dimanche 30 avril 2017

BLACK SCIENCE – LE PACTE DE CIRCÉ


BLACK SCIENCE – LE PACTE DE CIRCÉ

Après des milliers d'années de guerre, le monde est en passe de trouver la paix. Réunis en un seul endroit, les fragments de l'Omnimide sont les symboles les plus précieux des peuples et alors que la princesse Pia tient un discours pacifiste, un flash illumine le ciel. L'instant suivant, le vaisseau de Grant McKay apparaît et détruit maladroitement les étermides ! Celui-ci a enfin retrouvé sa fille mais risque de voir les accords de paix exploser entre les peuples ! Placé dans une geôle, il est ensuite convié au banquet qui était prévu après la cérémonie. Pia est amoureuse de Kor, le Prince du clan de l'équilibre, et est horrifié de la présence de son père en ce lieu. Le Roi annonce à tous les invités qu'une solution existe et qu'elle nécessite d'aller chercher le Cœur d'Aurochs situé dans les Bois Lugubres et détenu par Doxta la sorcière maudite. Grant cumule de nouvelles maladresses après avoir bu un verre d'un alcool trop puissant. Dans la nuit, il vole le cheval de Kor et se rend en direction des Bois Lugubres avec la ferme intention de se rattraper...


Black Science – Le pacte de Circé
Scénario : Rick Remender
Dessins : Matteo Scalera
Encrage : Matteo Scalera
Couleurs : Moreno Dinisio
Couverture : Matteo Scalera
Genre : Science-Fiction
Editeur : Image Comics
Titre en vo : Black Science – Volume 5
Pays d’origine : Etats-Unis
Parution : 07 décembre 2016
Langue d’origine : anglais
Editeur français : Urban Comics
Date de parution : 14 avril 2017
Nombre de pages : 104

Liste des épisodes
Black Science 22-25

Mon avis : On ne présente plus Rick Remender, sans nul doute l’un des scénaristes de comics les plus talentueux de ces dernières années, comme on ne présente plus Black Science, série de science-fiction qui ne cesse de nous étonner, encore et encore, au fil des épisodes et des tomes parus. Car s’il y a bien une chose que l’on peut être sur avec Black Science, c’est que, justement, on n’est jamais sur de rien, surtout que ce diable de Remender possède décidément le chic pour nous étonner, encore et encore… Et donc, après un quatrième volume, Sur les rives du Léthé, centré sur Grant McKay, probablement l’un des personnages principaux de comics parmi les plus geignard et détestable qui soit – et on l’aime justement pour ses immenses défauts – ce cinquième tome, Le pacte de Circé, voit celui-ci sur les traces de ses enfants et, plus particulièrement, de sa fille, Pia. Toujours la même rengaine avec Grant McKay et son obsession de réparer tout le mal qu’il a fait a sa famille, sauf que, cette fois ci, c’est une nouvelle facette du personnage que l’on découvre puisque, ici, il tient davantage de Pierre Richard qu’autre chose : maladroit au possible, prenant toujours la mauvaise décision et commettant impairs sur impairs, au grand désarroi de sa fille, Grant McKay est comme un éléphant dans un magasin de porcelaine, ce qui nous vaut au passage quelques scènes plutôt drôles. Profitions en, d’ailleurs, car la suite ne l’est pas du tout et après une énorme surprise, puisque nos héros reviennent sur Terre, la réalité leur tombe dessus et père et fille vont avoir à faire a d’anciennes connaissances qui ne leur veulent pas forcément du bien… Bref, vous l’avez compris, une fois de plus, Rick Remender nous en met plein la vue, réussi à nous surprendre encore et encore tout en entrainant, une énième fois, sa série dans une tournure insoupçonné ; un pur régal, donc, pour ce qui est, incontestablement, l’un des meilleurs comics actuel !


Points Positifs :
- Ce qu’il y a de formidable avec Black Science, c’est que l’on est étonné à chaque fois par la tournure prise par les événements. Il faut dire que Rick Remender s’amuse à entrainer son intrigue dans des directions tellement insoupçonnées que l’on ne s’ennui pas une seconde !
- La première partie, où Grant McKay retrouve sa fille dans une planète aux faux airs de Fantasy, est un pur régal pour ceux qui apprécient l’humour. Il faut dire que notre héros s’y comporte comme Pierre Richard, ce qui nous donne quelques scènes coquasses du plus bel effet.
- La deuxième partie, celle du retour sur Terre – inattendu par ailleurs – est plus sombre mais tout aussi bonne, dans un autre genre bien sur. Il faut dire que notre héros est dans une sacrée mouise maintenant qu’il a perdu son intellect…
- Les dessins de Matteo Scalera sont, une fois de plus, une pure merveille ! Il faut dire que l’artiste italien, malgré un style peu conventionnel, ne cesse de nous émerveiller depuis ses débuts dans cette série.
- Kadir est de retour !

Points Négatifs :
- Seulement cent misérables petites pages et quatre petits épisodes, mais c’est beaucoup trop peu !
- Un tome plus court que d’habitude, donc, mais le prix est le même…

Ma note : 8,5/10

vendredi 28 avril 2017

LA LÉGENDE DE HAWKMOON – L’ÉPÉE DE L’AURORE


LA LÉGENDE DE HAWKMOON – L’ÉPÉE DE L’AURORE

Les hordes noires du Ténébreux Empire de Granbretanne ont balayé l'Europe. Seul le peuple de Kamarg a pu se réfugier dans une autre dimension grâce au pouvoir de l'antique machine du Peuple des Ombres. Pour combien de temps ? Les savants fous du Roi-Empereur ne restent pas inactifs; un jour, ils réussiront à détruire la machine de cristal, qui a recourbé l'espace-temps, et alors... Mieux vaut prévenir que guérir : Dorian Hawkmoon et Huillam d'Averc sans hésiter partent pour Londra, au cœur du pays ennemi. Ils ne manquent pas d'audace : le sinistre Meliadus a juré de se venger. Et s'ils lui échappent, c'est pour tomber au pouvoir de l'Epée de l'Aurore, qui rend les morts à la vie. Ce qu'ils ne savent pas, c'est que Meliadus a juré sur le Bâton Runique. Les dés sont jetés. Les événements s'enchaînent inexorablement. Bientôt la vérité brillera d'un éclat insoutenable, et nul ne pourra y échapper.


La Légende de Hawkmoon – L’épée de l’Aurore
Auteur : Michael Moorcock
Type d'ouvrage : Fantasy, Dystopie
Première Parution : 20 septembre 1968
Edition Française : 09 octobre 2007
Titre en vo : The Sword of the Dawn
Pays d’origine : Royaume-Uni
Langue d’origine : anglais
Traduction : Jean-Luc Fromental
Editeur : Pocket
Nombre de pages : 248

Mon avis : Il me semble évidant, avec ce troisième tome de La Légende de Hawkmoon, qu’une vérité s’impose et je ne peux pas la nier plus longtemps : incontestablement, mais cela avait été plus ou moins dit déjà, ce cycle, malgré toutes ces qualités est très loin de tenir la comparaison avec celui d’Elric. Certes, il faut savoir relativiser et comparer ce qui est comparable, après tout, nous avons d’un coté l’un des héros les plus cultes de toute la production d’Heroic Fantasy, un personnage charismatique en diable, tourmenté, fataliste et inoubliable tandis qu’en face, le sympathique Duc Dorian Hawkmoon parait bien trop fade, ne possédant pas de grands arguments pour espérer rivaliser avec son illustre prédécesseur. Cela me peine de dire ca mais franchement, j’ai été déçu par ce personnage, qui possédait pourtant un potentiel certain mais qui ne se démarque pas le moins du monde du héros type des productions du genre. D’ailleurs, jusqu'à ce troisième tome (il sera toujours temps de revenir dessus par la suite), il n’aura été intéressant qu’au tout début du cycle, lorsque, vaincu et abattu par le ténébreux Empire de Granbretanne, son coté désabusé et cynique laissait entrevoir un potentiel qui disparut bien trop rapidement. De plus, pour son malheur, mais pour notre bonheur, Dorian Hawkmoon est littéralement écrasé par les personnages secondaires qu’il côtoie, en particulier le Comte Airain, bien évidement, dans un rôle bourru et assez classique mais qui fonctionne toujours et surtout le fascinant Huillam d'Averc, son antithèse totale, cynique, coureur, égocentrique, antihéros par excellence que l’on préfère largement de part sa classe naturelle. D’ailleurs, j’ai put remarquer au fil du temps que ce phénomène arrive bien souvent, dans bon nombre d’œuvres et dans La Légende de Hawkmoon, incontestablement, D’Averc est mon personnage préféré. C’en est tant mieux puisque celui-ci tient un rôle important dans L’épée de l’Aurore, troisième tome du cycle, où le français et Hawkmoon partent tout deux en territoire ennemi, afin d’enquêter sur les plans de leurs adversaires, qui n’ont pas abandonner tout espoir de faire payer la Kamarg, exilée dans une autre dimension depuis la fin du volume précédant, en particulier leurs adversaires de toujours, le Grand Connétable de l’Ordre du Loup, le charismatique Baron Meliadus. D’ailleurs, ce tome se décompose en deux parties assez distinctes : une première, qui m’a franchement emballé et qui à lieu à Londra principalement et sur le territoire Grandbreton, où l’on suit Hawkmoon et D’Averc, bien entendu, mais surtout, et c’est bien plus intéressant, les intrigues de la Cour du Roi Huon, où certains personnages font leurs apparitions, comme la Comtesse Fiona ou l’extraordinaire Taragorn, le Maître du temps, mais où l’on voit aussi que les ambitions de tout à chacun, et surtout, la quête de vengeance de Meliadus risque de provoquer des dissensions futures. Une première partie excellente, donc, de part son contexte et quelques rebondissements imprévus mais la suite, malheureusement est loin d’être aussi passionnante. Pourtant, les péripéties de nos deux héros par delà l’Océan Atlantique, en Amarekh sont nombreuses, mais le tout est desservie par l’un des gros travers de la série : la rapidité flagrante a laquelle celle-ci fut écrite. Du coup, au lieu de s’attarder sut tel événement qui aurait mériter un traitement plus long, le lecteur aura la désagréable surprise de voir filer les événements, ceux-ci s’enchaînant assez rapidement, sans grandes surprises et avec, comme un peu trop souvent, des interventions désormais plus ennuyeuses qu’autre chose, du fameux Guerrier d’Or et de Jais, véritable Deus-Ex-Machina de la saga que Moorcock aurait mieux fait de nommer L’Homme qui tombe a pic (les connaisseurs savent de quoi je parle). Et puis, pour couronner le tout, si vous contiez sur un quelconque dépaysement en arrivant en Amarekh, détrompez vous ; je sais que je vous en dis un peu trop peut être mais au moins, vous ne vous ferez pas d’illusions inutiles comme moi. Enfin, malgré tout, L’épée de l’Aurore, malgré des défauts intrinsèques à la série, se lit plutôt bien, et contient quelques moments agréables voir mêmes excellents. Mais pour cela, ne vous leurrez pas, ils sont tous dans la première partie, du coté de Londra, ou bien, grâce aux interventions d’un Huillam d'Averc en grande forme. Le reste s’apparente de plus en plus à une quête au nouvel artefact magique, en attendant le suivant ; bref, rien de bien transcendant et l’on attend surtout, en arrivant aux dernières pages de ce troisième tome, de passer rapidement au suivant, en espérant que celui-ci, qui clôturera la première partie de la saga, remonte un peu un niveau qui, sincèrement, est loin d’être a la hauteur de celui d’Elric


Points Positifs :
- La première partie de L’épée de l’Aurore est une pure merveille et fait partie de ce que Moorcock a fait de mieux dans ce cycle : il faut dire que, dans celle-ci, l’auteur s’intéresse aux intrigues de cour de l’Empire Grandbreton, met en avant tout un tas de protagonistes plutôt intéressants – Meliadus, Fiona, Taragorn – et comme en plus, Hawkmoon et d’Averc sont plongées dans l’antre de leurs ennemis, l’intrigue est oh combien passionnante !
- Huillam d'Averc, sans nul doute l’un des personnages les plus charismatiques de la saga et qui, en tous cas, est bien plus plaisant à suivre que le sympathique mais limité Hawkmoon. Fort heureusement, il tient un rôle important dans ce tome !
- Même si la seconde partie est moins bonne, il y a quelques passages plutôt réussis et celle-ci reste supérieure a ce que l’on avait eu droit dans Le Dieu fou.

Points Négatifs :
- Malheureusement, la seconde partie, si elle n’est pas mauvaise et malgré les efforts de l’auteur, retombe par moments dans les travers de la série, surtout vers la fin, avec cette succession d’événements a n’en plus finir.
- Je n’en peux plus du Guerrier d’Or et de Jais, véritable Deux ex Machina bien pratique dont use et abuse Moorcock sans arrêt…
- Je l’aime bien Dorian Hawkmoon, mais coté charisme, il est a mille lieux d’un Elric. Et puis, qu’est ce qu’il est gnangnan par moments !

Ma note : 7,5/10

mercredi 26 avril 2017

LA LÉGENDE DE HAWKMOON – LE DIEU FOU


LA LÉGENDE DE HAWKMOON – LE DIEU FOU

Le Comte Airain a perdu le désir de vivre. Sa fille, la douce Yisselda, a été enlevée, puis livrée au Dieu Fou. Dorian Hawkmoon, le fiancé de la belle, guerroie au loin contre les Granbretons. C'est pourtant lui qui, sur le chemin du retour, rencontre les adorateurs du Dieu Fou. Ces gladiateurs nus, luisants et drogués se reconnaissent à leur rire sauvage, pareil à celui de tous les damnés de l'enfer. Ils sont comme une baleine en furie, leur plaisir n'est pas de voler mais de détruire. C'est à l'Amulette Rouge que le Dieu Fou doit sa puissance et sa folie : il l'a dérobée à un serviteur du Bâton Runique et n'a pas le droit de la porter. Par-delà les navires de la mort, par-delà les guerrières en kilt, Hawkmoon atteint un château noir où le Dieu Fou, seul et désespéré (ses suivantes se sont entre-tuées pour satisfaire sa perversité), libère Yisselda; et c'est elle qui, avec un hurlement de bête, se jette sur son sauveur. Devra-t-il la tuer ? Devra-t-il mourir ?


La Légende de Hawkmoon – Le Dieu fou
Auteur : Michael Moorcock
Type d'ouvrage : Fantasy, Dystopie
Première Parution : 15 juin 1968
Edition Française : 01 septembre 2007
Titre en vo : The Mad God’s Amulet
Pays d’origine : Royaume-Uni
Langue d’origine : anglais
Traduction : Jean-Luc Fromental
Editeur : Pocket
Nombre de pages : 256

Mon avis : Second volet de La Légende de Hawkmoon, Le Dieu fou, ne possède pas de grandes différences avec son prédécesseur, Le Joyau Noir : l’action débute là où on l’avait laissée à la fin du premier volume et, d’entrée de jeu, on retrouve le Duc de Köln et Oladhan, son fidèle compagnon des montagnes bulgares (il faut bien que le Champion Eternel ait son compagnon), décidés à revenir le plus rapidement possible en Kamarg, maintenant que notre héros est libéré de la menace que le Joyau Noir faisait peser sur lui. D’ailleurs, une fois de plus, et j’estime bon de le signaler, il n’y a aucun temps mort : l’action dans ce cycle est primordiale et l’on n’a guère le temps de s’attarder sur les états d’âmes des protagonistes, voir même les discussions entre ceux-ci, réduites qu’elles sont au stricte minimum. D’ailleurs, sur ce point, on sent bien que l’auteur s’est contenté d’écrire un récit d’aventure pure, où les rebondissements se succèdent à une vitesse folle et où Moorcock ne s’attarde jamais sur tel passage qui aurait probablement mérité d’être un peu plus développé. C’est souvent dommage d’ailleurs et nous avons là, indéniablement, le principal défaut de cette œuvre qui aurait sans nul doute méritée un autre traitement tant son univers, post-apocalyptique, rempli d’anachronismes bien trouvés, son empire maléfique tout bonnement génial et ses personnages hauts en couleurs, sont plutôt réussis. D’ailleurs, puisque l’on y est, comment ne pas revenir sur ces protagonistes secondaires qui écrasent, de part leur charisme, quasiment tout le reste, y compris le héros, le sympathique Dorian Hawkmoon, que j’aime bien mais qui est tout de même, reconnaissons le, à des années lumières d’Elric !? Et justement, dans ce volume, un nouveau personnage secondaire fait son apparition, le antihéros par excellence, je veux bien évidement parler du charismatique Huillam d'Averc, d’abord adversaire puis allié, au fil des événements du Duc de Köln, qui, par son cynisme, sa prestance et son ambiguïté en devient rapidement sympathique au point que, personnellement, je l’ai préféré à Hawkmoon, un peu trop fade pour le moment. Enfin, dans Le Dieu fou et sans qu’il n’ai le temps de souffler, le lecteur traversera, avec ses héros, toute l’Europe, rencontrera une ancienne race porteuse d’antiques reliques scientifiques, partira au secours d’Yisselda disparue depuis des mois, aura à faire aux mercenaires fous d’un soit disant Dieu porteur d’une amulette rouge dont Hawkmoon devra s’emparer, fera face une fois de plus aux Granbretons qui, après avoir conquis quasiment tout le continent, ont lancer toutes leurs forces contre la Kamarg qui est bien prête de tomber et qu’il faudra sauver à tout prix, tandis que, il devient de plus en plus flagrant que les faits et gestes des divers protagonistes ne semblent pas être le fait de leurs décisions ou du hasard, mais bel et bien du destin. Tout cela en deux cents pages environ, ce qui, il faut le reconnaitre, est bien trop peu, ce qui fait que, même si certains passages sont plutôt épiques, même si l’ensemble se lit plutôt bien, il est clair que si Moorcock s’était davantage investi dans ce cycle, nul doute que la qualité de l’ensemble aurait été oh combien supérieure…


Points Positifs :
- Ceux qui auront apprécié les débuts de La Légende de Hawkmoon retrouveront avec plaisir une ambiance et un style d’écriture nerveux, qui ne se perd pas en discussions et en descriptions, privilégiant l’aventure et qui va droit au but ; un peu trop même, par moments…
- L’arrivée de Huillam d'Averc, noble français qui œuvrait pour les Granbretons et qui va devenir un allié de Hawkmoon. Il faut dire que de par son cynisme et ses manières, ainsi que de par son ambigüité, celui-ci se pose immédiatement en tant que personnage le plus charismatique de la saga ; bien davantage que notre sympathique Duc de Köln, au demeurant…
- En tant que divertissement pur sans prise de tête, il est clair que Le Dieu fou vous tiendra en haleine du début à la fin.

Points Négatifs :
- Quel dommage que Moorcock ne soit pas davantage investi dans l’écriture de ce cycle, car bon, comment dire, avec cet univers original, les Granbretons et quelques protagonistes hauts en couleurs, il y avait de quoi faire beaucoup mieux…
- Quasiment aucune description, des dialogues souvent réduits à leur strict minimum, une multitude d’événements qui se succèdent sans que l’on ait le temps de souffler. On sent le travail vite fait pas forcément bien fait, ce qui est fort dommage d’ailleurs.
- Certes, il faut prendre tout cela pour une parodie de Fantasy, mais bon, il arrive tellement de choses a nos héros qu’au bout d’un moment, on n’y croit plus…
- Du coup, Moorcock a écrit tout cela tellement vite que l’on n’échappe pas a quelques incohérences et autres coquilles, ici et là.
- Une couverture franchement bof !

Ma note : 6,5/10

mardi 25 avril 2017

TAKING TIGER MOUNTAIN (BY STRATEGY)


TAKING TIGER MOUNTAIN (BY STRATEGY)

Brian Eno

1 - Burning Airlines Give You So Much More (Brian Eno) 3:18
2 - Back in Judy's Jungle (Brian Eno) 5:16
3 - The Fat Lady of Limbourg (Brian Eno) 5:03
4 - Mother Whale Eyeless (Brian Eno) 5:45
5 - The Great Pretender (Brian Eno) 5:11
6 - Third Uncle (Eno, Brian Turrington) 4:48
7 - Put a Straw Under Baby (Brian Eno) 3:25
8 - The True Wheel (Eno, Manzanera) 5:11
9 - China My China (Brian Eno) 4:44
10 - Taking Tiger Mountain (Brian Eno) 5:32


Taking Tiger Mountain (By Strategy)
Musicien : Brian Eno
Parution : 05 novembre 1974
Enregistré : septembre 1974
Durée : 48:14
Genre : Glam Rock, Art Rock
Producteur : Brian Eno
Label : Island

Musiciens :
Eno : chant, effets électroniques, guitare, claviers, production
Phil Manzanera : guitare
Brian Turrington : basse
Freddie Smith : batterie
Robert Wyatt : percussion, chœurs
Portsmouth Sinfonia : orchestre (7)
Randi and the Pyramids : chœurs (8)
The Simplistics : chœurs (2-10)
Andy Mackay : trompette (3)
Phil Collins : batterie (4)
Polly Eltes : chant (4)
Peter Schmidt : Stratégies Obliques (avec Brian Eno) et pochette

Mon avis : Après un premier album solo, Here Comes the Warm Jets, qui s’avéra être une belle réussite et où faisait preuve de son talent, et avant le sublime Another Green World qui fut, il faut bien le reconnaitre, son premier chef d’œuvre, le sieur Brian Eno eu le temps de sortir, sans grands fracas, ce second opus, Taking Tiger Mountain (By Strategy), certes un peu moins connu, mais qui, il faut le reconnaitre, n’a pas a rougir de la comparaison du reste de la production de l’ex-magicien de Roxy Music des années 70. Alors certes, ici, Eno est plus dans la lignée de ce qu’il fit dans Here Comes the Warm Jets et la grande révolution est encore à venir, et ce, même si avec l’animal, celle-ci fut bel et bien présente dès ses tous débuts, mais malgré cette proximité flagrante avec le premier opus – en genre musical, en personnel – force est de constater que, premièrement, cela n’empêche nullement Taking Tiger Mountain (By Strategy) d’être un fort bon opus, deuxièmement, de noter, pour les plus attentifs, que le style expérimental du maitre a encore franchit un palier et que ce dernier s’éloigne de plus en plus du glam… d’ailleurs, si ce n’est le style vestimentaire limite ridicule de Brian Eno et ses compères de Roxy Music – Phil Manzanera, principalement, et Andy Mackay – il faut chercher bien loin un quelconque point commun avec un genre musical en train de mourir… Mais bon, tout cela n’a que peu d’importance car ce qui compte avant toute chose, c’est qu’en dehors d’un habillage de carnaval, cette histoire de stratégies crées avec son compère Peter Schmidt et que Bowie utilisera par la suite et cette longue chevelure qui bientôt ne sera plus, Taking Tiger Mountain (By Strategy) mérite le détour car c’est un bon album composé de belles pépites et où Eno fait montre, une fois de plus, de tout son talent d’auteur compositeur, mais aussi… de chanteur ! Car oui, et une fois de plus, je ne peux que le regretter : quel dommage que très rapidement, celui-ci ait complètement mis de coté cette part de son talent car le bougre était diablement doué en vocalises, mais bon, on ne refera pas le passé et il nous reste, a nous, fans, quelques albums pour nous satisfaire, y compris, bien entendu, ce Taking Tiger Mountain (By Strategy) qui en est un fort sympathique représentant.


Points Positifs :
- Un album, très proche, musicalement parlant, de Here Comes the Warm Jets, certes, mais qui nous permet de prolonger le plaisir ressenti dans celui-ci. Il faut dire que Brian Eno poursuit de fort belle manière sur sa lancée et nous offre, à nouveau, un beau petit florilège de chansons sans grandes prétentions mais plutôt agréables et qui nous démontrent que celui-ci était un auteur-compositeur plutôt doué dans son genre.
- Un style particulier, étrange par moments, mais si on est fan, alors, on ne peut que passer un fort bon moment devant cette collection de titres plus ou moins expérimentaux où Eno s’en donne a cœur joie tandis que ses compères – où se démarquent principalement Phil Manzanera et Robert Wyatt – font plus que l’accompagner…
- Même si cela peut tenir plus du gadget qu’autre chose, cette affaire de stratégies obliques aura, mine de rien, une place importante au sein de l’histoire de la musique par la suite – qui a dit Bowie ?
- Une pochette plutôt réussie dans son genre avec tous ces Eno…

Points Négatifs :
- Un album peut-être un peu trop proche, par la forme, de son prédécesseur et certains préférerons largement le virage pris avec Another Green World, premier chef d’œuvre incontestable de Brian Eno.
- Je ne le nie pas : il faut vraiment accrocher à ce style particulier où expérimentation et loufoquerie sont un peu le mot d’ordre de ces chansons. Forcément, si ce n’est pas le cas…

Ma note : 8/10

LA NOUVELLE REVUE D’HISTOIRE 81 – SCANDALES FINANCIERS, CORRUPTION POLITIQUE


LA NOUVELLE REVUE D’HISTOIRE 81 – SCANDALES FINANCIERS, CORRUPTION POLITIQUE
Novembre/Décembre 2015

Scandales financiers, corruption politique
- Présentation du dossier
- La corruption des « grands ancêtres »
- 1847 : l’affaire Teste-Cubières
- Le duc de Morny et les bons Jecker
- Le krach de l’Union générale
- La Légion d’honneur à l’encan…
- Panama et les « chéquards »
- L’affaire Stavisky
- La Vème République des « Affaires »
- Politique et finance, les raisons du scandale

Editorial : Histoire et identité
- La caméra explore l’histoire : Scipion l’Africain
- Le billet inattendu de Péroncel-Hugoz : Les Diagne de Gorée à Lourmarin
- Une nouvelle histoire militaire. Entretien avec Jean-Pierre Bois
- Godefroy de Bouillon. Un preux à Jérusalem
- Les deux siècles de la croisade d’Orient
- La Grande Guerre, une guerre polonaise ?
- Jean-Paul Hutter, un normalien dans la Wehrmacht
- Décembre 1965. De Gaulle en ballotage
- Le monde disparu de la Prusse rouge
- Jeu. Godefroy de Bouillon et son temps
- Le Blanc Soleil des vaincus. Entretien avec Pauline Lecomte
- Actualité des livres historiques

Mon avis : Un numéro particulier de La Nouvelle Revue d’Histoire dont je vais vous parler aujourd’hui puisque, comme les plus attentifs l’auront remarqué immédiatement, celui-ci date de la fin d’année 2015. Cela s’explique pour la simple et bonne raison que, a l’époque, cela faisait quelques mois que j’avais un peu mis cette revue de coté, la faute a une certaine lassitude dut a l’un des plus gros défauts de la NRH, je veux bien évidement parler de leur fixette sur la période de l’entre-deux guerres, Vichy, la collaboration, etc. Bien évidement, depuis lors, j’ai un peu refait la paix avec cette revue – même si ce défaut est toujours présent – et, du coup, sachant que, pendant sensiblement un an, j’avais loupé quelques numéros plutôt intéressants, je m’étais dit que, un jour ou l’autre, il faudrait me les procurer, donc acte. Et justement, celui-ci, qui nous propose comme dossier principal les scandales financiers et la corruption politique était sans nul doute l’un des plus intéressants : il faut dire qu’il suffit de se souvenir de la campagne présidentielle française dont le premier tour vient d’avoir lieu ce dimanche pour constater que, pour ce qui est des affaires, avec François Fillon et Marine Le Pen, on a été servis – le premier ayant payer cher pour cela, la seconde, non, comme quoi, certains individus sont incompréhensibles lorsqu’ils punissent untel pour ses fautes mais se couchent devant un autre tout aussi fautif, mais bon, c’est un autre débat… Bref, un dossier, donc, fort intéressant, toujours d’actualité malgré les longs mois qui se sont écoulés depuis et qui nous montre bien que corruption et scandales ont toujours flirtés allègrement avec la classe politique française, quelque soit le régime… Mais si le dossier principal est franchement bon, le reste de cette revue l’est presque tout autant : il faut dire que, entre un article fort instructif consacré à Godefroy de Bouillon, un autre qui revient sur les Croisades, celui consacré au sort de la Pologne lors de la Grande Guerre et ceux qui reviennent sur les élections présidentielles de 1965 ou sur la RDA , il y a de quoi faire pour le passionné d’Histoire qui, indéniablement, trouvera son bonheur dans ce numéro qui nous rappelle que si La Nouvelle Revue d’Histoire est une revue qui peut être fort agaçante lorsqu’elle tombe dans ses travers, de temps en temps, certains numéros viennent nous rappeler a quel point elle reste une revue de grande qualité !


Points Positifs :
- Un dossier principal, Scandales financiers, corruption politique, qui est toujours d’actualité et qui, je pense, le sera toujours – il suffit de se souvenir de la campagne présidentielle actuelle pour s’en convaincre. Fort instructif, complet et revenant sur de nombreuses affaires qui ont émaillées la classe politique française depuis la révolution de 1789, ce dossier nous montre bien que la corruption, dans notre pays, est un sport national !
- Un nombre conséquent d’articles divers et qui méritent le détour : Godefroy de Bouillon, les Croisades, le sort de la Pologne lors de la Grande Guerre, les élections présidentielles de 1965, l’histoire de la RDA.

Points Négatifs :
- Bon, on n’a pas échappé au traditionnel article consacré à un intellectuel français qui opta pour le camp de l’Allemagne lors de la Seconde Guerre Mondiale. A quand un numéro complet de la NRH où ce sujet ne sera pas abordé ?!
- Le dossier principal est très bon, cependant, on notera que les affaires de la droite ne sont guères mentionnées alors que bon, comment dire… le financement du RPR et les faux électeurs de la Mairie de Paris, Charles Pasqua et quelques autres, ce n’est pas rien…

Ma note : 7,5/10