker m’avait paru presque fade en comparaison. Mais le problème qui s’est posé après cette nouvelle lecture, c’est qu’en fait, mon opinion n’a pas vraiment évoluée… Attention, arrivé à ce point de ma critique, une précision, de taille, s’impose : oui, indéniablement, ne serait-ce que pour le coté historique de la chose – et encore, ce ne fut même pas le premier récit vampirique moderne, souvenons-nous de The Vampire et de Carmilla – et l’immense succès qu’il connut, le Dracula de Bram Stocker est un classique indéniable, cependant, si pour d’autres romans que j’ai pu lire et qui lui sont contemporains, je n’ai jamais eu de grands problèmes vis-à-vis d’un style forcément daté, ici, celui-ci pose problème par moments, surtout que ce dernier, quelques fois poussif, traine en longueur, certains passages étant même par moments désagréables… surtout quand les héros ne cessent de se poser encore et encore les mêmes questions, ou bien, époque victorienne oblige, l’on doit se coltiner une Mina Harker tellement fade qu’elle en devient agaçante. Mais bon, si le style est par moments ennuyeux, si l’on peut pester sur des longueurs parfois insoutenables, comment ne pas reconnaitre qu’à côté de ça, Dracula n’en reste pas moins le récit qui aura posé les bases du vampire moderne ? Sans Stoker, l’histoire du fantastique n’aurait pas été la même et puis, reconnaissons que tout n’est pas à jeter non plus dans ce roman : le découpage, où l’on suit l’évolution de l’intrigue par le biais des journaux intimes des protagonistes est une fort bonne trouvaille, et puis, certains passages sont cultes comme la première partie où Jonathan Harker se trouve prisonnier dans le château du comte, la « maladie » de Lucy, le rapport entre les mythes et la science, l’omniprésence de la folie et, bien entre les lignes, une certaine sensualité, condamnable forcément, qui se dégage de la figure de Dracula et du vampire en général. Bref, selon moi, un classique du genre qui a un peu mal vieilli, certes, mais qui pour tout ce qu’il a apporté au genre fantastique et horrifique, n’en reste pas moins un incontournable que tout fan du genre se doit de lire au moins une fois dans sa vie…


Points Positifs :
- Bah, c’est le Dracula original, celui par qui tout a véritablement commencé et qui aura fait du Comte Dracula tout bonnement l’archétype du vampire tel qu’on le connait depuis plus d’un siècle.
- Le découpage de l’œuvre par le biais des passages des journaux intimes des différents protagonistes et qui nous permet d’avancer dans l’intrigue, suivant divers points de vus.
- Certains passages tout bonnement excellents, surtout le début, lorsque Harker est prisonnier dans le château de Dracula, ainsi que toute la partie où Lucy est la victime de ce dernier et dépéri de jour en jour…
- Lien entre vieux mythes et évolution scientifique, rapport à la folie, importance de conserver des traces des événements par le biais de l’écrit : nombreux sont les thèmes abordés au court de l’œuvre.

Points Négatifs :
- Le style a un peu mal vieillit et certains passages ne sont pas faciles à abordés, surtout que Stocker, contrairement à bien d’autres auteurs qui lui sont contemporains, ne fait rien pour faciliter les choses : il se répète souvent et puis, ses sempiternelles envolées sur Dieu, sur les faibles femmes bien trop bêtes pour mériter l’amour de tels hommes qui eux, forcément, sont tellement courageux pour ne pas dire parfaits, deviennent pénible assez rapidement.
- Beaucoup trop de longueurs, souvent inutiles d’ailleurs, nuisent à l’ensemble de l’œuvre.
- Incontestablement, Mina Harker est l’un des protagonistes les plus importants du roman mais d’un autre côté, c’est celle qui m’a le plus agacé ! Dans le genre pleurnicheur, difficile de faire pire !
- Son mari, Jonathan Harker n’est pas le plus réussi non plus (comme quoi, ils vont bien ensemble) et entre ses périodes dépressives, ses crises de larmes et ses excès de machisme, quel personnage détestable…
- La fin, terriblement courte et frustrante au possible : Stoker nous soule pendant presque 500 pages avec les états d’âmes de ses personnages et la fin, elle, est expédiée en quelques pages alors que tant d’événements y ont lieu…

Ma note : 7,5/10

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