mercredi 11 mars 2015

LES FEMMES DU BUS 678


LES FEMMES DU BUS 678

Faysa, Seba et Nelly, trois femmes égyptiennes d'aujourd'hui, issues de milieux sociaux différents, régulièrement victimes de harcèlement sexuel (que ce soit dans le bus, le fameux 678, dans les rues du Caire ou au téléphone) s'associent pour combattre ce qui, si l'on en croit les statistiques, constitue un fléau national. Face à leur détermination, un inspecteur anticonformiste mène l'enquête.


Les Femmes du Bus 678
Réalisation : Mohamed Diab
Scénario : Mohamed Diab
Musique : Hany Adel
Production : New Century
Genre : Drame
Titre en vo : 678
Pays d'origine : Égypte
Langue d'origine : arabe
Date de sortie : 22 décembre 2010
Durée : 100 mn

Casting :
Boushra : Fayza, femme voilée de milieu modeste
Nelly Karim : Seba, bourgeoise
Nahed el-Sebai : Nelly, jeune femme libérée
Maged El Kedwany : Essam, l'inspecteur
Omar el-Saeed : Omar, le petit ami de Nelly, pratiquant le stand-up
Basem el-Samra : Adel, le mari de Fayza
Ahmed El Feshawy : Sherif, le mari de Seba, fan de foot
Sawsan Badr : la mère de Nelly
Yara Goubran : Amina, une collègue de Fayza
Marwa Mahran : Magda, la femme de l'inspecteur
Motaz El Demerdash : lui-même

Mon avis : Grande première sur ce blog puisque ce film, Les Femmes du Bus 678, est le tout premier long métrage égyptien dont j’ai l’occasion de vous parler ; il faut dire que, en France, la diffusion de films issus du Maghreb ou, dans un sens plus large, du monde musulman, est chose plutôt rare et si, l’année passée, j’ai eu l’occasion de voir deux excellents longs métrages iraniens – La Fête du Feu et Une Séparation – on ne peux pas vraiment dire que je sois un grand spécialiste du cinéma moyen-oriental. Peu de films, donc, a mon actif mais, curieusement, que des bons et, sur ce point, je ne peux que remercier ARTE – pour la énième fois sur ce blog – pour la diffusion, dimanche soir dernier, pour la Journée de la Femme, de ces Femmes du Bus 678, fort réussi long métrage égyptien et qui traite du problème fort douloureux dans les pays du Maghreb de l’harcèlement des femmes par la gente masculine. Pour la petite histoire, ce film est le tout premier de Mohamed Diab et, quelque part, cela se ressent par moments dans la façon de filmer, la mise en scène et certains soucis de raccords, mais, la thématique est tellement forte, les actrices si inspirées que, au final, on peut facilement passer outre ces quelques maladresses de débutant… surtout que ce film le mérite amplement. Ainsi, en s’inspirant de fait réels – le premier procès pour harcèlement sexuel dans un pays et une culture où, de toutes façons, la femme est toujours coupable – le réalisateur, par le biais de trois femmes issues de milieux différents et que tout semble opposer, nous montre la bien triste réalité que celles-ci subissent de la part des hommes, hommes qui, bien entendu, ne sont jamais inquiétés… Ainsi, que l’on soit une bourgeoise ou une femme voilée, être la proie du harcèlement sexuel est chose banale et, comble de l’absurde, se plaindre, se défendre, oser porter plainte serait jeter l’opprobre sur l’honneur de sa famille. Bien entendu, dans Les Femmes du Bus 678, nos trois héroïnes, chacune a leurs façons, vont se défendre contre ses prédateurs sexuels intouchables, mais, comme il fallait s’y attendre, de la a faire changer les choses, c’est un problème qui, encore aujourd’hui, et sans un changement radical d’éducation a la base, n’est pas prêt de disparaitre…


Points Positifs :
- Un sujet fort et peut-être mal connu sous nos latitudes – celui du harcèlement sexuel quotidien que subissent les femmes en Egypte – et qui mérite largement que l’on s’y intéresse, et ce, pas seulement quand c’est une journaliste occidentale qui se fait violer au cours de la révolution d’il y a quelques années.
- Pour un premier film, et malgré quelques imperfections et maladresses, je trouve que le réalisateur, Mohamed Diab, s’en sort plutôt bien.
- Trois actrices franchement excellentes.

Points Négatifs :
- Comme je l’ai dit, Les Femmes du Bus 678 est un premier film et il est indéniable qu’il y a pas mal d’imperfections visibles : problèmes de raccord, son pas toujours au top, quelques raccourcis un peu faciles. Mais bon, rien de catastrophique non plus.
- Le flic anticonformiste est sympathique mais son histoire personnel est un peu inutile, scénaristiquement parlant.

Ma note : 7,5/10

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